Elisabeth Röckel
Elisabeth Röckel, née le à Neunburg vorm Wald et morte le à Weimar[1], est une cantatrice (soprano) allemande, épouse du compositeur Johann Nepomuk Hummel à compter de 1813[2].
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(à 89 ans) Weimar |
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Elle est aussi connue pour être une des femmes à qui Beethoven a possiblement dédié sa Lettre à Élise[2].
Éléments biographiques
Elisabeth Röckel étudie la musique auprès de son frère, le ténor Joseph August Röckel (en), et fait des débuts remarqués en 1810 dans le rôle de Donna Anna dans Don Giovanni de Mozart à Bamberg[1]. Elle se produit ensuite sur différentes scènes d'Europe, à Prague et Vienne notablement[1].
Selon Franz von Holbein, directeur du Burgtheater de Vienne de 1841 à 1849, Elisabeth Röckel était « l'une des [chanteuses] les plus célèbres de son temps »[3]. Cependant, elle met un terme à sa carrière peu après son mariage en 1813 avec Hummel, pour se consacrer à sa famille[1]. Le couple Hummel eut deux fils[4], un pianiste et un peintre[5].
L'hypothèse de la destinataire de la « lettre à Élise »
Une hypothèse récente, du musicologue allemand Klaus Martin Kopitz, est qu'elle serait la dédicataire de la bagatelle connue en français sous le titre de La lettre à Élise, se basant en particulier sur le fait que le nom de baptême de la cantatrice était « Maria Eva Elise »[2]. Elle fut en tout cas présentée à Beethoven par son frère Joseph August qui chantait dans Fidelio à l'époque où le compositeur dirigeait l'orchestre[6]. Selon Kopitz, Beethoven et Röckel entretenaient des liens d'amitié très étroits, rappelant que la cantatrice avait relaté qu'« au cours d'un dîner, Beethoven avait pincé son bras dans un geste de pure affection »[7]. Peu de temps avant la mort de ce dernier, elle obtint également de lui une boucle de ses cheveux[7].
Cette hypothèse reste néanmoins controversée[8], la version la plus communément admise étant celle d'une dédicace à Therese Malfatti[9]. Le musicologue autrichien Michael Lorenz est par exemple un opposant de la thèse de Kopitz[10]. La partition autographe de Beethoven étant aujourd'hui perdue, le débat ne peut de toute façon être tranché définitivement[11].
Bibliographie
- Klaus Martin Kopitz, Beethoven’s ‘Elise’ Elisabeth Röckel: a forgotten love story and a famous piano piece, in: The Musical Times, vol. 161, no. 1953 (Winter 2020), pp. 9–26, (PDF)
Notes et références
- « Notice biographique sur Musik und Gender im Internet » (consulté le )
- Klaus Martin Kopitz, Beethoven, Elisabeth Röckel und das Albumblatt « Für Elise », Köln, Dohr, 2010
- (de) Franz von Holbein, Deutsches Bühnenwesen, Wien, Gerold, (lire en ligne)
- Theodore Baker et Nicolas Slonimsky (trad. Marie-Stella Pâris, préf. Nicolas Slonimsky), Dictionnaire biographique des musiciens [« Baker's Biographical Dictionary of Musicians »], t. 2 : H-O, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1995 (réimpr. 1905, 1919, 1940, 1958, 1978), 8e éd. (1re éd. 1900), 4 728 p. (ISBN 2-221-07778-4), p. 1877
- « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
- Benjamin François, Les 100 chefs-d'oeuvre du classique pour les Nuls, poche, edi8, (ISBN 978-2-412-04237-3, lire en ligne)
- « L'Elise de Beethoven identifiée », sur La Presse, (consulté le )
- « Beethovens Elise », sur homepage.univie.ac.at (consulté le )
- Max Unger et Theodore Baker, « Beethoven and Therese von Malfatti », The Musical Quarterly, vol. 11, no 1, , p. 63–72 (ISSN 0027-4631, lire en ligne, consulté le )
- Michael Lorenz, « Michael Lorenz: Maria Eva Hummel. A Postscript », sur Michael Lorenz, (consulté le )
- (de) Beethoven-Haus Bonn, « Digital archives of the Beethoven-Haus Bonn », sur da.beethoven.de, (consulté le )
Liens externes
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