Hygin-Auguste Cavé

Hygin-Auguste Cavé, le plus souvent appelé Edmond Cavé, né à Doudeville le et mort dans l'ancien 1er arrondissement de Paris le [1], est un écrivain et administrateur français.

Hygin-Auguste Cavé
Portrait de Cavé par peint par Ingres en 1844.
Fonction
Administrateur général de la Comédie-Française
-
Hygin-Auguste Cavé
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Hygin-Auguste Cavé
Pseudonymes
Florentin, Fongeray
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Distinction

Biographie

Fils d'un marchand-négociant[2], Edmond Cavé[3] fut d'abord avocat à Rouen. Il s'installa à Paris. Devenu journaliste au Globe, il fut membre de la société « Aide-toi, le ciel t’aidera », fondée au mois d' en opposition à la monarchie absolue de la Restauration. Dans cette veine politique, il fut auteur dramatique[4] et publia en 1827 sous le pseudonyme de « Fongeray », en collaboration avec Adolphe Dittmer (1795-1846) qu'il avait connu au Globe, un recueil de théâtre sous le titre de Soirées de Neuilly « dont la tendance politique et les allusions firent tout le succès »[5]. Cet ouvrage, composé de quatre petites pièces, connut trois éditions, la seconde, ajoutant une pièce, en 1828[6], et Anatole France s'en souvenait encore dans son Histoire comique (1902)[7]. En 1830, « de Fongeray » publia dans la Revue de Paris la pièce de théâtre satirique et politique le Coup d'État[8]. Cavé fut aussi l'auteur sous le nom de « Florentin[9] » d'un vaudeville intitulé Vive la joie et les pommes de terre[10].

La révolution de 1830 orienta sa carrière vers l'administration. Il entra au Ministère de l'Intérieur, le , comme secrétaire général ; nommé directeur de la Division des Beaux-Arts en en remplacement de Sosthène de La Rochefoucauld, c'est à ce poste, qu'il occupa jusqu'en 1848, qu'il doit sa petite notoriété, en raison du pouvoir qu'il y exerçait sur les commandes de l'État aux artistes, et, par là, sur les carrières de ceux-ci, tout en dirigeant la censure théâtrale, qu'il avait combattue sous le régime précédent[11].

En relation, par son poste au ministère, avec Eugène Delacroix, à qui il signa la lettre de commande pour les plafonds de la bibliothèque de la Chambre des Députés, il se maria le avec une amie de ce dernier, Marie-Élisabeth Blavot, veuve du peintre Clément Boulanger (1805-1842), dont elle avait eu un fils, Albert Boulanger-Cavé, qu'il adopta[12]. Son épouse, dont il eut une fille, le mit en relation avec Ingres, à qui il commanda un portrait pour faire diptyque avec celui de celle-ci peint vers 1830[13].

Il fut nommé maître des requêtes au Conseil d'État le , en service extraordinaire du comité de l’Intérieur et du commerce jusqu’à la suppression du service extraordinaire le .

Il fut commissaire royal par intérim de la Comédie-Française du au .

En , il fut nommé directeur des palais et manufactures. Il mourut le de la même année[14].

Distinctions

  • Chevalier de la Légion d’honneur, le .
  • Officier de la Légion d’honneur, le [15].

Portraits

  • Hygin-Edmond-Ludovic Cavé, par Jean-Auguste-Dominique Ingres, 40.6 x 32,7 cm, signé « Ingres à Madame Cavé 1844 », Metropolitan Museum of Art de New York, inv. 43.85.2
  • Jean-Auguste-Dominique Ingres. Portrait d’Edmond Cavé. Mine de plomb sur papier. 1844. Haut. 36,2 cm ; Larg. 22,8 cm. Inscription en haut à gauche : M. Cavé ing. Montauban, musée Ingres, inv. MI.867.209 – F° 2F19SV.
  • Marie-Elisabeth Blavot (née en 1809/1810-morte en 1882), Madame Clément Boulanger, puis madame Cavé, par Jean-Auguste-Dominique Ingres, 40.6 x 32,7 cm, signé « Ingres à Madame Cavé », c. 1830[16], Metropolitan Museum of Art de New York, inv. 43.85.1.

