Espéranto et militantisme

L'Espéranto est une langue construite. Dès sa création, des groupes locaux se sont formés, afin de pratiquer, et de propager la langue. De plus, de par le fait que l'espéranto véhiculait des idéaux d'égalité, et de fraternité sans frontière, il a stimulé l'apparition de mouvements "por esperanto" (c'est-à-dire militant pour la diffusion de l'espéranto) puis de mouvement "per esperanto" (c'est-à-dire utilisant l'espéranto à d'autres fins : lutte des classes, pacifisme, anticléricalisme, christianisme, antimilitarisme...).

Ainsi le militantisme est apparu rapidement dans le monde de l'espéranto. Ceci pour son avantage et pour son malheur, car il a également été persécuté par les régimes totalitaires (nazi et stalinien), et a attiré la suspicion d'autres pays[1].

Militantisme pour l'espéranto

L'espéranto à l'école

Afin de développer l'espéranto, des espérantistes ont tenté de l'introduire à l'école.

En France, en 1922 le ministre de l'éducation conservateur Léon Bérard avait fait « interdire dans toutes les écoles françaises l’enseignement et la propagande pour l’espéranto, comme vecteur dangereux d’internationalisme et comme concurrent au rôle de la langue française dans le monde[1],[note 1] ».

En Hongrie, il est la troisième langue à être enseignée[2].

Plus récemment, la mobilisation a été forte sur le site Change.org (campagne présidentielle de Barack Obama) pour proposer l'espéranto dans les écoles primaires des États-Unis[3].

Espéranto et prix Nobel

Outre le fait que certains lauréats du prix Nobel se soient montrés favorable à l'espéranto[4], voire qu'ils aient milité pour[5], on peut noter que depuis la création du Prix Nobel de la paix en 1901 la langue internationale espéranto a été à plusieurs reprises proposée comme candidat pour ce Prix, par le biais d'une grande organisation espérantiste ou d'une personnalité qui s'est illustrée par son action pour cette langue. Au cours du XXe siècle Zamenhof, Felix Moscheles, Andreo Cseh et l'Association mondiale d'espéranto ont été proposés comme candidats entre 1907 et 1988. En 2008 de nombreux organes de presse dans le monde entier ont mentionné l'espéranto comme possible lauréat, ce qui a alimenté les débats chez les militants, tout en apportant les moyens d'apparaître dans la presse.

2008

Après la diffusion d'une dépêche de l'AFP[6] et de AP [7], le , les médias font largement écho que l'« Espéranto est candidat au Prix Nobel de la paix en 2008 » parmi 197 autres candidats. En fait deux parlementaires suisses[8] ont proposé la candidature de l'association mondiale d'espéranto[9],[10], mais l'AFP mentionne l'Espéranto et non l'UEA .

Précédents

D'après le site d'information espérantophone Libera Folio [11], Zamenhof en 1907 et plusieurs fois dans les années suivantes [12], les espérantistes Felix Moscheles en 1913, Andreo Cseh (en 1934), et UEA (en 1954, 1955, 1988) ont déjà été proposés au Prix Nobel de la Paix. Cependant les archives du Prix Nobel restent secrètes pendant 50 ans, des informations plus récentes proviennent de révélations faites souvent par les propositaires. Alfred Hermann Fried lauréat du Prix en 1911 était un espérantiste.

Prix Nobel de littérature

L'Académie Littéraire d'Espéranto propose comme candidats au Prix Nobel de littérature des auteurs exerçant en Espéranto. Après le poète écossais William Auld (proposé de 1999 à 2006), c'est depuis 2007 un autre poète, islandais cette fois, qui est proposé : Baldur Ragnarsson.

La tentative de la Société des Nations

Au sortir de la Première Guerre mondiale, le mouvement espérantiste, gravement touché, se releva très vite. On proposa à la Société des Nations d'inciter les pays du monde à enseigner cette langue de façon universelle :

« Au cours des deux premières Assemblées, des délégués de l'Afrique du Sud, du Brésil, de la Belgique, du Chili, de la Chine, de la Colombie, d'Haïti, de l'Italie, du Japon, de l'Inde, de la Perse, de la Pologne, de la Roumanie et de la Tchécoslovaquie présentèrent des résolutions proposant que la Société des Nations recommande l'enseignement universel de l'Espéranto dans les écoles comme langue auxiliaire internationale. »[13]

Sous l'impulsion du secrétaire général Inazo Nitobe, un rapport favorable en proposa l'adoption le [13], études et témoignages à l'appui.

