Elisa Breton
Elisa Breton, née Bindhoff à Viña del Mar au Chili, le et morte au Kremlin-Bicêtre, le , est une plasticienne et écrivaine chilienne, et la troisième épouse d'André Breton.
Pour les articles homonymes, voir Claro (homonymie) et Breton (homonymie).
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(à 93 ans) Le Kremlin-Bicêtre |
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Repères biographiques
Polyglotte et pianiste accomplie, Elisa Bindhoff se marie avec un politicien radical chilien, Benjamin Claro. Ils ont une fille, Ximena.
Après son divorce, elle émigre aux États-Unis avec sa fille. Le , au cours d'une excursion en bateau, au large du Massachusetts, Ximena se noie. Après une tentative de suicide, Elisa est rejointe, à New York, par une amie venue du Chili pour la soutenir.
Le 9 ou le [2], elles se rendent dans un restaurant français de la 56e Rue. Breton habite la même rue et fréquente régulièrement ce restaurant. Il remarque la beauté à l'intensité grave d'Elisa. Il se présente à elle comme un écrivain français et lui demande la permission d'échanger quelques mots avec elle. L'attraction est réciproque.
« Quand le sort t'a portée à ma rencontre, la plus grande ombre était en moi et je puis dire que c'est en moi que cette fenêtre s'est ouverte[3]. »
Au courant de l'été de 1944, ils voyagent en Gaspésie, au nord-est du Canada. De septembre à octobre, Breton écrit Arcane 17, œuvre poétique mêlant des déclarations d'amour à Elisa à des considérations philosophiques, historiques et mythologiques. Après la publication de l'ouvrage, Breton lui donne le manuscrit, « ce cahier de grande école buissonnière[4]. »
En , pour des raisons pratiques, Breton et Elisa se marient à Reno dans le Nevada. À cette occasion, ils visitent les réserves des Indiens Hopis.
Ils sont de retour en France le .
À Paris, Elisa Breton participe aux revues surréalistes Médium et Le Surréalisme même, à l'Exposition internationale du surréalisme à la galerie Daniel Cordier (de à ) et celle consacrée aux collages, dessins et gravures à la galerie Le Ranelagh (1965).
À l'ombre du théoricien du surréalisme, elle saura exprimer son talent en réalisant des boîtes surréalistes.
Quelques œuvres
- La Loi du vison, 1959
- Oiseau de plastique, ressort de réveil, dé à jouer, 1970
- Lucy, faire, 1971
- Ne quittez pas, 1972
- Oiseau-lire, 1973
- Méduse, sculpture, 1959
- Écrits
- Préface au catalogue d'exposition consacré au peintre Jean-Paul Riopelle, 1949
- Traduction d' Alpha et omega d'Edvard Munch, éd. Le Nyctalope, 1980
- André Breton, album de dix photographies originales signées par Elisa, éd. Au fil de l'encre, Paris, 1993
Bibliographie
- Henri Béhar, André Breton, le grand indésirable, Paris, Fayard, 2005, p. 406 et suivantes.
- Georgiana Colvile, Scandaleusement d'elles : trente-quatre femmes surréalistes, Paris, J.-M. Place, , 318 p. (ISBN 2-85893-496-7), pages 42 et suivantes, avec un portrait réalisé par la photographe Dora Maar
- Étienne-Alain Hubert, André Breton, œuvres complètes, tome 3 : notice, op. cité, p. 1161-1199
- Mark Polizzoti, André Breton, Paris, Gallimard, 1995, p. 593 et suivantes
- Ouvrage cité
- André Breton, Arcane 17, dans Œuvres complètes, tome 3, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1999, p. 35-111.
Notes et références
- « http://www.archivesportaleurope.net/ead-display/-/ead/pl/aicode/FR-SIAF/type/fa/id/FRDAFAPH_AD046 » (consulté le )
- Dates citées par Breton, en 1945, dans la dédicace à Elisa du manuscrit d' Arcane 17. Citée par É.-A. Hubert, op. cit., p. 1177.
- Arcane, op. cit., p. 71.
- É.-A. Hubert, op. cit., p. 1177.
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