Édouard Sprague

Sir Edward Spragge ou Spragg, dont le nom est francisé en Édouard Sprague (né vers 1629 - mort le ), était un amiral de la Royal Navy. Sprague était un officier irlandais qui combattit pour l'Angleterre après la restauration du roi Charles II.

Édouard Sprague

Portrait d'Édouard Sprague par Peter Cross, vers 1665

Naissance vers 1629
Décès 11 août 1673
au large de Texel
Mort au combat
Origine Irlande
Allégeance Angleterre
Provinces-Unies
Empire espagnol
Angleterre
Arme Royal Navy
Grade Amiral

Carrière

Il commença en tant qu'officier de la Royal Navy qui resta loyale aux Stuarts après la guerre civile. Quand la flotte royaliste fut dispersée en 1651, il commença à travailler pour les Néerlandais en tant que corsaire durant la première guerre anglo-néerlandaise, ce qui explique pourquoi ses collègues ressentirent pour lui plus tard des sentiments partagés. Son caractère exubérant, le rendait très populaire parmi les marins. Samuel Pepys disait de lui :

« He was a merry man, singing a pleasant song pleasantly (c'était un homme heureux, chantant des chansons joyeuses joyeusement) »

Après 1653, il devint pirate et s'associa avec la famille flamande Collaert, un groupe de corsaires dunkerquois expulsé après la conquête de leur ville par les Français et forcé de trouver du travail ailleurs. Édouard se maria avec la fille de Jacob Collaert. Il affronta souvent avec les vaisseaux du Commonwealth quand il fut employé par les Espagnols en tant que corsaire durant la guerre anglo-espagnole de 1654.

L'ascension

Après la Restauration anglaise, Sprague fut gracié par Charles II et récompensé de sa loyauté par sa promotion au grade de capitaine sur le HMS Drake. Quand Charles avait besoin d'envoyer un messager dans les Pays-Bas espagnols, il commissionnait souvent Édouard qui y entretenait de bons contacts.

Son premier combat naval contre les Néerlandais fut la bataille de Lowestoft en 1665, à la suite de laquelle il fut fait chevalier à bord du HMS Royal Charles, pour sa conduite comme capitaine sur le Lion (52 canons) sous les ordres du prince Rupert, qui a grandement favorisé sa carrière. Sprague reçut le commandement du Triumph armé de 72 canons.

L'année suivante il était le contre-amiral de l'escadre verte, sur le Dreadnought équipé de 58 canons, sous les ordres du prince Rupert et ne combattit que le quatrième jour de la bataille des Quatre Jours. Les 4 et 5 août, il occupa ensuite le poste de vice-amiral de l'escadre bleue, commandant en second l’arrière-garde, à bord du HMS Victory (82 canons), sous les ordres de Jeremy Smith au cours de la bataille de la Saint-Jacques ou de North Foreland. Bien qu'il s'agisse finalement d'une victoire anglaise, l’arrière-garde anglaise fut défaite et mise en déroute par le lieutenant-amiral Cornelis Tromp.

Le combat contre Tromp

Sprague se sentit si humilié, en partie parce que sa conduite a été publiquement qualifiée de lâche par son rival Robert Holmes, qu’il devint un ennemi personnel de Tromp, faisant vœu de le tuer. Son attitude était aussi due à la rumeur selon laquelle Tromp aurait dit que la prochaine fois Sprague devrait laisser à sa femme les commandes car elle était plus qualifiée que lui.

Mais Tromp fut exclu de la marine néerlandaise en . Après le désastre du raid sur la Medway, où Sprague était présent mais incapable d'organiser une résistance effective contre les Néerlandais, l'Angleterre dut signer la paix avec les Provinces-Unies et mettre un terme à la Deuxième guerre anglo-néerlandaise.

En 1671 il dirigea un bombardement contre Bougie, aujourd'hui Béjaïa, où après un court combat, il coula 10 vaisseaux Algériens.

En 1672, la Troisième guerre anglo-néerlandaise éclata, donnant la chance à Sprague d'en découdre avec son vieux rival Tromp. À cette époque Rupert et Sprague devinrent rivaux, le second étant jaloux de ne pas avoir été nommé commandant suprême de la flotte. Sprague était aux commandes de l'escadre rouge à bord du London lors de la bataille de Solebay en 1672 et à la tête de la bleue sur le nouveau Prince Royal équipé de 100 canons durant les deux batailles de Schooneveld de 1673. Lors de ces dernières il rechercha et combattit Tromp avec une fureur extrême fureur mais sans résultat. Sprague jura publiquement devant le roi Charles II que la prochaine fois, il capturerait ou tuerait son vieil ennemi ou bien mourrait en essayant.

Sa mort

La Bataille du Texel, 11/ de Willem van de Velde le Jeune, peint en 1683. Le vaisseau au centre est le Gouden Leeuw, navire amiral de Cornelis Tromp, équipé de 82 canons

Lors de la bataille du Texel le , Sprague et Tromp, commandant leurs escadres respectives, se combattirent à nouveau, les deux devant changer deux fois de navires du fait de sévères avaries. Le Prince Royal engagea le combat avec le Gouden Leeuw, et quand le navire fut démâté et que la moitié de l'équipage fut blessée ou tuée, Sprague monta à bord du HMS St George tandis que Tromp montait à bord du Comeetstar.

Alors qu'il faisait la navette entre le St George et le Royal Charles, un boulet de canon traversa la coque du St George et blessa l'amiral. Le sloop coula, juste avant d'atteindre les cordages du St George vers lequel il tentait de revenir. Sprague périt noyé.

L'historien contemporain Gerard Brandt écrivit dans sa biographie de Ruyter :

« Ce fut la triste fin du chevalier Édouard Sprague, le plus brave de tous les amiraux anglais, qui était loué par ses amis et ses ennemis pour son courage et son honnêteté ainsi que sa compassion ».

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