Bibliographie

  • Les Soirées de Neuilly, esquisses dramatiques et historiques, publiées par M. de Fongeray [A. Dittmer et A. Cavé] – Paris, Moutardier, 1827. In-8° (24 cm), 362 p.

Sources

  • « Cavé (N.) », dans Duckett (dir.), Dictionnaire de la conversation et de la lecture, t. 4, Paris, 1853-1860 (lire en ligne), p. 734
  • Noémi-Noire Oursel, Nouvelle biographie normande, Picard, Paris, 1886.
  • Dictionnaire biographique des membres du Conseil d'État, Fayard, Paris, 2004. p. 180.
  • On consultera les éditions récentes des Correspondances de Delacroix, Théophile Gautier, Prosper Mérimée et George Sand.
  • Pierre Angrand, Marie-Élizabeth Cavé : disciple de Delacroix, Paris, Lausanne, Bibliothèque des arts, . 18 cm, 170 p. Note—Cet auteur écrit François Cavé; ce prénom correspond à une autre personne.
  • (en) Gary Tinterow, Portraits by Ingres, Images of an Epoch, New York, The Metropolitan Museum of Art, , p. 398-401

Notes et références

  1. Paris, État civil reconstitué, vue 40/51.
  2. Selon son acte de naissance, dans le dossier de la Légion d'honneur, Archives nationales, Base Léonore - Dossier LH/455/24.
  3. Nommé « Hygen-Auguste Cavé » dans les actes administratifs, il est généralement appelé par son second prénom, Edmond : « Notice d'autorité personne », sur Bibliothèque nationale de France (consulté le ).
  4. Crédité du livret du ballet La Tentation.
  5. Pierre Larousse, Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle, t. 3, p. 645.
  6. Les soirées de Neuilly était orné d'un « portrait de l'auteur » par Henri Monnier caricaturant Stendhal, voir Eugène Asse, Les petits romantiques, Paris, Henri Leclerc, (lire en ligne), p. 271-272 et Champfleury, Henry Monnier, sa vie, son œuvre, Paris, Dentu, (lire en ligne), p. 66-67,370, qui conteste l'identification de la figure à Stendhal.
    Étienne Arago, « Dittmer », dans Duckett (dir.), Dictionnaire de la conversation et de la lecture, t. 7, Paris, 1853-1860 (lire en ligne), p. 671 attribue l'écriture au seul Dittmer. Pour cet auteur « le pédantisme rengorgé, la vanité ignorante dominaient » dans Cavé, dont la conversation « ne roulait que mots rocailleux, que phrases vaseuses, que raisonnements fort peu limpides ».
  7. Anatole France, Histoire comique, Paris, C.-Levy, (1re éd. 1902) (lire en ligne), p. 141
  8. de Fongeray, « Le Coup d'État », La Revue de Paris, vol. 10, (lire en ligne).
  9. Joseph-Marie Quérard, Les supercheries littéraires dévoilées : galerie des auteurs apocryphes, supposés de la littérature française pendant les quatre derniers siècles, Paris, , 296 p. (lire en ligne), p. 101.
  10. Dic. Conv. et lect.
  11. Angrand 1966, p. 51
  12. Né à Rome en 1830, il fut surveillant du théâtre au Ministère de l'Intérieur sous le Second Empire.
  13. Madame Cavé, Met
  14. Sa tombe est au cimetière Montmartre, 3e division, 1ère ligne, avec sa première épouse, Théodore-Joséphine Guilbert décédée le 19 novembre 1837, âgée de 25 ans, sa deuxième épouse, Marie-Élisabeth Blavot, et son fils adoptif, Marie-Henry-Albert Boulanger-Cavé, décédé le 10 juillet 1910 à Neuilly.
  15. Archives nationales, (voir supra).
  16. Cette date ne correspond pas à la souscription, sans doute postérieure ; elle se remaria à Cavé en 1844.

Liens externes

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