Émile Gabory

Émile Jules Marie Emmanuel Gabory, né le à Vallet (Loire-Atlantique), mort le dans la même ville[1], est un historien, poète, archiviste et viticulteur français.

Biographie

Né dans une famille de vignerons, il fait ses études primaires et secondaires au collège Saint-Stanislas à Nantes, étudie une année la philosophie à Carnac sous la direction de l'abbé Dejoie et obtient sa licence de droit. Il fait ensuite son service militaire pendant deux ans au 93e régiment d'infanterie de ligne à La Roche-sur-Yon. Sur les conseils du comte de Berthou, il entre à l'École nationale des chartes le . En 1899, étudiant, il est grièvement blessé[2] dans un accident ferroviaire qui fait de nombreux morts près de la gare de Juvisy. L'indemnité que lui verse la compagnie ferroviaire lui permettra de visiter la Grèce, l'Égypte et la Palestine. Il est diplômé de l'École des chartes et obtient le titre d'archiviste-paléographe le , après avoir soutenu en 1901 une thèse intitulée La Marine et le commerce de Nantes au XVIIe et au commencement du XVIIIe siècle. (1661-1715).

Le , il est nommé au poste d'archiviste du département de la Vendée, puis de la Loire-Inférieure en 1911 et commence ses études historiques. Il se rattache à la méthodologie historique. Ses blessures lui valent d'être réformé en 1914, il s'occupe alors du service des réfugiés de Loire-Inférieure.

Il prend sa retraite le et devient premier adjoint au maire de Vallet. Il est élu au conseil général en 1938, puis est réélu en 1945.

Il meurt à Vallet, le .

Apport à l'histoire de la guerre de Vendée

Pour l'historien Jean-Clément Martin, Gabory « est l'un des premiers à étudier systématiquement les archives des fonds anglais concernant la Vendée, tout en écrivant une histoire, elle aussi, plutôt favorable aux Blancs »[3]. L'historien Alain Gérard considère pour sa part Émile Gabory comme « un véritable historien que son indépendance avait rendu suspect aux deux camps »[4].

Selon Jacques Hussenet : « les livres d'Émile Gabory constituent une excellente transition entre les travaux du XIXe siècle et les recherches de la deuxième partie du XXe, qu'ils préfigurent en tirant le meilleur parti possible des pièces d'archives. On leur doit, entre autres, des apports neufs sur les réfugiés et les rapports avec l'Angleterre »[5]. Républicain de droite, « archiviste de la Vendée de 1905 à 1910, puis de la Loire-Inférieure de 1911 à 1937, il n'a jamais fait mystère de ses sympathies vendéennes, ce qui lui a valu d'être presque systématiquement répertorié parmi les auteurs contre-révolutionnaires. Il s'agit là d'une erreur d'appréciation, car Émile Gabory, traqueur infatigable de pièces d'archives, y compris en Angleterre, raisonne constamment en historien et non en militant ou en hagiographe. Le plus souvent, il atteint à l'impartialité, à la différence de Crétineau-Joly, de Michelet, de Muret, de Chassin, des abbés Deniau, de Jaurès ou de Mathiez »[6].

Ouvrages

  • Napoléon et la Vendée, 1912, prix Thérouanne de l'Académie française en 1914.
  • Les Guerres de Vendée, 1912.
  • Les Bourbons et la Vendée, 1923, prix Thérouanne de l'Académie française.
  • La Révolution et la Vendée, 2 volumes, 1926.
  • L'Angleterre et la Vendée, Granville, Quiberon, l'île d'Yeu, 2 volumes, 1931.
  • Le Meurtre de Gilles de Bretagne : 1450, 1929.
  • Les femmes dans la tempête ; Les Vendéennes, Lib. Perrin, 1935.
  • La Vie et la mort de Gilles de Raiz, dit à tort Barbe-bleue, Paris, Librairie académique Perrin et Cie, coll. « Nouvelle collection historique. Énigmes et drames judiciaires d'autrefois », 1926, 244 p.
  • La Duchesse en sabots : Anne de Bretagne
  • Un département breton pendant la guerre (1914-1918). Les Enfants du Pays nantais et le XIe corps d'armée. Préface du Maréchal Foch. Paris, 1925, Perrin éd.
  • Un grand évêque oublié : Monseigneur Duvoisin, évêque de Nantes, aumônier de l'impératrice Marie-Louise, Nantes, Aux portes du large, 1947.
  • Les grandes heures de la Vendée : les convulsions de l'ouest, posthume, Lib. Perrin, 1963.

Œuvres poétiques

  • Les Visions et les voix, 1902.
  • L'édelweiss, 1904, Paris, Vanier éd.

Hommages

Le nom d'un boulevard lui été attribué en sa mémoire dans le quartier Saint-Jacques à Nantes.

Bibliographie

Notes et références

  1. Archives de la Loire-Atlantique, commune de Vallet, acte de naissance no 110, année 1872 (consulté le 12 octobre 2014), voir copie sur base Léonore
  2. Fracture de la jambe et luxation de la hanche (voir Le Figaro du 7 août 1899, p. 2).
  3. Martin 2007, p. 70.
  4. Hussenet 2007, p. 12.
  5. Hussenet 2007, p. 435.
  6. Hussenet 2007, p. 87-88.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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