Elizabeth Cary Agassiz
Elizabeth Cary Agassiz ( - ) est une naturaliste, éducatrice et philosophe américaine.
Pour les articles homonymes, voir Agassiz.
Naissance | |
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Décès |
(à 84 ans) Arlington |
Sépulture | |
Pseudonyme |
Actaea |
Nationalité | |
Activités | |
Père |
Thomas Greaves Cary (d) |
Mère |
Mary Ann Cushing Perkins (d) |
Fratrie | |
Conjoint |
Louis Agassiz (de à ) |
Parentèle |
Alexander Emanuel Agassiz (beau-fils) |
A travaillé pour | |
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Membre de |
Elle a travaillé principalement avec son mari, de 1850 à 1873, année où il est décédé. Elle a publié ensuite plusieurs travaux sous son nom propre. Présidente du Radcliffe College de 1882 à 1903, elle a ainsi permis l'ouverture à l'éducation des femmes américaines.
Enfance
Elizabeth Cary est née le 5 décembre 1822 à Boston. L'histoire familiale d'Elizabeth est bien connue, car retracée depuis leur arrivée sur le Nouveau continent, en 1630~1639[1]. Ses parents, Thomas Graves Cary et Mary Perkins, se sont rencontrés pendant leurs études de droit à Harvard. Ils se marieront en 1820, et par la suite, donneront naissance à sept enfants, dont Elizabeth sera l'une des aînées. Du fait de la longue histoire familiale, les liens sont forts, et les Cary sont installés dans un quartier de Boston, où d'autres membres de leur famille résident. En plus de leur maison familiale, une maison secondaire à Nahant accueillera la jeune Elizabeth depuis son enfance, jusqu'au crépuscule de sa vie, en 1904[1].
L'enfance d'Elizabeth a donc été prospère, entourée d'une famille nombreuse, aimante, aisée, grâce à son héritage. Ainsi, les enfants Cary ont pu suivre des cours à l'école, chose encore rare à cette époque. Cependant, Elizabeth n'a pas eu accès à cette éducation, du fait de problèmes pulmonaires[1]. Elle reçut donc une éducation privée, à domicile. Sa préceptrice lui enseigna la littérature, les langues, le dessin ou encore la musique. Son éducation a d'ailleurs été décrite comme moins solide que celle des autres enfants de son entourage. Elle compensait ses lacunes grâce à sa curiosité et son amour pour la lecture.
Elle passait la plupart de son temps avec sa sœur aînée, Marie. En tant que deuxième née, Elizabeth se sentait plus proche de Marie que de ses autres frères et sœurs. Ensemble, elles pratiquaient le chant, développaient leur affection pour la musique classique, et rêvaient d'une Europe distinguée et aristocratique.
Très tôt, Elizabeth a été décrite comme ayant une charmante personnalité. Patiente et chaleureuse, ses qualités l'ont accompagnées tout au long de sa vie.
Rencontre avec Louis Agassiz
C'est en 1844, alors âgée de 22 ans qu'elle fera la rencontre de Louis Agassiz. Ce naturaliste suisse réputé fut dépêché à Boston en tant qu'enseignant. Lorsqu'il arriva aux États-Unis, à l'âge de 37 ans il était alors marié avec Cécilie Braun. Sa femme ainsi que ses trois enfants, Alexander, Ida et Pauline sont restés en Europe, les enfants étant encore trop jeunes pour traverser l'Atlantique. Sa femme mourra quelques mois après son départ. L'enseignement du chercheur fit forte impression auprès de ses pairs, et de longues amitiés se créeront, comme celle avec le futur président de Harvard, le professeur Cornelius Conway Felton. Celui-ci est marié avec Marie Cary, et c'est lors de dîners auxquels Louis est invité qu'Elizabeth fera sa connaissance. Ils se marieront le 25 avril 1850[1].
C'est cette même année que les enfants de Louis arrivent aux États-Unis. Elizabeth gagna leur affection grâce à sa gentillesse si souvent citée par son entourage. Elle les éleva comme ses propres enfants. Une amitié plus forte se développa avec Alexander et rythmera le reste de leur vie.
