Eglal Farhi
Eglal Farhi, née Eglal Zananiri le au Caire, en Égypte, et morte le à Neuilly-sur-Seine, est une franco-égyptienne journaliste, enseignante, puis directrice du club de jazz le New Morning à Paris.
Naissance | |
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Décès |
(à 97 ans) Neuilly-sur-Seine |
Nom de naissance |
Eglal Marie Zananiri |
Nationalités | |
Activité |
Biographie
Elle est née Eglal Zananiri, d’une famille chrétienne d’Orient. La famille Zananiri a des origines qui remontent à des temps anciens, probablement au Ve siècle. Elle est élevée au Caire, mais passe ses étés d'adolescente à Alexandrie. Entre l’école religieuse et les mondanités cosmopolites de ses parents au sein de l’intelligentsia égyptienne, elle a connu l’insouciance d’une jeunesse dorée[1]. Elle passe son bac en 1939[2] car ses parents y tenaient et possède une licence en sciences sociales[3].
Lors d'une visite du roi Hussein de Jordanie, elle est âgée de 26 ans, elle rencontre le photographe français Pierre Boulat[4] qu'elle épouse et, à cette occasion, acquiert la nationalité française. Elle a une fille avec le photographe de Life[1]. Elle devient journaliste pour Images, un hebdomadaire égyptien de langue française publié entre 1929 et 1969[5]. En 1948, elle fait son premier séjour parisien, prévu pour durer quelques semaines[2], elle y restera un an.
En 1961, elle se remarie[6] avec Ibrahim « Berto » Farhi[7] (ar) ابراهيم فرحي, enseigne dans une école française au Caire et continue à travailler pour différents journaux. Conséquence de la guerre des Six Jours, Berto Farhi qui est juif, la famille doit quitter l'Égypte. Le journaliste Jean Lacouture et son épouse Simonne[8] les accueillent à Paris[2]. « Madame Farhi » trouve du travail au sein de la maison d'édition Le Seuil, puis au service d'information de l'ONU. Elle collabore aussi à Jeune Afrique. Berto Farhi est un des fondateurs, en 1970, du magazine Le Point[2] qu'il quitte en 1982 pour prendre sa retraite.
En 1977, elle se rend à Genève pour l'ouverture d’une salle de jazz, le New Morning, que dirigent ses beaux-fils, Daniel et Alain Farhi. Le club suisse ferme ses portes dans les années 1980[9]. Elle a alors la soixantaine[10], quand les deux enfants de Berto demandent à leur belle-mère de prendre la gérance[2] d'un New Morning qu'ils importent à Paris.
La salle de concert de 450 places, implantée dans l'ancienne imprimerie du journal Le Parisien, rue des Petites-Écuries, à proximité des Folies Bergère, est enfin inaugurée le 16 avril 1981 avec, sur scène, les Jazz Messengers d’Art Blakey[11].
Stan Getz, l’orchestre de Gil Evans avec Stan Getz et George Lewis, Archie Shepp, Chet Baker, Lionel Hampton, Khaled, Cesaria Evora, Ray Lema, Prince et beaucoup d'autres, s’y succèdent[10],[12].
En 2010, Catherine Farhi[13], la fille cadette, met de côté son travail de professeur à Science Po[14] et prend la suite de sa mère à la direction de la salle.
Eglal Farhi meurt le 25 septembre 2019 à l'âge de 97 ans[12].
Publications
- Images d'Égypte (en coll.)[Information douteuse][3],
- L'Égypte que j'aime, raconté par Ibrahim Farhi, préfacé par Simonne Lacouture, légendé par Eglal Zananiri, photographié par Pierre Tétrel, Editions Sun[15],
- Escale au New Morning, Eglal Fahri, Jean-Pierre Julien, Éditeur Gallimard (ISBN 978-2-07257-297-5)[16].
Distinctions
- Chevalier de la Légion d'honneur[17].
- Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres par arrêté du 23 octobre 1986[3].
Références
- « Hommage à Eglal Farhi, la grande “Dame du New Morning” », sur Télérama.fr (consulté le )
- Sylvain Siclier, « Madame Farhi, l'âme du New Morning depuis vingt ans », Le Monde, (lire en ligne)
- « Biographie Eglal Farhi Journaliste, Directeur de société », sur www.whoswho.fr (consulté le )
- « Mort de Madame Farhi, directrice du New Morning », sur Libération.fr, (consulté le )
- « Images. 1929-1931 | Patrimoines Partagés تراث مشترك », sur heritage.bnf.fr (consulté le )
- « «Pourquoi Nasser ne nous a pas gardés?». », sur Libération.fr, (consulté le )
- « Berto Farhi (1917-2012) », sur data.bnf.fr (consulté le )
- « Simonne Lacouture (1914-2011) », sur data.bnf.fr (consulté le )
- Lucien Malson, « Jazz. La bonne année du New Morning », Le Monde, (lire en ligne)
- Nidam Abdi, « La dame du New Morning », Libération, (lire en ligne)
- Véronique Mortaigne, « Le New Morning, maison du risque », Le Monde, (lire en ligne)
- Franck Bergerot, « La fondatrice du New Morning parvenue à son crépuscule », Jazz Magazine, (lire en ligne)
- https://www.linkedin.com/in/catherine-farhi-6b195425/
- « Le New Morning, une histoire de famille », sur FIGARO, (consulté le )
- Lacouture Simone, L'egypte que j'aime... préfacé par simone lacouture, raconté par ibrahim farhi, légendé par eglal nananiri, photographié par pierre tétrel., Editions Sun, 1972, in-4 Relié Pleine Toile Ecrue de l'Editeur Sous Jaquette Illustrée en Couleurs, 142 Pages., (lire en ligne)
- « Escale au New Morning - Musique - Alternatives - Alternatives - GALLIMARD - Site Gallimard », sur www.gallimard.fr (consulté le )
- « Renaud Donnedieu de Vabres» Blog Archive » Remise des Insignes de Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur à Eglal Farhi » (consulté le )
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