Edward Denny Bacon

Edward Denny Bacon (né le et mort le [1]) est un entrepreneur britannique qui s'est entièrement consacré à la philatélie à partir de 1895. Il a aidé à la constitution et l'organisation des collections de quelques riches hommes de son temps[2]. Son dernier et plus prestigieux employeur est le roi George V pour l'entretien et l'enrichissement de la Collection philatélique royale de 1913 à 1938.

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Edward Denny Bacon
Biographie
Naissance
Décès
(à 77 ans)
Activité

Biographie

Edward Bacon est le fils d'un fabricant de malt de Londres, dans l'entreprise duquel il travaille jusqu'à sa fermeture en 1895. Il décide alors de se consacrer entièrement à la philatélie[2]. Personnellement, ses deux principales collections sont le Japon qui est ensuite acquise par Philippe de Ferrari, et les entiers postaux, collection qui est reprise par Thomas Tapling.

La collection des timbres-poste passionne Bacon qui adhère en 1880 à la Philatelic Society, London où il est nommé à tous les postes du bureau[2] jusqu'à être élu à la présidence en 1917[3].

Il est connu pour avoir aidé quelques collectionneurs britanniques et gérer leurs collections. Le premier est Thomas Keay Tapling qui lègue ses possessions philatéliques au British Museum : Bacon effectue le classement et la rédaction des notices qu'il achève pour une exposition en [4] après la mort de Tapling en 1891[2]. Bacon s'occupe ensuite de l'enrichissement et du montage de la collection de Henry J. Duveen. En 1911, il publie le catalogue de la bibliothèque philatélique de James Lindsay, comte de Crawford[5], avec lequel il fonde la Philatelic Literature Society en 1908[1].

Une semaine après la mort du « philatéliste auprès du roi »[6] John Alexander Tilleard en , Bacon est invité par le roi George V à devenir le conservateur de la Collection philatélique royale[2]. Dès lors, jusqu'à sa mort en 1938, il prend le train entre Croydon et la gare Victoria de Londres deux à trois fois par semaine pour organiser les achats philatéliques du roi et arranger et légender la collection sur des feuilles et dans des albums de dimension uniforme, plutôt que de maintenir l'entassement hétéroclites d'albums et d'enveloppes de l'époque Tilleard[7]. Son successeur John Wilson signale néanmoins que Bacon accumule les charnières neuves sur les timbres de la Collection sans retirer les anciennes[8].

Malgré une certaine surdité[9] qui l'isolait des autres membres de la Cour, Bacon réussit à équilibrer les finances d'une Collection que le roi enrichissit sans cesse d'achats et à la monter malgré le flux incessant de maquettes et de nouveaux timbres émis en provenance des administrations postales britanniques et des Dominions, ainsi que l'administration des colonies. Pendant la Première Guerre mondiale, les conservations dans la Stamp Room installé au palais de Buckingham divertissent le roi qui finit par considérer Bacon en ami[10], comme le fut Tilleard.

Après la mort de George V en , Bacon continue la gestion de ce qui est devenu une partie de l'héritage royal. Bien que moins passionnés que leur père par la philatélie, les rois Édouard VIII jusqu'en et George VI s'assurent que les autorités britanniques, du Commonwealth et des colonies continuent à envoyer les maquettes et nouveaux timbres-poste à Bacon[11]. Cependant, Édouard VIII impose que la Collection s'auto-finance par la vente de timbres en double. En , le secrétaire privé du roi transmet l'autorisation de vendre pour mille livres sterling deux timbres de cinq cents dollars des Établissements des détroits à l'effigie du roi Édouard VII[12].

En , il annonce au roi son souhait de prendre sa retraite le 1er septembre suivant. John Wilson, son successeur, est rapidement désigné puisque, président de la Royal Philatelic Society London, il a déjà eu souvent accès à la Collection : le Comité d'expertise de la société l'utilise régulièrement pour ses travaux[13]. Cependant, Bacon meurt d'une grippe en [14].

Titres et récompenses

En 1917, Bacon est fait membre de l'Ordre royal de Victoria, puis commandeur en 1922 et chevalier en 1932[15].

