Elaeis oleifera

Elaeis oleifera est une espèce néotropicale de palmiers à feuilles pennées, appelée Palmier à huile américain en Guyane, Dendé do Pará au Brésil[4] et palma americana de aceite, palma aceitera, nolí, Corozal, Corozo, Palma de cebo, Coqueiro de dente, Coquito, Palmique, Yolí, Corozo del Sinú, Ñoli ou Corocito en espagnol.

Elaeis oleifera
Palmier à huile américain en Guyane
Classification APG III (2009)
Règne Plantae
Clade Angiospermes
Clade Monocotylédones
Clade Commelinidées
Ordre Arecales
Famille Arecaceae
Genre Elaeis

Espèce

Elaeis oleifera
(Kunth) Cortés, 1897[1]

Synonymes

  • Alfonsia oleifera Kunth - Basionyme
  • Corozo oleifera (Kunth) L.H. Bailey
  • Elaeis melanococca var. semicircularis Oerst.[2]

Statut de conservation UICN


EN A2c (Colombie)[3] : En danger

Cette espèce est rare et protégée en Guyane[5],[6].

Description

Son apparence semble différer selon sa région d'origine[7]. Concernant la population de Guyane, ce palmier est acaule, ou à stipe très court, de 30-40 centimètres de diamètre, recouvert par les anciennes gaines foliaires persistantes. Sa couronne se compose de 20 à 40 feuilles pennées (35-90 paires de pennes), longues de 4-7 mètres. Le pétiole des feuilles est garni de fortes épines sur ses marges. Issu de l'aisselle d'une feuille, un pédoncule court de 10-25 centimètres, porte un spathe fibreux de 50-60 centimètres, qui protège l'inflorescence unisexuée et dense composée de 40 à 60 rachilles florifères mâles (8-14 centimètres)ou femelles (4-9 centimètres). Les fruits charnus gras sont des drupes jaune-orangé à rouges.

On le différencie du palmier à huile africain, notamment par ses pennes distiques (régulièrement alignées dans un seul plan de part et d'autre du rachis), tandis qu'elles sont "ébouriffées", selon plusieurs plans chez Elaeis guineensis[4].

Répartition et habitat

Cette espèce, qui a longtemps fait l'objet de confusions taxonomiques[8], est aujourd'hui considérée comme composée de 3 populations distinctes (potentiellement 3 sous-espèces différentes) : celle d'Amérique centrale, celle des hautes et moyennes vallées de l'Amazone et celle de Guyane/Suriname)[4], [9].

En Guyane, ce palmier affectionne les sous-bois forestiers clairs inondables au bord des cours d'eau, sur sols sableux, alluvionnaires et hydromorphes du bassin inférieur de la Mana[10].

Utilisations

On tire de ses amandes et de ses fruits une huile alimentaire, pouvant être utilisée pour la fabrique de savon (pour l'huile des amandes).

Enjeu de conservation

Cette espèce rare dans le milieu naturel est par ailleurs menacée par la destruction de son habitat et par la pollution génétique, du fait de la présence à proximité des populations sauvages du palmier à huile africain planté et présentant par ailleurs des tendances invasives : les deux espèces sont en effet connues pour leur capacité d'hybridation[11]. L'impact est potentiellement fort du fait qu'il s'agit d'un réservoir de biodiversité et notamment de ressources génétiques concernant l'amélioration et la créations de nouvelles variétés du palmier à huile, espèce d'importance économique mondiale majeure[12].

Notes et références

  1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 29 décembre 2013
  2. (en) « Name - Elaeis oleifera (Kunth) Cortés - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. (en) « Name - Elaeis oleifera (Kunth) Cortés - Details », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  4. Jean-Jacques de Granville et Marc Gayot, Guide des Palmiers de Guyane, ONF Guyane, , 272 p. (ISBN 978-2-84207-374-9, lire en ligne), chap. 0109
  5. C. Geslain-Lanéelle et C. Barret, « Arrêté du 9 avril 2001 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Guyane », JORF, no 154, , p. 10739 (lire en ligne, consulté le )
  6. F. Mitteault et C. Geslain-Lanéelle, « Arrêté du 5 mai 2017 modifiant l'arrêté du 29 octobre 1997 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Languedoc-Roussillon et l'arrêté du 9 avril 2001 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Guyane », JORF, no 0109, (lire en ligne, consulté le )
  7. Elaeis oleifera, page Wikipédia en espagnol.
  8. Auguste Chevalier, « Taxonomie, biogéographie et sélection des Palmiers du genre Elæis », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, vol. 266-268, , p. 295-307 (DOI https://doi.org/10.3406/jatba.1943.1780)
  9. (en) Barcelos, E., Amblard, P., Berthaud, J. et Seguin, M., « The genetic diversity of the American oil palm, Elaeis oleifera (Kunth), Cortes revealed by nuclear RFLP markers. In Embrapa Amazônia Ocidental-Artigo em anais de congresso (ALICE). », INTERNATIONAL SIMPOSIUM ON OIL PALM GENETIC RESOURCES AND UTILIZATION, Kuala Lumpur, vol. Kuala Lumpur. Proceedings., , z1-z20 (lire en ligne)
  10. Olivier Gaubert et Florence Le Strat, « Elaeis oleifera », Blog "FLORE DE GUYANE" (consulté le )
  11. (en) Coldesa S.A., « Replanting diseased oil palm areas with Elaeis oleifera X E. guineensis hybrids at "La Arenosa" Estate in Colombia », Oil Palm News, Bogota (Colombie), vol. 18, , p. 1–8 (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Carmen E. Chávez et Sterling Francisco, « Variation in the total of unsaturated fatty acids in oil extracted from different oil palm germplasm », ASD Oil Palm Papers, vol. 3, , p. 5-8 (lire en ligne, consulté le )

Liens externes


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