El resguardo de tabacos

La Cachette de tabac

El resguardo de tabacos
La Garde du tabac
Artiste
Date
Type
Technique
Dimensions (H × L)
262 × 137 cm
Mouvement
No d’inventaire
Gassier-Wilson : 136
Localisation

El resguardo de tabacos (« La Garde du tabac[1] ») est une peinture réalisée par Francisco de Goya en 1780 et faisant partie de la quatrième série des cartons pour tapisserie destinée à l'antichambre du Prince des Asturies au Palais du Pardo.

Il traite d'un sujet bien connu à l'époque : la contrebande de tabac et la garde de celui-ci.

Contexte de l'œuvre

Tous les tableaux de la quatrième série sont destinés à l'antichambre du Prince des Asturies, c'est-à-dire de celui qui allait devenir Charles IV et de son épouse Marie Louise de Parme, au palais du Pardo. Le tableau fut livré à la Fabrique royale de tapisserie le [2]. Par un document daté du , mais dont on ne connait pas la provenance, il est dit que la tapisserie El Resguardo de tabacos devait être accrochée sur le mur sud de l'antichambre des princes à côté d'une autre tapisserie : La Novillada[3].

Il fut considéré perdu jusqu'en 1869, lorsque la toile fut découverte dans le sous-sol du Palais royal de Madrid par Gregorio Cruzada Villaamil, et fut remise au musée du Prado en 1870 par les ordonnances du et du , où elle est exposée dans la salle 91[2]. La toile est citée pour la première fois dans le catalogue du musée du Prado en 1876, au numéro 24 de l'annexe I[3].

La série était composée de El Ciego de la guitarra, El Columpio, Las Lavanderas, La Novillada, El Resguardo de tabacos, El Muchacho del pájaro et El Niño del árbol, Los Leñadores, El Majo de la guitarra, La Cita, El Médico, El Balancín et deux cartons perdus, El Perro[4] et La Fuente[5].

Analyse

« Il représente cinq gardiens de tabac : deux assis, et un debout, non loin d'une rivière, observant les alentours comme s'il était en reconnaissance. Deux d'entre eux sont bien armés. » Telle est la description qu'en donne Goya lui-même. On note, dans le paysage d'arrière plan, l'influence de Diego Vélasquez[3].

Les héros de ce genre d'épisodes étaient généralement à l'époque, les contrebandiers. Goya a voulu faire le portrait, ou plus exactement mettre en scène, les défenseurs des intérêts nationaux selon Gregorio Cruzada Villaamil[6]. Bien que le peintre ait identifié les personnages comme des « gardes », Janis Tomlinson suggère qu'il pourrait s'agir de ruffians plutôt que de gardiens. Enfin, l'évident symbolisme sexuel de la pièce est complété par La novillada, de la même série[7].

Cette peinture a des racines profondes dans la littérature espagnole de l'âge d'or. Le symbole de l'épée comme bastion de la masculinité a été idéalisé par le comte de Villamediana et par Francisco de Quevedo, qui ont tous deux publié de célèbres sonnets sur le sujet.

Notes et références

  1. Rita de Angelis (trad. de l'italien par Simone Darses), Tout l'œuvre peint de Goya, Paris, Flammarion, , 144 p. (ISBN 2-08-011202-3), p. 96
  2. (es) « Fiche de Las lavanderas », sur museodelprado.es (consulté le )
  3. Collectif Prado 1996, p. 308
  4. (es) « Fiche d’El Perro », sur fundaciongoyaenaragon.es, (consulté le )
  5. (es) « Fiche de La Fuente », sur fundaciongoyaenaragon.es, (consulté le )
  6. Collectif Prado 1996, p. 309.
  7. Tomlinson 1993, p. 143.

Annexes

Bibliographie

  • (es) José Manuel Arnaiz, Francisco de Goya : cartones y tapices, Madrid, Espasa Calpe, , p. 101-116, 278.
  • Jean Laurent, Catalogue illustré des tableaux du Musée du Prado à Madrid, Madrid, J. Laurent et Cie, , p. 23.
  • (es) Collectif Prado et Juan J. Luna et al, Goya, 250 aniversario, Madrid, Musée du Prado, , 436 p. (ISBN 84-87317-48-0 et 84-87317-49-9).
  • (es) Gregorio Cruzada Villaamil, Los tapices de Goya, Rivadeneyra, , 148 p. (OCLC 27205287), p. 31, 133.
  • (es) Manuela de Mena Marqués, Goya : guía de sala, Madrid, Tf, (ISBN 978-84-95452-46-7), p. 18.
  • (es) V. de Sambricio, Tapices de Goya, Madrid, Patrimonio Nacional, , p. 116.
  • (es) Janis Tomlinson, Francisco de Goya : los cartones para tapices y los comienzos de su carrera en la corte de Madrid, Madrid, Cátedra, , 302 p. (ISBN 978-84-376-0392-6), p. 128, 137, 143-144, 265.

Articles connexes

Liens externes

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