Escalade en solo intégral
L'escalade en solo intégral est un type d'escalade libre et en solitaire, dans lequel le grimpeur n'utilise aucun système d'assurage (ni corde, ni équipement de protection), se fiant uniquement à sa capacité à ne jamais chuter[1].
Ne doit pas être confondu avec Escalade en solo.
À la différence de la pratique de bloc[2], l'escalade en solo intégral, qui s'effectue au-delà d'une hauteur de sécurité, entraîne toujours des blessures graves ou la mort en cas de chute et nécessite donc un solide équilibre moral et nerveux. La pratique du solo intégral en psicobloc permet de réduire les risques.
Caractéristiques
Derrière l'exploit, une longue préparation, parfois sur une année, permet de le réaliser notamment avec des repérages[3]. Certains grimpeurs ont une connaissance parfaite de la voie, pour l'avoir parcourue plusieurs fois, avec un enchaînement des longueurs sans interruption privilégiant l'esthétique de l'escalade et des mouvements[pas clair]. D'autres grimpeurs de l'élite mondiale y exposent « une philosophie de l'escalade où se mêlent hédonisme, respect et amour de la nature, dépassement de soi (physique et mental) et goût du risque » (Patrick Edlinger). Il convient de distinguer le solo intégral de l'escalade en solo pendant laquelle le grimpeur utilise des procédés d'auto-assurage.
Records et ascensions célèbres
- 1911 : face est du Campanile Basso (passages de V) par Paul Preuss
- 30 juin 1982 : première en solo intégral de la Directe Américaine en face ouest des Drus (1 000 m, ED-, 6c) par Christophe Profit (il répétera la voie à plusieurs reprises en 1985 pour le documentaire Christophe de Nicolas Philibert)
- 1985 : Antoine Le Menestrel réalise Revelations (8a) à Raven Tor dans le Peak District[4]
- 1986 : Separate Reality (7a+) par Wolfgang Güllich (avec une célèbre photo de Heinz Zak[5])
- 1987 : ascension solo intégral du Rêve de gosse, (8a+ - Roche aux Arnauds) par Jean-Christophe Lafaille. C'est, à l'époque, le plus dur solo jamais réalisé.
- 1989 : ascension en solo intégral du Privilège du serpent (7c+) à Céüse par Jean-Christophe Lafaille.
- 1990 : pilier Bonatti en face ouest des Drus par Catherine Destivelle (sauf la fissure des Autrichiens).
- 1991 : La nuit du Lézard (8a+ aléatoire) à Buoux par Alain Robert.
- Octobre 1996 : Pol Pot (7c+) aux Gorges du Verdon par Alain Robert[6].
- 2002 : directissime Brandler-Hasse (500 m, 7a+) à la Cima Grande di Lavaredo par Alexander Huber.
- avril 2004 : Kommunist (8b+) à la Schleierwasserfall par Alexander Huber.
- 2008 : Darwin Dixit (8b+) à Margalef par Dave MacLeod[7].
- 15 octobre 2014 : El Sendero Luminoso, à El Toro del Portrero Chicopar (7c+, 760m), par Alex Honnold.
- 3 juin 2017 : Freerider à El Capitan (7c+, 900m) par Alex Honnold.
Grimpeurs célèbres
Voir aussi
Articles connexes
- Escalade libre
- Escalade en solo
- Psicobloc
- Catégorie:Grimpeur en solo intégral
Bibliographie
- Alex Honnold (trad. de l'anglais), Solo intégral, Paris, Paulsen, , 341 p. (ISBN 978-2-35221-294-2)
- Gilles Chappaz, En solo : Alpinistes et grimpeurs racontent, Grenoble, Glénat, , 336 p. (ISBN 978-2-344-01384-7)
Notes et références
- Jouty, Odier, Dictionnaire de la montagne
- La limite entre le solo intégral et le bloc est débattue dans le cas des blocs de grande hauteur (high ball).
- Sébastien Lopoukhine, « Grimpe ou meurs : les 914 mètres en "solo intégral" d'Alex Honnold », sur France Culture.fr, (consulté le ).
- « Raven Tor, Derbyshire - Peak District, England climbing », sur www.planetmountain.com (consulté le )
- (en) « Heinz Zak solos Yosemite's Separate Reality », Planetmountain.com, (lire en ligne, consulté le )
- Bernard Vaucher , Les Fous du Verdon, Guérin, 2014
- (en) Jack Geldard, « Dave Macleod - 8c Solo - Interview », Ukclimbing.com, (lire en ligne, consulté le )
- « Solo, Part I: Alex Honnold - Alpinist.com », sur www.alpinist.com (consulté le )
- « Solo, Part IV: Alexander Huber - Alpinist.com », sur www.alpinist.com (consulté le )
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