Eskom
Eskom est la première des compagnies de production et de distribution d'électricité en Afrique du Sud (et l'une des dix premières dans le monde). Fondée en 1923[1] par l' Electricity Supply Commission (ESCOM), également connue sous son nom en Afrikaans Elektrisiteitsvoorsieningskommissie (EVKOM), par le gouvernement d'Afrique du Sud selon les termes de l' Electricity Act (1922) Eskom s'est entièrement développée durant environ un siècle sur la base du charbon, et a encore récemment été l'opérateur du projet controversé de centrale au charbon de Medupi alors que l’Afrique du Sud dépend à plus de 90 % du charbon pour sa production électrique, ce qui en fait le pays dont le secteur électrique est le plus polluant au monde selon le Centre for Research on Energy and Clean Air (Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur, organisme de recherche indépendant)[2].
Eskom | |
Création | 1923 |
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Forme juridique | Eskom Holdings SOC Ltd. |
Siège social | Sandton |
Activité | Énergie, production d'électricité (44,17 GW de capacité installée en 2018) |
Produits | électricité (production, transmission et distribution) |
Site web | www.eskom.co.za |
Chiffre d'affaires | 12,86 milliards de dollars américains (2019 |
En 2019, le chiffre d'affaires d'Eskom était de 12,86 milliards de dollars américains, pour une capacité installée de 44,17 GW (en 2018).
Historique
Le 18 août 2014, Eskom annonce la signature d'un contrat avec la multinationale française Areva, concernant le remplacement de six générateurs de vapeur de la centrale nucléaire de Koeberg, prévu en 2018[3].
Frappée par une gestion peu claire sous le gouvernement de Jacob Zuma, l'entreprise est fortement endettée, à tel point qu'en novembre 2018 un rapport considère que l'entreprise est « techniquement en faillite »[4]. Eskom fait l’objet de protestations en raison d'une hausse des prix de l’énergie depuis 2007 alors que le réseau est défaillant et fait surtout appel au charbon (polluant et contributeur au réchauffement climatique).
Le gouvernement envisage de sauver l'entreprise en la divisant en trois entités distinctes (production, transmission et distribution, scission officialisée fin 2021)[5] et par des mesures d'austérité ; à partir du , les Sud-Africains font face à des délestages électriques réguliers, une forme de protestation des employés[6].
Le , le gouvernement sud-africain de Cyril Ramaphosa déclare mobiliser 23 milliards de rands, soit environ 1,4 milliard d'euros, afin de renflouer la compagnie, endettée à hauteur de 420 milliards de rands (27 milliards d'euros)[7]. Au début du mois d'avril, les coupures se poursuivent, les équipements vétustes (37 ans en moyenne) ne pouvant fournir suffisamment d'électricité à tout le pays[8].
Deux nouvelles méga centrales au charbon, Medupi et Kusile ont construites pour répondre aux besoins en électricité ; elles ont plusieurs années de retard et produisent bien moins que prévu. Les effets des délestages réguliers sont fortement négatifs pour l'économie sud-africaine, un mois avant les élections générales sud-africaines de 2019[9].
À la mi-octobre 2019, les délestages reprennent, et ont un impact fortement négatif sur une économie sud-africaine déjà en difficultés. Les plans de sauvetage du gouvernement se succèdent sans parvenir à sauver l'entreprise, proche de la faillite. L'échec des projets géants Medupi et Kusile, ainsi que la dépendance au charbon acheté deux à trois fois le prix du marché sont en partie responsables de cette situation. Le quintuplement des prix de l'électricité depuis 2007 nuit au pouvoir d'achat, et la population cherche des alternatives : les plus riches se tournent vers les énergies renouvelables, les plus pauvres vers des substituts comme la paraffine[10].
Le 19 novembre 2019, l'entreprise change de PDG et lance dans la foulée un plan de restructuration de l'entreprise[11].
Emissions de carbone
Vers 2020, Eskom émet environ les deux cinquièmes de toutes les émissions de gaz à effet de serre de l'Afrique du Sud (pays classé comme 12e plus grand émetteur mondial)[12].
