Emphase (linguistique)

Les procédés d'emphase sont des tournures très employées à l'oral : la dislocation, l'extraction (phrase clivée) et la phrase pseudo-clivée. On ajoute à ces deux procédés les accents d'insistance :

  • Louis Jouvet a créé les pièces de Jean Giraudoux (et non les romans : un accent d'insistance est mis sur les pièces, qui consiste en une élévation de l'intonation, comme à la fin d'une question).

« Emphase » redirige ici. Pour le procédé typographique, voir Emphase (typographie).

On regroupe, sous le nom d'emphase, tous les procédés d'insistance ou de mise en relief. Ce terme, issu d'une figure de rhétorique[1], a pris en français un sens courant péjoratif (exagération, grandiloquence).

Au Québec, le mot est souvent employé, à tort, comme traduction de l'anglais emphasis.

Dislocation

La dislocation, ou le détachement, consiste en l'extraposition d'un constituant (appelé antécédent) en tête ou en fin de phrase, constituant repris par un pronom :

  • Je la trouve géniale, cette fille.
  • Des vacances, j’en ai vraiment besoin.

Les pièces de Jean Giraudoux, Louis Jouvet les a créées (anaphore).

Louis Jouvet les a créées, les pièces de Jean Giraudoux (cataphore).

Dans la phrase canonique Louis Jouvet a créé les pièces de Jean Giraudoux, le thème est Louis Jouvet et le prédicat est a créé les pièces de Jean Giraudoux. Dans les deux dislocations ci-dessus, une partie du prédicat devient thème, soit les pièces de Jean Giraudoux : c'est sur ces pièces qu'on apporte une information nouvelle.

Extraction ou phrase clivée

L'extraction consiste en la mise en relief d'un constituant grâce à un présentatif (tel que c'est.. qui) en tête de phrase (contrairement à la dislocation, elle ne peut pas être en fin de phrase):

C'est Marie qui a mangé le gâteau

C'est Louis Jouvet qui a créé les pièces de Jean Giraudoux (et non Bertolt Brecht : qui est ici le pronom qui remplace le sujet).

Ce sont les pièces de Jean Giraudoux que Louis Jouvet a créées (et non celles de Molière : que est ici le pronom qui remplace le complément ou l'attribut).

Phrase pseudo-clivée

La phrase pseudo-clivée présente des aspects de la dislocation et de l'extraction. Elle a une structure à présentatif (c'est... qui / c'est... que) avec un outil relatif:

Ce que je veux, c'est un peu de calme (on peut la différencier de la phrase clivée grâce à la virgule, qui marque un détachement).

Notes et références

  1. Pierre Beck, Marie-Virginie Speller, Frantz BADUFLE, Anne-Marie Vallejo-Bouvier, Jean-François Bocquillon, Martine Mariage, Concours Contrôleur des finances publiques: Tout-en-un - Concours 2020, Dunod, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Martin Riegel, Jean-Christophe Pellat, René Rioul, Grammaire méthodique du français, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Linguistique nouvelle », , 5e éd., XXIII-646 p., 23 cm (ISBN 2-13-050249-0, BNF 43762452)
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