Emmanuelle Arsan
Marayat Bibidh, ou Marayat Rollet-Andriane pour son nom d'épouse[1],[2], plus connue sous son nom de plume Emmanuelle Arsan, est une romancière française d'origine thaïlandaise, née le [3] à Bangkok et morte le chez elle, dans sa maison qui portait le nom de Chantelouve d'Emmanuelle, à Callas, après une longue maladie. Elle est principalement connue pour avoir signé le roman érotique Emmanuelle.
Pour les articles homonymes, voir Arsan.
Nom de naissance | Marayat Bibidh |
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Alias |
Marayat Andriane Marayat Rollet-Andriane |
Naissance |
Bangkok, Thaïlande |
Décès |
Callas, Var |
Activité principale |
Langue d’écriture | français |
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Genres |
Œuvres principales
Elle a ponctuellement été actrice, notamment dans le film américain La Canonnière du Yang-Tse, et scénariste, pour le film Laure.
Aperçu biographique
Marayat Bibidh épouse en 1956 un diplomate français, Louis-Jacques Rollet-Andriane.
En 1966, sous le nom de Marayat Andriane, elle joue le rôle de Maily, aux côtés de Steve McQueen, dans La Canonnière du Yang-Tse (The Sand Pebbles) de Robert Wise. Mais c'est surtout comme écrivain qu'elle devient célèbre, en publiant chez Éric Losfeld, sous pseudonyme, son roman Emmanuelle (1959) qui sera aussitôt interdit de publicité. Cela n'empêche pas le roman d'obtenir un succès planétaire et de faire l'objet d'un grand nombre d'adaptations au cinéma et à la télévision : le roman, constamment réédité jusqu'à nos jours, s'est actuellement vendu à 800 000 exemplaires en langue française et est traduit en anglais, espagnol, allemand, italien et polonais.
Le film du même nom, réalisé par Just Jaeckin, tourné en partie en Thaïlande, a été vu au cinéma par 8,7 millions de spectateurs en France et 150 millions dans le monde. La Thaïlande n'est guère qu'un décor mais le roman et le film consacre Bangkok comme la ville la plus excitante et la plus libre de la planète et l'écho dans la presse et dans l'imaginaire collectif en est encore présent[4].
Selon certains témoignages, le véritable auteur des romans signés Emmanuelle Arsan aurait été non pas Marayat Rollet-Andriane, mais son époux[5],[6]. Une autre hypothèse serait celle d'un roman rédigé à quatre mains par les deux époux[7].
Suzanne Brøgger, écrivaine et amie du couple, confie dans une postface écrite pour la réédition de La Philosophie Nue d'Emmanuelle Arsan que l'auteur est bien Louis-Jacques Rollet-Andriane.
Emmanuelle Arsan a également signé le scénario d'un film, Laure (intitulé Emmanuelle für immer ou Forever Emmanuelle dans certains pays, sans doute pour le faire bénéficier du succès du film homonyme), sorti en 1976. Elle y tient aussi un rôle secondaire, et la réalisation (non signée) lui a été attribuée. Mais selon des critiques[8],[9] et des témoignages de membres de l'équipe[6], le film aurait été écrit et en partie réalisé par son époux, une autre partie de la mise en scène étant assurée par le directeur de la photographie, Roberto D'Ettorre Piazzoli.
Décédé en 2009, Louis-Jacques Rollet-Andriane est revenu, en poèmes, sur sa vie avec Marayat et sur l’œuvre d'Emmanuelle Arsan dans le recueil Le Livre des cendres d'Emmanuelle, publié à titre posthume en par Les Cahiers de l'Égaré et les éditions Le Sélénite[10].
