Embuscade de Bamessing
L'embuscade de Bamessing est survenue le durant la crise anglophone au Cameroun, lorsque deux groupes séparatistes, à savoir les Forces Marines de Bambalang et les Jaguars de Bamessing, ont tendu une embuscade à un convoi militaire près de Bamessing dans le Ngo-Ketunjia. Cette embuscade a été l'une des attaques séparatistes les plus meurtrières à ce jour dans la crise anglophone au Cameroun[1], et a conduit à l'annonce d'un "changement de paradigme" par le ministre camerounais de la Défense Joseph Beti Assomo six jours plus tard[2].
Date | 16 septembre 2021 |
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Lieu | Bamessing, Ngo-Ketunjia, Région du Nord-Ouest, Cameroun |
Issue | Victoire ambazonienne |
Cameroun | Ambazonie |
Inconnu | Général No Pity Général Sagard |
Bataillon d'intervention rapide | Forces Marines de Bambalang Jaguars de Bamessing |
15 morts 2 véhicules blindés détruites | Aucun confirmé |
Contexte
En septembre 2021, les séparatistes s'étaient spécialisés dans une lutte antichar, probablement importées du Nigeria. Ces armes ont été utilisées dans une série d'attaques[3], la première ayant eu lieu à Kumbo le 12 septembre[4].
L'embuscade
Selon l'Agence Cameroun Presse, l'embuscade a été organisée conjointement par deux milices séparatistes, à savoir les Forces Marines de Bambalang dirigées par le "Général No Pity" et les Jaguars de Bamessing commandés par le "Général Sagard"[5]. L'attaque a visée un convoi du 6ème Bataillon d'intervention rapide qui était en mission de reconnaissance militaire. Les rebelles ont intercepté le convoi à l'aide d'un engin explosif improvisé[6],[7]à côté d'une colline[7] sur une route allant de Bamessing à Sabga[5], après quoi ils ont tiré des lance-roquettes et détruit deux véhicules blindés[4]. Les insurgés ont ensuite visé les troupes gouvernementales avec des tirs à l'arme lourde[4]. Au total, 15 soldats ont été tués dans l'embuscade[5].
Après l'embuscade, les séparatistes, dont le "Général No Pity", se sont filmés en train de jubiler à côté des véhicules en feu avant de s'enfuir avec les armes capturées[1],[5]. Sur la base de ces images, la journaliste de l'Agence Cameroun Presse Ariane Foguem a affirmé que les rebelles avaient également pris les uniformes du convoi[5]. Les insurgés ont ensuite publié des vidéos sur les réseaux sociaux qui les montraient posant avec les cadavres nus des soldats tués. Foguem a également affirmé que les rebelles avaient capturé certains soldats qu'ils ont ensuite torturés à mort[8]
Conséquences
À la suite de l'attaque, les forces armées camerounaises sont parties à la recherche des séparatistes à Babanki et ont tué au moins deux civils[9]. Le Parti démocratique socialiste unifié du Cameroun, un parti d'opposition, a appelé à un cessez-le-feu entre le gouvernement et les indépendantistes en réponse à l'embuscade, le président du parti Prince Ekosso déclarant que "tout le pays saigne"[3]. Le secrétaire général du Peuple Uni pour la Rénovation Sociale, Serge Espoir Matomba, a déclaré sur Facebook que l'embuscade était une "attaque honteuse contre la démocratie camerounaise"[5].
Notes et références
- « Cameroon: Ambazonia fighters kill 15 soldiers in restive NW region », sur Journal du Cameroun, (consulté le ).
- (en-US) « MINDEF Admits Strategy Against Ambazonia Forces Has Failed », sur Cameroon News Agency (consulté le )
- (en) « Cameroon: Rebels Use Smuggled Anti-Tank Rockets to Kill 28 People », sur VOA (consulté le ).
- (en) Reuters, « Cameroon separatists kill 15 soldiers in attacks using explosives », Reuters, (lire en ligne, consulté le ).
- « Anglophone crisis: About 15 soldiers perish in Amba ambush in Sabga - actualité du Cameroun - Agence Cameroun Presse », sur agencecamerounpresse.com (consulté le )
- « Cameroun: une dizaine de soldats tués dans le Nord-Ouest », sur RFI, (consulté le )
- (en) « Rebel attacks kill 15 soldiers, civilians in western Cameroon », sur www.aljazeera.com (consulté le ).
- « Cameroon: Army silent over gruesome killing of soldiers in restive Anglophone region - actualité du Cameroun - Agence Cameroun Presse », sur agencecamerounpresse.com (consulté le )
- « Se connecter à Facebook », sur Facebook (consulté le )
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