Cependant, la proposition d'adoption de l'espéranto comme langue internationale, soumise au vote par la délégation iranienne, fut rejetée en grande partie à cause de la délégation française. Cette campagne de dénigrement pour éliminer un rival potentiel au rayonnement français se répéta pour d'autres organismes comme la Commission internationale de coopération intellectuelle ou la poste et les télégraphes[14]

L'espéranto et la construction européenne

Les élections européennes de juin 2004 ont vu l'apparition en France de la liste Europe - Démocratie - Espéranto qui n'avait pas pour vocation à avoir des élus mais souhaitait ainsi faire connaître l'espéranto et proposer cette langue neutre comme une alternative à l'anglais, dont l'utilisation comme langue commune favorise les anglophones de naissance (English native speakers). Cette initiative était néanmoins controversée au sein des mouvements espérantistes car l'espéranto se veut être une langue apolitique et internationale (c'est-à-dire pas seulement européenne). La liste a reçu 25 259 voix, soit environ 0,15 % des voix exprimées. Le mouvement Europe - Démocratie - Espéranto a à nouveau présenté des listes aux élections européennes de 2009, 2014 et 2019 et se structure désormais au niveau européen[15].

L'espéranto comme défense contre l'impérialisme linguistique

D'aucuns argumentent qu'apprendre une langue implique de se soumettre à la culture qui lui est liée[16] ; c'est aujourd'hui l'anglais qui est en ligne de mire, de par son emploi considérable dans les échanges internationaux. En Europe, cette utilisation de l'anglais s'est développée après la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'Europe de l’Ouest passa sous influence des États-Unis, bien que des réactions à la propagation de l'anglais se soient fait remarquer au début du XXe notamment en Asie[17]. Le besoin de créer artificiellement une langue auxiliaire commune semblait avant cette époque plus évident, car il n'existait pas vraiment d'alternative établie.

Parmi les arguments qui peuvent être exposés par les partisans d'une langue alternative à l'anglais pour les relations internationales, on peut énoncer les suivants :

  • L'utilisation de l'anglais dans les relations internationales favorise les anglophones de naissance dans le recrutement ; viennent ensuite les personnes qui auront eu la possibilité (financière entre autres) d'aller étudier dans un pays anglophone. L'Union européenne, qui dépense 1 % de son budget dans la traduction de ses directives, traités ou séances dans ses vingt-trois langues officielles fait plus volontiers appel à des employés de langue maternelle anglaise[18].
  • L'anglais, comme toute langue étrangère, nécessite un apprentissage long et complexe, ce qui rend donc plus difficile sa maîtrise. Bien qu'en France, il soit généralement appris dès le collège, voire introduit dès le cours moyen, la maîtrise n'en est pas totalement acquise au baccalauréat[19]. L'accès à une éducation longue, à la culture mondialisée et à Internet n'est pas aussi évidente qu'on pourrait le croire.
  • Corollaire, l'anglais est rarement utilisé correctement et fait place à des formes simplifiées comme le globish[20], appauvrissement dont risquerait de pâtir l'anglais même. Si, lors de voyages, un anglais simplifié peut s'avérer utile dans les aéroports, les hôtels, les taxis, ou les contextes professionnels techniques restreints, c'est-à-dire pour des tâches particulières, une maitrise plus complète est indispensable pour des conversations généralistes ("de tous les jours").

Dès sa création, le but de l'espéranto a été d'être une langue auxiliaire neutre, facile à apprendre et n'appartenant à aucune puissance, afin de réduire le risque d'uniformisation culturelle, permettant à chaque peuple de conserver et développer l'usage de sa langue. Plutôt que de s'opposer à une langue dominante (maintenant l'anglais, mais alors le français) comme outil de communication international, l'espéranto est proposé comme alternative à tous les impérialismes linguistiques. L'espéranto ne s'étant pas développé comme l'anglais, il est difficile de savoir si plus de personnes dans le monde auraient pu l'utiliser comme outil de communication ou si son usage aurait permis plus de choses qu'un usage pratique ; il reste néanmoins le fait que cette langue n'appartient à personne et permet par là davantage d'égalité au départ.