Cependant, des problèmes de santé affectent rapidement Louis, qui se voit alors dépenser d'importantes quantités d'argent pour couvrir les soins. En 1854, le couple se retrouve alors en difficulté financière. Pour pallier ce problème, Elizabeth monta un projet d'ouvrir une école pour filles à Boston. L'idée fut bien accueillie par l'entourage, et rapidement concrétisée. Les jeunes filles suivaient donc des leçons de sciences (mathématiques, sciences naturelles) auprès de Louis, et des leçons de langue et littérature prodigués par Conway Felton. Malgré le rôle de directrice assigné à Elizabeth, cela ne l'empêcha pas de suivre les leçons avec les élèves. L'école rencontra un tel succès que rapidement, les professeurs enseignèrent aux femmes du quartier. Ainsi, l'école fut maintenue 8 années durant, avant de fermer, conséquence de la guerre civile qui a éclaté dans le pays.
Voyages
La couple effectuera par la suite plusieurs voyages, principalement en Amérique du Sud.
Voyage au Brésil (1865-1866)
Ce premier voyage débuta en 1865, après la fermeture de l'école. Louis Agassiz avait alors besoin de changer d'air, ses problèmes de santé le frappant toujours. Mais rapidement, ce voyage de plaisance pour le couple se transforma en expédition scientifique, dont le but était de récupérer des spécimens vivant dans le fleuve Amazone afin de compléter les collections américaines. Durant un an, la petite équipe réunie autour du couple fit des allers-retours entre Rio de Janeiro et la forêt amazonienne. Pour Elizabeth, ce fut l'occasion d'enrichir ses connaissances, en suivant des cours de portugais, puis ceux dispensés par son mari. Ils eurent également l'occasion de rencontrer l'empereur du Brésil, Pedro II avec qui ils se lièrent d'amitié. Plusieurs anecdotes liées à ce voyage sont retranscrites dans les correspondances d'Elizabeth Agassiz[1].
Parmi elles certaines mettent en valeur le charisme d'Elizabeth. En effet, en tant qu'étrangère, elle n'était pas soumise aux tabous des femmes dans les villages qu'elle traversait. Elle avait ainsi le droit de sortir, d'aller dans la forêt, et de converser avec des hommes. Le contact avec les femmes était donc plus difficile à faire pour elle, et craignait d'être rejetée par la communauté féminine. Cependant, le jour de son départ d'un des villages, elle reçut un présent, accompagné de l'annotation suivante : « Nous autres, les femmes, à qui le monde s’obstine à refuser les grandes qualités qui ennoblissent la nature humaine comme l’intelligence, la fermeté, le courage, l’amour de la gloire et autre, nous laissant par grâce la sensibilité du cœur, nous sommes heureuses de voir réunies dans votre seule personne ces qualités qui sont rehaussées par votre extrême amabilité et exquise délicatesse nous ont gagné votre amitié »[1], comme preuve de l'inspiration qu'elle prodigue.
Un autre événement notable se déroula à Rio de Janeiro, en compagnie de l'empereur. Friand de culture, celui-ci proposa à Louis Agassiz de dispenser des cours à son peuple. Cependant, lors de la première leçon, Elizabeth n'a pu être admise. Lorsque son mari l'apprit, une discussion avec l'empereur commença. Celui-ci expliquait que les femmes de son pays n'étaient pas éduquées, et par conséquent, ne feraient pas honneur à son cours. Ce à quoi Louis rétorqua qu'il fallait réparer au plus vite cette erreur et laisser aux femmes l'accès à l'éducation afin qu'il n'y ait plus de problème de ce type. Ils s’entendirent sur ce point et Elizabeth fit la remarque dans sa correspondance que jamais elle n'avait assisté à un cours avec des salles aussi remplies que celles de Rio.
Présidence du Radcliffe Collège
En 1879, Elizabeth reçoit une proposition de Harvard, afin de monter un projet, visant à inclure les femmes dans leur système éducatif.
Annexes
Références bibliographiques
- Lucy Allen. Paton et Elizabeth Cabot Cary Agassiz, Elizabeth Cary Agassiz : a biography / by Lucy Allen Paton., Houghton Mifflin Company,, (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
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- WorldCat
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- Elizabeth Cabot Cary Agassiz, Voyage au Brésil : et contenant une carte et 16 gravures sur bois, Paris, Librairie Hachette et Cie (lire en ligne)
- Jane S. Knowles, « Agassiz, Elizabeth Cabot Cary (05 December 1822–27 June 1907) », dans American National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne)
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