Œuvre
- Emmanuelle, Éric Losfeld (édition clandestine), 308 p., 1959
- Emmanuelle l'anti-vierge, Éric Losfeld (édition clandestine), 356 p., 1960
- Emmanuelle la leçon d'homme, Paris, Éric Losfeld, Le Terrain Vague, 232 p., 1967
- Emmanuelle l'anti-vierge, Paris, Éric Losfeld, Le Terrain Vague, 296 p., 1968
- Epître à Paul VI (Lettre ouverte au pape, sur la pilule), Paris, Éric Losfeld, 1968
- Nouvelles de l'érosphère, Paris, Éric Losfeld, Le Terrain Vague, 215 p., 1969
- Dessins érotiques de Bertrand vol. 1 – Pistils ou étamines, une liesse promise, Paris, Éric Losfeld, 1969
- Emmanuelle à Rome (sous le pseudonyme de Bee Van Kleef), Paris, Eureditions, 280 p., 1971 (rééd. Montréal, Les Presses Libres, 1972 ; Toulouse, Livre d'Oc, 1979 ; Paris, Belfond, 2013)
- Mon "Emmanuelle", leur pape, et mon Éros, Paris, Christian Bourgois, 219 p., 1974
- L'Hypothèse d'Éros, Paris, Filipacchi, 287 p., 1974
- Les Enfants d'Emmanuelle, Paris, Opta, 317 p., 1975
- Laure, Paris, Pierre Belfond, 312 p., 1976
- Néa, Paris, Opta, 264 p., 1976
- Toute Emmanuelle, Paris, Pierre Belfond, 224 p., 1978
- Vanna, Paris, Pierre Belfond, 315 p., 1979
- Sainte louve, Paris, Pierre Belfond, 352 p., 1983
- Les Soleils d'Emmanuelle, Paris, Pierre Belfond, 264 p., 1988 (rééd. Paris, Belfond, 2013)
- Emmanuelle (première édition intégrale), Paris, Robert Laffont/Jean-Jacques Pauvert, 235 p., 1988
- Les Débuts dans la vie, Paris, Le Grand Livre du mois, 191 p., 1989 (rééd. Paris, Belfond, 2013)
- Valadié, Paris, Éditions Lignes, 190 p., 1989
- Chargée de mission, Paris, Pierre Belfond, 201 p., 1991
- Bonheur, Les Cahiers de l'Égaré, 91 p., 1993
- Aurélie; Paris, Pierre Belfond, 213 p., 1994 (rééd. Paris, Belfond, 2013)
- La Siamoise nue, Paris, Le Cercle, 552 p., 2003
- Bonheur 2, Les Cahiers de l'Égaré, 125 p., 2008
- « Parce qu'ils ne pouvaient pas s'en empêcher », in Disparition de Michel Bories, Les Cahiers de l'Égaré, 250 p., 2008
- La Philosophie nue, Éditions Le Sélénite, 116 p., 2016
Notes et références
- Renaud Machart, « « “Emmanuelle”, la plus longue caresse du cinéma français », sur Arte : anatomie d’un mythe », sur lemonde.fr, Le Monde,
- Voir sur entertainment.timesonline.co.uk.
- Voir sur evene.fr.
- Jean Baffie et Thanida Boonwanno, Dictionnaire insolite de la Thaïlande, Cosmopole éditions, , 160 p. (ISBN 978-2-84630-084-1), Emmanuelle pages 52 et 53
- « Losfeld eut à la fois la chance et la malchance d’être l’éditeur d'Emmanuelle. Chance, car quand un diplomate désira raconter les récits de ses rapports pour le moins libres avec sa femme eurasienne, il eut l’idée charmante de faire attribuer ce récit à son épouse sous le pseudonyme d'Emmanuelle Arsan. Cette magnifique histoire d’amour très troublante fut immédiatement interdite, Losfeld une nouvelle fois condamné à de la prison et à une forte amende. Néanmoins ce livre se vendit, sous le manteau, en milliers d’exemplaires, voire dizaine de milliers. Comme sa vente était interdite, elle ne pouvait se faire qu’illégalement et en cash. » (Francis Leroi, 70, années érotiques, éditions La Musardine, 1999).
- Ovidio G. Assonitis, Beyond the Screen. Il cinema di Ovidio G. Assonitis, Nocturno dossier, no 82, mai 2009, pp. 46-51.
- « Emmanuelle, une vie érotique », Le Monde, 25 juin 2014
- Critique du DVD.
- Critique.
- (en) « Le Sélénite - Livre des cendres d'Emmanuelle », sur Le Sélénite (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Daniel Bastié, Emmanuelle Arsan - un prénom davantage qu'un visage- Ed. Lamiroy (ISBN 978-2-87595-609-5)
- Louis-Jacques Rollet-Andriane, Le Livre des cendres d'Emmanuelle, 2017
Articles connexes
Liens externes
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