Cette opposition « anglais-espéranto » pour le choix d'une langue internationale, n'est pas forcément teintée d'anti-américanisme. Elle est parfois motivée par une volonté de protéger l'anglais d'un appauvrissement. L'histoire montre aussi que dans les années 1920, lorsque le français était encore considéré comme la langue de la diplomatie, l'espéranto a subi les pires attaques de la part de la France puisqu'elle s'est opposée à son utilisation à la SDN (voir plus haut) et en a interdit l'apprentissage à l'école[21].

Par ailleurs, les personnes apprenant l'espéranto développent en général un intérêt vaste pour les langues étrangères et diverses expériences ont montré la valeur propédeutique de l'espéranto, c'est-à-dire que l'apprentissage de l'espéranto facilite l'étude ultérieure d'autres langues.

L'espéranto comme outil du militantisme

Anarchisme

L'espéranto a été créé dans le but de remplir un idéal de compréhension entre les peuples, à l'époque où naissaient ou se développaient d'autres idéaux. Parmi les premiers groupes s'étant formés, plusieurs furent des groupes anarchistes comme le cercle parisien Paco-Libereco (Paix - Liberté) mais aussi en Russie, en Chine, etc[22].

On peut citer quelques figures comme :

  • Élisée Reclus, penseur de l'anarchisme, s'est exprimé favorablement envers l'Espéranto dans son livre L'Homme et la Terre (1905)
  • Eugène Adam dit Eugène Lanti, autodidacte, militant anarchiste puis communiste et enfin espérantiste fondateur de l'Association Mondiale Anationale (Sennacieca Asocio Tutmonda, SAT)
  • Paul Berthelot[23] (pseudonyme Marcelo Verema), fondateur de la revue Esperanto (organe de l'association mondiale d'espéranto, membre du comité linguistique d'espéranto et initiateur de la Revue Sociale Internationale d’inspiration anarchiste, il mourut au Brésil à 28 ans.
  • Liu Shifu, écrivain chinois, considéré comme le premier anarchiste en Chine. Il fonde le “Groupe de Guangzhou” dont le journal Voĉo de la Popolo, débuté en Espéranto, fut le premier et le principal organe de l'anarchisme chinois dans les années 1910. Son pseudonyme en espéranto était Sifo.
  • Sakae Osugi, anarchiste japonais, il fonda des écoles d'espéranto au Japon.
  • Taiji Yamaga, anarchiste pacifiste et esperantiste japonais. Il échappe aux purges et à la guerre en partant en Chine, puis aux Philippines. Après 1945, il participe au Japon au retour du militantisme anarchiste et pacifiste, et édite le journal "Citoyen du Monde" (Mondcivitano, en esperanto).
  • Ba Jin ou Pa Kin (pseudonyme tiré des noms de Bakounine et Kropotkine), écrivain « anarcho-communiste » qui s'engagea dans le mouvement espérantiste à partir de 1924.
  • Yves Peyraut, espérantiste depuis 1950, cofondateur de Radio libertaire (1981) puis président de SAT (1984-2001)

Dans son mémoire Les activités en Belgique d’un anthropologue anarchiste: Eugène Gaspard Marin (1883-1969)[24], Jacques Guillen témoigne de la précocité des rapports entre les anarchistes et de l'espéranto en parlant d'Eugène Gaspard Marin, qui dès 1904 donnait des cours d'espéranto et publia avec Émile Charpentier pour le Congrès anarchiste international d'Amsterdam de 1907, la brochure Les anarchistes et la langue internationale espéranto. « Le rapport […] ne fut pas lu à cause de la longueur des débats. Toutefois une résolution fut prise: il est conseillé aux militants anarchistes d’étudier l’espéranto pour les prochains congrès, afin de faciliter les débats de l’Internationale Libertaire. »

Internationalisme et anationalisme ; travailleurs espérantistes

L'idée de neutralité absolue vis-à-vis de la politique prônée par certains ne convenait pas à d'autres, qui ont vu l'espéranto comme un outil de lutte des classes (« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » et d'émancipation des travailleurs (rompre le cercle de la guerre est un conflit social opposant des hommes qui ne se connaissent pas aux dépens d'homme qui ne se connaissent que trop bien, au sortir de la Première Guerre mondiale).