En 1906, il est récompensé de la toute première médaille Lindenberg[1] du Berliner Philatelisten-Klub von 1888[16].

Il reçoit la médaille Crawford de la Royal Philatelic Sociey London en 1921 pour son ouvrage sur les timbres britanniques imprimés par Perkins, Bacon & Co., The Line Engraved Postage Stamps of Great Britain Printed by Perkins, Bacon and Co.

Il fait partie des premiers signataires du Roll of Distinguished Philatelists avec le roi George V[1].

Œuvres

  • Avec Francis H. Napier, Saint Vincent : With Notes and Publisher's Prices, 1895.
  • Reprints of Postal Adhesive Stamps and Their Characteristics, 1899 ; réédité par Lowell Ragatz, 1954.
  • The Line Engraved Postage Stamps of Great Britain Printed by Perkins, Bacon and Co., 1920. Médaille Crawford en 1921.
  • Catalogue de la bibliothèque philatélique de Lord Crawford :
    • Bibliotheca Lindesiana. Vol. VII: A Bibliography of the Writings General, Special and Periodical Forming the Literature of Philately, 1911, 200 exemplaires tirés pour les bibliothèques et bibliophiles.
    • The Catalogue of the Philatelic Library of the Earl of Crawford, K.T., éd. Royal Philatelic Society London, 1911, 300 exemplaires tirés.
    • Un supplément est publié en 1926, suivi d'un Addenda en 1938.
    • 2e édition du Catalogue, édité par la British Library à partir de l'exemplaire corrigé à la main de Bacon et avec les cotes de la bibliothèque nationale britannique, 1991.

Voir aussi

Sources

  • Nicholas Courtney, The Queen's Stamps. The Authorised History of the Royal Philatelic Collection, éd. Methuen, 2004, (ISBN 0-413-77228-4), pages 135 à 152.

Notes et références

  1. Fiche biographique dans le Hall of Fame de l'American Philatelic Society.
  2. Nicholas Courtney, The Queen's Stamps, 2004, pages 138-140.
  3. Fiche biographique dans le « Who Was Who? ».
  4. L'exposition de la collection Tapling au British Museum est visité le 15 février 1897 par le duc d'York et Tilleard, d'après l'entrée dans le journal du premier, cité dans Nicholas Courtney, The Queen's Stamps, 2003, page 138.
  5. Cette bibliothèque philatélique est léguée à la British Library à sa mort, d'après la fiche biographique de Lindsay sur le site du Hall of Fame de l'American Philatelic Society.
  6. « Philatelist to the King » est le titre reçu par Tilleard en 1910 pour s'occuper de la Collection philatélique royale, ce qu'il accomplissait auprès du futur roi George V depuis 1893.
  7. Les comptes financiers de Bacon en tant que conservateur se trouvent dans la Collection philatélique royale. D'après Nicholas Courtney, The Queen's Stamps, 2003, page 140, le premier achat est du matériel de rangement : cinq cents feuilles d'albums, charnières et les produits pour en coller.
  8. John Wilson, The Royal Philatelic Collection, 1952, page 56, cité dans Nicholas Courtney, The Queen's Stamps, 2003, page 141.
  9. Nicholas Courtney, The Queen's Stamps, 2003, page 135
  10. John Wilson, The Royal Philatelic Collection, 1952, page 59, cité dans Nicholas Courtney, The Queen's Stamps, 2003, page 243.
  11. Nicholas Courtney, The Queen's Stamps, 2003, pages 246-247.
  12. Lettre de Alexander Hardingue, secrétaire privé du roi, 10 juillet 1936, citée dans Nicholas Courtney, The Queen's Stamps, 2003, page 247.
  13. Nicholas Courtney, The Queen's Stamps, 2003, pages 250-251.
  14. Nicholas Courtney, The Queen's Stamps, 2003, pages 252.
  15. Nicholas Courtney, The Queen's Stamps, 2003, page 243.
  16. Lexique sur le site de l'American Philatelic Society.

Liens externes

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