Eskom a cependant entamé une ambitieuse stratégie de transition énergétique juste, c'est-à-dire de décarbonisation. Néanmoins, l'entrepris ayant estimé que la taxe sur le carbone lui couterait environ 11,5 milliards de rands (763 millions de dollars) par an lorsque les exemptions dont elle bénéficie expireront (à une date qui aurait dû être celle du début de la deuxième phase prévue du Plan Carbone du pays : 2023). Le ministre des Finances (Enoch Godongwana) a annoncé que la première phase serait prolongée de 3 ans (jusqu'en 2025) ; ceci retardera certaines augmentation des tarifs prévues pour les entreprises utilisant des énergie fossiles[13].
Vers la décarbonisation...
Andre de Ruyter (directeur général d'Eskom), a présenté la nouvelle feuille de route de l'entreprise, qui prévoit, en 15 ans, de progressivement supprimer les centrales électriques au charbon, progressivement pour tenir compte des chaînes de valeur du charbon et des communautés qui vivent des centrales au charbon dans le pays, et éviter une transition énergétique trop brutale[14]. 22 GW de production électrique par combustion de charbon doivent être remplacés par des sources bas-carbone ou zéro-carbone ; plan qui nécessiterait environ 2,3 milliards $[14].
Dans le pays qui dispose de soleil et de côtes venteuses, les reconversions de centrale (en préservant un maximum d’emplois selon l'entreprise), ont commencé et 60 GW de nouvelles capacités sont prévues, associés à 8 000 à 10 000 km de nouvelles lignes de transmission connectées à des compteurs bidirectionnel et intelligents. Ce plan doit être soutenu par des mesures fiscales, énergétiques, environnementales et industrielles[14].
Lors de la COP26 à Glasgow, l’Allemagne, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne ont initié un nouveau modèle de solidarité en annonçant proposer 8,5 milliards de dollars (en prêts à très faibles taux d’intérêt)[2] pour financer la transition énergétique de l’Afrique du Sud[15].
Notes et références
- http://www.eskom.co.za/c/article/223/company-information/
- Valérie Hirsch (2021) Climat : l’Afrique du Sud peine à s’extraire du charbon ; Ouest-France ; date=25 oct 2021
- « Areva: contrat en Afrique du Sud », sur Le Figaro, (consulté le ).
- (en) « Eskom ‘technically bankrupt’ as debt hits R400 billion », sur business tech, (consulté le )
- « Eskom officialise sa Scission », sur Energynews.pro, (consulté le )
- « Afrique du Sud: la mauvaise passe d'Eskom fait disjoncter le pays », sur RFI, (consulté le )
- AFP, « L'Afrique du Sud renfloue le géant de l'électricité en déroute », sur La Croix, (consulté le )
- Claire Bargelès, « Le géant sud-africain Eskom dans la tourmente[date=3 avril 2019 », sur Les Échos (consulté le ).
- (en) Norimitsu Onishi, « South Africa Crippled by Rolling Blackouts, Weeks Before an Election », sur New-York Times, (consulté le ).
- Noé Hochet-Bodin, « L’entreprise Eskom menace de faire disjoncter l’économie sud-africaine », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Malick Diawara, « Afrique du Sud : un nouveau PDG pour Eskom », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- (en-US) Bloomberg and Lameez Omarjee, « Govt slows carbon tax rollout that Eskom feared - but carbon taxes will be heftier from 2026 », sur Fin24 (consulté le )
- (en) « South Africa Slows a Carbon-Tax Rollout That Eskom Feared », sur Bloomberg.com, (consulté le )
- Gwladys Johnson Akinocho, « Afrique du Sud : l’Eskom propose un plan sur 15 ans pour une transition énergétique juste », sur Agence Ecofin (consulté le )
- De notre envoyée spéciale à Glasgow, Christelle GUIBERT, « Cop26. Un partenariat mondial pour décarboner l’Afrique du Sud », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
voir aussi
Articles connexes
Lien externe
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