Enkimdu

Enkimdu est le dieu mésopotamien lié à l'agriculture[1]. Il est parfois assimilé à trois divinités liées elles aussi à l'irrigation, Ennugi[réf. souhaitée], Enbilulu[2] et surtout Ishkur, le dieu de l'Orage[3].

Récits Mythologiques

Tablette décrivant en sumérien l'épisode où Enkimdu et Dumuzi essayent de gagner la main de la déesse Inanna. Nippur, IIe millénaire av. J.-C. (Musée archéologique d'Istanbul, Turquie)

Enkimdu est avant tout connu par le mythe sumérien intitulé Le mariage d'Inanna, dans lequel il est opposé au dieu Dumuzi, dieu des pasteurs. Les deux se disputent le cœur de la déesse Inanna, qui finit par choisir Dumuzi[4].

Le laboureur sur moi [Dumuzi], le laboureur sur moi, en quoi l'emporte-t-il ?
Enkimdu, l'homme des canaux, des digues et des sillons,
sur moi, ce laboureur, en quoi l'emporte-t-il ?

 Le mariage d'Inanna - Période d'Isin-Larsa(XVIIIe siècle av. J.-C.)[5]

D'aucun voient, à travers Enkimdu, un personnage à l'humeur conciliante. Alors que Dumuzi agit en conquérant le cœur d'Inanna à grand coups d'éclat (les vers ci-dessus en sont l'illustration), le personnage d'Enkimdu est plus pacifiste. En bon garçon, il cherche la paix et l'amitié. Il refuse de se battre avec le berger. Il met ses pâturages et son eau à disposition de celui-ci pour qu'il puisse nourrir ses bêtes. Le berger invite Enkimdu à ses noces et le fermier apporte à la jeune mariée un présent issu de sa production des champs[4].

"Moi avec toi, berger, moi avec toi, berger, moi avec toi, pourquoi rivaliserais-je?
Certes, tu as fait manger l’herbe du sol humide à tes moutons,
tu as fait brouter tes moutons parmi mes épis,
tu leur a fait manger de l’orge dans le splendide champ (d’)Uruk, certes,
tu as fait boire à tes chevreaux et à tes agneaux de l’eau dans mon Iturungal[Note 1], …"

 Le mariage d'Inanna[6]

Dans l'Enuma Elish, son nom est l'un des cinquante attribués à Marduk. Comme ce dernier, Enkimdu semble être considéré comme un fils du dieu Enki[3]. Dans une des listes des dieux AN = Anum (Seconde tablette lignes 249 et 250) Enkimdu est nommé le fermier de Nammu[7].

Cultes et célébrations

Pendant le IIIe millénaire av. J.-C., il se peut qu'un culte à Enkimdu ait été célébré à Umma. Ce n'est, cependant, qu'une hypothèse fondée sur un texte trouvé à Umma qui énumère des offrandes ovines aux dieux de la ville. Parmi ces dieux, se trouve Enkimdu[7].

Le nom d'Enkimdu (« l'homme des canaux et des digues ») apparaît également dans un texte fort lacunaire[8] chanté lors du festival de Gusisu à Nippur. Ce festival semble célébrer le retour aux champs après la saison morte. Il se déroule tous les ans du vingtième au vingt-deuxième jour du deuxième mois durant le IIIe millénaire av. J.-C.. Dans ce texte Enkimdu énumère au roi les diverses tâches qu'il va exécuter : préparer la terre à être ensemencée, amener les animaux de trait et réparer les outils agraires et les irrigations[7].

Notes

  1. L'Iturungal est un canal qui partait de l'Euphrate à Nippour vers le sud-est en passant par Adab, Umma, Nagsu, Bad-tibira et Larsa. Il coulait entre les villes d'Uruk et d'Enegi pour retourner à l'Euphrate.

Références

  1. Francis Joannes, « Dumuzi », dans Francis Joannes, Dictionnaire de la Civilisation Mésopotamienne, Paris, Robert Lafont, (ISBN 9782221092071), p. 247
  2. « Dico-divinité », sur Dico-divinité (consulté le )
  3. Pierre villard, « Ea », dans Francis Joannes, Dictionnaire de la Civilisation Mésopotamienne, Paris, Robert Lafont, (ISBN 9782221092071), p. 254
  4. Samuel-Noah Kramer, Le Rite de Mariage Sacré Dumuzi-Inanna., Revue de l'histoire des religions, tome 181, n°2, (lire en ligne), p. 121 - 146
  5. Johannes Jacobus Adrianus van Dijk, La sagesse suméro-accadienne : recherches sur les genres littéraires des textes sapientiaux, Leiden, Brill Archive, , 146 p. (lire en ligne), p. 72
  6. « Dumuzi et Enkimdu », sur http://www.iaw.unibe.ch/, (consulté le )
  7. (en) Mark E. Cohen, The Cultic Calendars of the Ancient Near East, Bethesda, CDL Press, , p. 91 (Nippur) et 184 (Umma)
  8. (en) « The song of the ploughing oxen: translation », sur http://etcsl.orinst.ox.ac.uk/ (consulté le )
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