Emona

Emona ou Aemona est une ville romaine située dans la Slovénie actuelle, sur le site de la capitale du pays, Ljubljana.

Emona

Statue en bronze doré du IIe siècle, dite du Citoyen d'Emona ou Emonec[2] (Musée national de Slovénie).
Localisation
Pays Slovénie
Type Cité romaine
Coordonnées 46° 02′ 52″ nord, 14° 30′ 03″ est
Géolocalisation sur la carte : Slovénie
Emona
Histoire
Époque Ier siècle- Ve siècle

Le site avant Emona

Les zones marécageuses à proximité du site ont été occupées dès le début du IIe millénaire avant J.-C. par des populations qui y ont établi des habitats palafittiques (cité lacustre) et vivaient principalement de pêche et de chasse, par exemple près d'Ig. Dans la deuxième moitié du premier millénaire avant J.-C., la région a été occupée par les Vénètes, les Iapodes illyriens, puis, à partir du IIIe siècle av. J.-C., par les Celtes Taurisques.

La ville romaine

Dans les premières années du Ier siècle, les Romains fondent sur la rive gauche de la rivière Ljubljanica la colonie de Julia Emona. Cette fondation, qui succède à un camp romain établi une cinquantaine d'années plus tôt, est en rapport avec la conquête et la pacification de la région à l'époque d'Auguste. La rivière, qui était navigable, était une importante voie de communication entre l'Adriatique et les régions danubiennes.

On a longtemps pensé qu'Emona et son territoire n'ont fait partie de l'Italie romaine (Regio X Venetia et Histria) que tardivement (deuxième moitié du IIe siècle) et qu'antérieurement ils dépendaient de la province d'Illyrie, puis de celle de Pannonie ; on sait aujourd'hui, à partir de découvertes récentes, qu'Emona a fait partie de la Regio X dès l'origine[3].

En 452, la ville est détruite par les Huns, menés par Attila. Les survivants abandonnent le site et reconstruisent leur ville, une nouvelle Aemona, sur la côte de l'Istrie.

Voies de communication

Emona est un nœud routier important. Vers l'ouest part la voie qui relie Emona à l'Italie ; à Nauportus, une route (peut-être la via Gemina) mène à Aquilée par le col d’Ad Pirum et une autre se dirige vers Tergeste et l'Istrie par les cols de Postojna et de Razdrto. Vers le nord-est, une route conduit par le col d’Atrans vers Celeia, Poetovio et le Danube, tandis qu'une autre, au sud-est, va vers Neviodunum et Siscia (Sisak).

Siège d'un évêché

À l'époque chrétienne, Emona devient le siège d'un évêché. L'évêque Maximus est attesté comme participant au concile d'Aquilée de 381, qui a condamné deux évêques ariens des provinces danubiennes. Après la destruction de la ville, le siège épiscopal est transféré dans la nouvelle Aemona, aujourd'hui Novigrad (Cittanova, à l'époque vénitienne), en Istrie. En 1828, la décision de supprimer le diocèse est prise par le pape Léon XII avec effet à la mort du dernier évêque ; en 1831, son territoire est donc réuni au diocèse de Trieste et Capodistria. Aemona est actuellement un siège titulaire de l'Église catholique.

Toponymie

Le nom de la ville est cité par Pline l'Ancien (Nat. hist., III, 147 : Aemona), Ptolémée (Geogr., II, 14, 5 : ῎Ημωνα), l'Itinéraire d'Antonin (Hemona) et de nombreuses inscriptions. Il est généralement considéré comme d'origine illyrienne.

Localisation

Situation d'Emona sur le plan de Ljubljana.

La ville romaine, rectangulaire et construite selon le plan traditionnel des villes romaines, se trouvait sur la rive gauche de la Ljubljanica, en face de la colline qui, sur la rive droite, porte le château de Ljubljana.

Site archéologique

Les vestiges de la ville antique restés en place comprennent notamment :

  • une partie des murailles (principalement le long de la rue Mirje[4]) ;
  • des fondations de bâtiments ;
  • des vestiges des égouts et canaux de drainage, sous les voies d'orientation ouest-est[5].

Des fouilles systématiques qui ont eu lieu à partir du début du XXe siècle ont permis d'étudier les zones d'habitation et de commerce (insulae) et des nécropoles aux portes de la ville[6], comme celle du secteur de l'avenue de Slovénie (Slovenska cesta, artère principale de la ville moderne, à la sortie nord de la ville antique), qui a été soigneusement fouillée dans les années 1960.

Notes et réferences

  1. Cette statue (hauteur : 1,45 m), trouvée en 1836, est devenue une sorte de symbole de l'origine romaine de Ljubljana. Une réplique en bronze doré, œuvre d'Anton Bitenc (1920-1977), a été installée sur la place du Congrès.
  2. Cette statue (hauteur : 1,45 m), trouvée en 1836, est devenue une sorte de symbole de l'origine romaine de Ljubljana. Une réplique en bronze doré, œuvre d'Anton Bitenc (1920-1977), a été installée sur la place du Congrès.
  3. Marjeta Šašel Kos, « The boundary stone between Aquileia and Emona », Arheološki Vestnik, 53, 2002, p. 373–382 (en ligne).
  4. Le rempart a été remonté entre 1934 et 1936 par Jože Plečnik, qui n'a pas voulu faire une restauration absolument authentique mais qui a cherché une bonne insertion des vestiges dans la ville moderne.
  5. Ils se déversaient dans la rivière, au-delà de la muraille orientale.
  6. S. Petru, 1972, Emonske nekropole: Emona 2 (coll. « Katalogi in monografije », 7), 1972.
  7. Œuvre de l'architecte slovène Anton Bitenc (sl).

Voir aussi

Bibliographie

  • Jaroslav Šašel, « Emona », in RE, Suppl. XI (1969), col. 540–578 (= Opera selecta, Ljubljana, 1992, p. 559–579).
  • (sl) (en) Ljudmila Plesničar Gec (en), Urbanizem Emone / The urbanism of Emona, City Museum of Ljubljana / The Research Institute of the Faculty of Arts and Humanities, Ljubljana, 1999.
  • (it) B. Saria, G. Novak, « Emona », in Enciclopedia dell'Arte Antica (1960) (en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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