Eric Edenwald

Eric Edenwald, né le à Colmar (Haut-Rhin), est un résistant de la police municipale de Colmar (Haut-Rhin) resté en poste au sein de l'administration nazie en Alsace annexée pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est mort le au camp de concentration de Dachau (Allemagne)[1].

Eric Edenwald
Biographie
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Edenwald
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Plaque commémorative

Biographie

Eric Edenwald est le fils d'un employé des chemins de fer, il quitte l'école de Colmar à quatorze ans. Il obtient son certificat d'étude et travaille dans l'entreprise de textile colmarienne Kiener et Compagnie dans le département expédition.

D' à , il fait son service militaire au 4e régiment d'artillerie de campagne à Colmar.

Il passe le concours d'entrée de la police en septembre 1935 et en sort major de promotion. Après une année de stage, il prend ses fonctions le comme inspecteur de la sureté au sein de la police municipale de Colmar.

En 1939 il est mobilisé et participe à la campagne de France de 1940. Quand elle se termine, son régiment est replié dans le sud de la France où il est démobilisé le 27 juillet 1940. Il rentre chez lui à Beblenheim (Haut-Rhin).

Après l'annexion de fait de l'Alsace, il conserve son poste et entre ainsi dans l'administration nazie. En février 1942, il est contraint de faire un stage de recyclage (Umschulung) au sein de l'école des cadres de la police à Berlin-Charlottenburg (Allemagne)[1].

Très rapidement après l'annexion, un groupe de policiers résistants se crée au sein de la police colmarienne. Eric Edenwald en fait partie avec Frédéric Hunsinger, René Hirlemann et Armand Walter.

Leurs rapports avec la Gestapo sont très limités aussi Eric Edenwald recrute un ami, Othon Klumpp responsable du téléscripteur de la Gestapo de Colmar et Suzanne Zipfel qui est secrétaire à la Gestapo locale. En ayant accès aux messages de la Gestapo, le groupe peut prévenir les personnes avant leurs arrestations.

Eric Edenwald entre également en contact avec d'autres mouvements de résistance comme ceux d'Eugène Hussmann, Jean-Jacques Rinck ou Alfred Weninger. Il s'engage dans l'aide à l'évasion en fournissant de faux papiers[1]. Grâce à Alphonse Hurth, employé au bureau de recensement de la ville de Colmar, le groupe dispose d'un important stock de cartes d'identité vierges. Son épouse Émilie se charge de les remplir, Eric Edenwald leur applique les tampons du service de police et Charles Baumann, employé de l'imprimerie Lorentz réalise les faux cachets.

Le 31 mars 1942, Eric Edenwald prévient Eugène Hussmann, Joseph Rey et Ernest Brenckmann qu'ils vont être arrêté par la Gestapo. Ces deux derniers sont quand même arrêtés.

Avec Frédéric Hunsinger, il s'engage au sein du réseau Famille Martin des Forces Française Combattantes (FFC) par l'intermédiaire de l'employé des eaux et forêt François Faller et du rédacteur Jean Hardt de Mulhouse (Haut-Rhin). Ils fournissent de nombreux renseignements grâce à leur profession[1].

En avril 1943 le groupe de résistants policiers est démantelé. Albert Schuh est arrêté le 2, Jean Gunther le 8 et Jean-Jacques Rinck le 14. Eric Edenwald est arrêté le 17 avril 1943 avec Frédéric Hunsinger pour aide à l'évasion et transmission de fausses pièces d'identité. Ils sont emprisonnés à Colmar puis le 19 à Strasbourg (Bas-Rhin) et le 28 au camp de sureté de Vorbruck-Schirmeck. Le 2 janvier 1944 ils sont transférés à la prison de la rue du Fil à Strasbourg. Par la suite ils sont détenus à la prison de Stadelheim à Munich (Allemagne) pour être jugé le 11 janvier 1944 par le Oberste SS und Polizeigericht, le tribunal de la police et de la SS[2]. Ils sont condamnés à la peine de mort pour trahison et vol[3]. Ils sont transférés au camp de concentration de Dachau (Allemagne) où ils sont fusillés le 5 mai 1944[4].

Son épouse Émilie Edenwald est arrêtée le 23 mai 1943 par la Gestapo. Elle est emprisonnée à Colmar, puis transférée le 26 à Mulhouse (Haur-Rhin) et enfin au camp de sureté de Vorbruck-Schirmeck . Le 3 mai 1944 elle est envoyée à la prison de Fribourg-en-brisgau (Allemagne) où elle est jugée le 9 mai 1944 par le Volksgerichtshof (tribunal du peuple) qui la condamne à un an de prison. Elle est libérée le 24 mai 1944.

Reconnaissance

  • Une plaque commémorative à l'Hôtel de Police de Colmar (Haut-Rhin).
  • Inscription de son nom sur la plaque commémorative posée sur le mur de la tour de l’église des Dominicains à Colmar pour les résistants colmariens morts pour la France. Cette plaque est inaugurée par le général de Gaulle le [5].

Notes et références

  1. Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens. (ill. Christophe Clavel), La Résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, Département AERI, cop. 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 959964698, lire en ligne)
  2. Bopp, Marie-Joseph, 1893-1972. et Bopp, Marie-Joseph, 1893-1972., Histoire de l'Alsace sous l'occupation allemande : 1940-1945, Place Stanislas, (ISBN 978-2-35578-077-6 et 2-35578-077-3, OCLC 704340099, lire en ligne)
  3. Du fait de l'annexion de l'Alsace, les alsaciens ne sont pas considérés par les nazis comme des adversaires mais comme des traitres.
  4. Léon Strauss, « Edenwald Eric », sur fusilles-40-44.maitron.fr, (consulté le )
  5. Roger Lefort, « La Résistance et l’occupation Nazie en Alsace-Lorraine », sur memoresist.org (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Eric Edenwald et Frédéric Hunsinger », dans La résistance des Alsaciens, Fondation de France, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9).  DVD pédagogique
  • Marie-Joseph Bopp, Histoire de l'Alsace sous l'occupation allemande, Editions Place Stanislas, , 467 p. (ISBN 978-2-35578-077-6), p. 345

Articles connexes

Liens externes

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