Eduard Fontserè

Eduard Fontserè i Riba (1870-1970) était un météorologue, astronome et sismologue catalan. Il fut le fondateur et directeur du Service météorologique de Catalogne (1921 à 1939). Il peut être considéré comme le père de la météorologie professionnelle en Catalogne, ainsi que de la professionnalisation scientifique et académique de la météorologie catalane.

Eduard Fontserè i Riba
Fonction
Président de l'institut d'Estudis Catalans
Societat Catalana de Ciències Físiques, Químiques i Matemàtiques (d)
-
Josep Estalella i Graells (d)
Antoni Esteve i Subirana (en)
Biographie
Naissance
Décès
(à 100 ans)
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Académie royale des sciences et arts de Barcelone
Instituto de Estudios Catalanes (d) ()

Docteur en sciences physiques avec une thèse sur l'astronomie, il devient en 1893 responsable des observatoires de l'Académie des sciences et des arts de Barcelone. Il organise et préside le Service officiel qui établit l'heure officielle de la ville de Barcelone. Devant la députation de Barcelone, il présente un projet de construction de l'Observatoire Fabra. Avec l'aide de l'Institut d'Estudis Catalans (IEC), il crée la station aérologique de Barcelone. Il préside également l'Ateneu Barcelonès, la Société d'astronomie de Barcelone et la section scientifique de l'IEC.

Biographie

La famille d'Eduard Fontserè i Riba était proéminente à Barcelone. Son grand-père, Josep Fontserè i Doménech (1799-1870), et son oncle, Josep Fontserè i Mestre (1829-1897), étaient des architectes municipaux, alors que son père, Eduard Fontserè Mestre (1828-1901), était un entrepreneur spécialisé dans les travaux hydrauliques. En 1874, son père perdit son poste au conseil municipal lors de la Restauration bourbonienne en Espagne, causant des difficultés économiques à la famille qui le poussa Eduard à étudier en commerce en 1884. Il est cependant retourné vers sa vocation première plus tard et en 1891 obtint une licence en physique et mathématiques à l'Université de Barcelone. Pour son doctorat, il s'inscrivit à l'université centrale de Madrid avec l'intention de devenir professeur. Son intérêt à l'époque allait à l'astronomie et il a donc choisi de faire porter sa thèse sur la rotation du Soleil selon sur l'observation des taches solaires[1].

De retour à Barcelone en 1893, Fontserè participa à la fondation de la Société espagnole pour la protection de la science, une initiative d'Eduardo Lozano, soutenue par l'Académie royale des sciences et arts de Barcelone[1]. Il a été chargé d'une chaire d'astronomie parrainée par la Société tout étant professeur adjoint non rémunéré à la Faculté des sciences. Il est également engagé comme directeur des observatoires météorologiques et astronomiques que l'Académie avait fait installer dans les tours de son siège en 1893. Fontserè a aussi pris en charge le service de l'heure municipal[1].

En 1894 et 1895, il prépare un projet pour un nouvel Observatoire astronomique, météorologique et sismique à Barcelone, qu'il envisage d'installer au sommet du Tibidabo, près de Barcelone. La députation de Barcelona a refusé son aide mais l'Observatoire Fabra quand même verra le jour[1]. En janvier et février 1896, Fontserè et Lozano répètent les expériences de Wilhelm Röntgen à Barcelone[1]. Au cours de ces années, Fontserè a aussi fait des recherches sur la rotation de Vénus, profitant des possibilités d'observation de 1897[1].

En 1897, Fontserè devint professeur de sciences à la Ferme agricole expérimentale de Barcelone[1]. En 1900, il quitte son poste pour obtenir la chaire de Géodésie à l'Université de Barcelone, puis de professeur de mécanique rationnelle. Durant la même période, il fut pendant quelques années rédacteur en chef du magazine El Mundo Cienciaet[1].En 1907, Fontserè aida à créer par l'Institut d'Estudis Catalans[1].

En 1909, il est élu membre de l'Académie royale des sciences et des arts de Barcelone, où il continue à diriger le service municipal du temps[1]. En 1910, il participe à la fondation de la Société astronomique de Barcelone, dont il est président en 1911. Le nouveau directeur de l'Institut météorologique central, José Galbis, l'encourage à faire de la Société un réseau météorologique et en 1912, proposa l'installation d'une station aérologique à Barcelone[1]. Il s'agissait de participer au programme international du météorologue norvégien Wilhelm Bjerknes pour l'étude de l'atmosphère en trois dimensions pour sa théorie du frontale[1].

La même année, l'Académie le nomme directeur de la section météorologique et sismique de l'observatoire Fabra. Il abandonna ainsi l'astronomie. Fontserè organisa un service météorologique à la Société astronomique de Barcelone et publia ses premiers travaux théoriques sur ce sujet. En 1919, il rédige un projet d'organisation d'un service météorologique en Catalogne, qui a été approuvé par le gouvernement de la Mancomunidad. Nommé directeur du service, grâce à José Galbis, il participe en 1919 à Paris à la conférence des directeurs de service qui réorganise la Météorologie européenne après la guerre. Le Servei Meteorològic de Catalunya a officiellement lancé en 1921 sous la direction de l'Institut d'Estudis Catalans qui nomme Fontserè directeur[1].

Parallèlement, Fontserè a rénové la station sismique de l'observatoire Fabra et organisé un réseau d'observateurs macrosismiques en Catalogne. La dictature de Miguel Primo de Rivera a suspendu les activités de l'Institut, mais a maintenu le service météorologique, sous la direction de la députation de Barcelone et changea la langue de ses publications pour l'espagnol[1].

Pendant la guerre civile espagnole, Fontserè est resté à la tête du service catalan et a également participé au Servei d'Astronomia de la Generalitat. Il poursuivit la publication des Notes d'Estudi, organe du Servei. L'activité du Servei et de l'Observatoire Fabra ne fut interrompue qu'à l'entrée des troupes franquistes à Barcelone en janvier 1939[1]. Quelques jours plus tard, un officier du Service météorologique espagnol donna l'ordre de dissoudre le service catalan et toutes ses archives et son matériel ont été confisqués[1]. En 1940, avec l'aide de quelques professeurs il échappa au processus de purification de la dictature mais a continué à diriger la section météorologique et sismique de l'observatoire Fabra[1].

En 1942, il participa à la réorganisation clandestine de l'Institut d'Estudis Catalans[1]. En 1950, il publie un vocabulaire catalan de la météorologie. Après le rétablissement de la démocratie en Espagne, ce vocabulaire a été essentiel pour la normalisation du catalan en météorologie, principalement dans l'information audiovisuelle[1]. En 1970, il reçoit la médaille d'or de la ville de Barcelone[1].

Quand il mourut en 1970, il était convaincu que le patrimoine du Servei Meteorològic avait été détruit. Cependant, en 1980, lorsque la Generalitat a été rétablie, le Service météorologique espagnol a rendu la collection qu'il avait conservée depuis 1939. Elle a été cataloguée dans la cartothèque de l'Institut Cartogràfic i Geològic de Catalunya et une autre partie est située dans l'Académie Royale des Sciences et des Arts de Barcelone.

Références

  1. (es) « Eduard Fontserè Riba », sur dbe.rah.es, Real Academia de la Historia, (consulté le ).

Bibliographie

  • (es) Antoni Roca Rosell, Josep Batllo Ortiz et Joan Arus Dumenjo, Biografica del Doctor Eduard Fontserè i Riba (1870-1970), Barcelone, Associacio Catalan Meteorologia, , 86 p. (ISBN 9788493032890, OCLC 433523617, lire en ligne [PDF]).

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