Elyze
Elyze est un ancien système d'aide au vote sous forme d'application mobile pour l'élection présidentielle puis les élections législatives françaises de 2022.
Pour l’article ayant un titre homophone, voir Élise.
Créateur |
Grégoire Cazcarra François Mari Wallerand Moullé-Berteaux Gaspard Guermonprez |
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Développé par | François Mari |
Première version | |
Dernière version | 2.0.2 ()[1] |
Dépôt | github.com/francoismari/elyze |
État du projet | En développement actif |
Écrit en | JavaScript |
Système d'exploitation | IOS et Android |
Langues | Français |
Type | Application mobile |
Licence | Logiciel libre |
Histoire
L'application Elyze est co-créée par deux étudiants, Grégoire Cazcarra et François Mari, rejoints par Gaspard Guermonprez, Wallerand Moullé-Berteaux et une trentaine de bénévoles du mouvement citoyen apartisan Les Engagés[2],[3],[4]. L'idée originale de cette application est de lutter contre le taux d'abstention élevé chez les jeunes[5].
L'application est lancée le [6]. Son code source est rendu public le [7].
Le même jour, Google retire Elyze de son Play Store en attendant que l'application déclare explicitement qu'elle n'est liée à aucune institution gouvernementale[8]. Elle est remise en ligne le .
Elyze devient l'application la plus téléchargée en France en janvier 2022 avec plus d'un million d'utilisateurs en moins de 2 semaines[9],[10]. Le , l'application franchit le seuil symbolique des 2 millions de téléchargements.
Le , une mise à jour transforme l'application pour l'adapter au second tour de l'élection présidentielle[11].
Le , une mise à jour est annoncée pour adapter l'application aux élections législatives françaises de 2022[12].
Fonctionnement
Principe
Elyze souhaite proposer une lecture ludique des enjeux des scrutins majeurs français que sont l'élection présidentielle et les élections législatives[13].
Sur l'interface principale, les éléments de programme (anonymisés) des principaux candidats déclarés à la prochaine élection présidentielle — ou des partis proposant des candidats aux prochaines élections législatives — s'affichent l'un après l'autre avec un bouton « En savoir plus ». L'ordre d'affichage des propositions mêle les thèmes et les candidats/partis de façon aléatoire. L'utilisateur swipe vers la gauche de l'écran s'il n'est pas d'accord, et vers la droite s'il l'est. À partir de 50 propositions, une notification apparaît régulièrement, permettant de consulter la tendance : un podium s'affiche alors, censé présenter les trois candidats ou partis étant le plus en accord avec l'utilisateur.
Utilisation des données personnelles
À l'ouverture de la première version de l'application, une boîte de dialogue s'affichait, permettant d'y saisir une date de naissance, un code postal ainsi que des intentions de vote en 2017 et en 2022, ce qui a pu susciter des craintes quant à son utilisation des données personnelles collectées et entraîné une surveillance de la CNIL[14],[15],[16]. Dès le lendemain du lancement de l'application, Grégoire Cazcarra se défend de toute exploitation non consentie. Il rappelle que d'une part, ces renseignements sont facultatifs et anonymisés, et que, d'autre part, aucun ne sera vendu à un parti politique. Après avoir conservé ces données pendant un temps « pour des instituts d'études, think tanks et centres de recherche », les développeurs annoncent le les avoir toutes effacées et cessé d'en recueillir de nouvelles[17].
L'analyse de l'application réalisée par Exodus Privacy sur la version 1.4.1 actualisée en date du , dénombre la présence de 9 pisteurs et de 21 demandes d'autorisations, dont 3 classés niveau 'Dangereux' ou 'Spécial' selon les niveaux de protection de Google[18].
Critiques
Accusations de non neutralité
Bien qu'Elyze se veuille « apartisane », elle a été plusieurs fois accusée de « macronisme ». En effet, les premiers jours, lorsqu'on acceptait toutes les propositions, l'application, au lieu d'afficher un podium avec tous les candidats à égalité, présentait Emmanuel Macron en tête, suivi par Anne Hidalgo puis Yannick Jadot.
Le , Jean-Luc Mélenchon dénonce « un coup tordu » sur son compte Twitter[19]. Les créateurs répondent qu'il s'agit d'un bug : chaque candidat est numéroté par défaut, et, en cas d'égalité parfaite, celui ayant le plus petit numéro était présenté en premier[20],[21],[22]. Cet ordre par défaut est remplacé par l'ordre alphabétique du nom de famille, en attendant la version suivante (), qui implémente une fonction ex æquo[7].
Le , Grégoire Cazcarra, l'un des fondateurs de l'application, est nommé « conseiller en charge de la communication numérique et de la prospective » au cabinet de la secrétaire d’État auprès de la Première ministre Élisabeth Borne[23],[24].
Mauvaise protection en écriture
Le , Mathis Hammel déclare avoir réussi à ajouter la fausse proposition « Virer Jean Castex et nommer Mathis Hammel à la place »[25]. Il annule immédiatement sa modification, puis révèle que « tout ce qui touchait aux candidats était autorisé en lecture et en écriture, notamment la fonction permettant d'ajouter ou de modifier une proposition », tout en assurant que « les autres parties de la base de données (date de naissance, code postal, intentions de vote en 2017 et 2022, résultat de chaque swipe sur l'app) n'ont pas été affectées ». Désormais, les données relatives aux candidats sont protégées en écriture[21] et le code source est ouvert[7].
La version open source ne reçoit plus de mise à jour depuis la version 1.3[26].
Notes et références
- « https://apps.apple.com/fr/app/elyze-pr%C3%A9sidentielle-2022/id1598620925 » (consulté le )
- Sarah Dupont, « Elyze: l’application qui «match» avec la politique », sur Libération (consulté le )
- « Elyze, le « Tinder de la présidentielle », va-t-elle révolutionner le vote en 2022 ? », sur Madmoizelle, (consulté le )
- Jean-Yves Alric, « Présidentielle 2022 : cette app inspirée de Tinder vous aide à choisir le candidat idéal », sur Presse-citron, (consulté le )
- « Elyze, le Tinder de la présidentielle et l'appli la plus téléchargée du moment », sur Le Bonbon, (consulté le )
- « Elyze, l’application pour convaincre les jeunes d’aller voter », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Présidentielle : la populaire application Elyze réagit suite aux critiques », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Pourquoi l’application Elyze a-t-elle disparu du Google Play Store? », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Données personnelles, biais politiques, bugs… les questions que pose l’application Elyze, le « Tinder de la présidentielle » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Elyze : le succès fou du "Tinder" de la présidentielle échappe-t-il à ses créateurs ? », sur LExpress.fr, (consulté le )
- https://www.instagram.com/p/CcS-5xksxgM/
- https://www.instagram.com/p/Cd3pONXsQwb/
- « Elyze, le « Tinder de la présidentielle » veut réconcilier les jeunes avec l’élection », sur La Voix du Nord, (consulté le )
- « La CNIL se penche sur l’application Elyze, le « Tinder » de la présidentielle », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « La Cnil examine « Elyze », le Tinder de la présidentielle, et son usage des données personnelles », sur L'Obs, (consulté le )
- « L’appli Elyze, le “Tinder de la politique”, est-elle un danger pour nos données personnelles? », sur BFMTV (consulté le )
- « L'appi Elyze, le "Tinder" de la présidentielle, ne conserve plus les données des utilisateurs », sur BFMTV (consulté le )
- « Elyze » , sur Exodus Privacy, (consulté le )
- « https://twitter.com/jlmelenchon/status/1481289829677682693 », sur Twitter (consulté le )
- Thibaut Déléaz, « Présidentielle : l’application Elyze est-elle truquée ? », sur Le Point, (consulté le )
- « Données personnelles, biais politiques, bugs… les questions que pose l’application Elyze, le « Tinder de la présidentielle » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Présidentielle : cinq choses à savoir sur Elyze, l'appli qui cartonne », sur Les Echos, (consulté le )
- « Arrêté du 13 juin 2022 portant nomination au cabinet de la secrétaire d'État auprès de la Première ministre, porte-parole du Gouvernement », sur www.legifrance.gouv.fr, (consulté le ).
- Aubin Laratte, « Le cofondateur de l’application Elyze nommé au cabinet de la porte-parole du gouvernement », Le Parisien, (lire en ligne).
- « Pourquoi Elyze, l’application à succès sur l’élection présidentielle, est-elle critiquée ? », sur L'Obs, (consulté le )
- François MARI, Application ELYZE, (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
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