Se sont donc formés des cercles, groupes, associations, qui avaient pour but d'amener aux idées de prolétariat, de lutte des classes, d'internationalisme, d'anti-impérialisme, par le biais de clubs d'apprentissage de l'espéranto (voir par exemple la vie de Verda Majo, espérantiste japonaise partie combattre l'impérialisme nippon en Chine).

D'autres encore, comme Eugène Lanti, rejetèrent non seulement l'idée de neutralité, mais aussi d’inter-nationalisme, voulant aller plus loin et y opposant l’a-nationalisme. Ainsi fut fondée l'Association Mondiale Anationale (SAT), en 1921. Des schismes apparurent au sein de l'association, créés par des militants anarchistes jugeant que l'association SAT était sous l'influence de l'Internationale communiste (création de la Tutmonda Ligo de Esperantistaj Senŝtatanoj en 1924), ou par des militants communistes fidèles à l'union soviétique (fondation par Ernst Drezen en 1932 de l'Internacio de Proleta Esperantistaro, Internationale des Espérantistes Prolétaires).

Dans la première moitié du vingtième siècle, en plus des associations spécifiquement espérantophones, on retrouve cette volonté de lier l'espéranto avec la culture de la lutte des classes, dans le nom de groupements tels que la Korea Artista Proletaria Federacio (Association coréenne des artistes prolétariens, 1925) ou la Nippona Proleta Artista Federacio (Fédération Artistique Proléraire Japonaise, 1928) devenue Federacio de Proletaj Kultur Organizoj Japanaj (Fédération des Organisations Culturelles prolétaires Japonaises), même si leurs productions ne sont généralement pas en espéranto.

Pacifisme

Le pacifisme est également très présent chez la plupart des Espérantistes : faire la guerre, c'est soit rompre la neutralité des espérantistes, soit pousser des prolétaires à affronter d'autres prolétaires, et les conflits du XXe siècle ont tantôt mis à mal cet idéal, tantôt rendu ce pacifisme encore plus exacerbé.

Pendant la guerre d'Espagne, nombre d'espérantistes se sont rangés, voire ont combattu, du côté de la République[25]. À Malaga, en , un groupe espérantiste fut fusillé par les Franquistes pour la seule raison qu'il était espérantiste[22].

Pendant les deux guerres mondiales, l'espéranto fut utilisé pour permettre aux blessés et aux prisonniers de contacter leur famille, ou pour aider des personnes persécutées à fuir les régimes totalitaires[26],[note 2].

Certains Espérantistes allèrent au bout de leur engagement pacifiste, comme le japonais Yui Chunoshin qui a contribué à faire connaître les Hibakusha (les victimes de la bombe atomique) à l'époque où le sujet était encore tabou, en traduisant en espéranto des témoignages d'irradiés. Plus tard, militant pour la paix au Viêt Nam, il s'immola pour manifester contre le soutien de son pays à la guerre. Son geste eut aussi pour conséquence une vague de sympathie au Japon envers l'espéranto.

Plus récemment, on peut noter la participation de la fraction pacifiste de SAT au soutien du combat de la C.M.C. : la Coalition contre les bombes à sous-munitions. L'association fait désormais partie de la coalition[27].

Après consultation de ses membres Europe-Démocratie-Espéranto, section française, a écrit le au Président de La République Française pour demander que la France signe et ratifie le "Traité d'interdiction des armes nucléaires".

Lors de son Assemblée Générale, le 8 septembre 2019, le mouvement Europe-Démocratie-Espéranto (section française) a décidé d'adhérer à la "Campagne Internationale pour l'Abolition des Armes Nucléaires" (ICAN). Depuis cette date Europe-Démocratie-Espéranto est une organisation partenaire de ICAN-France.

Depuis le 1°mai 2020, "Progresemaj Esperantistoj" est membre de "Abolition des armes nucléaires-Maison de Vigilance".

Altermondialisme

Dans les années 1990, à la fin de l'Union Soviétique et de la division du monde en deux blocs, les termes tels qu'anticapitalisme laissèrent plus de place à d'autres concepts tels que l'altermondialisme, regroupant des militants dont les combats sont divers.

Les militants espérantistes altermondialistes, et leurs actions, sont également hétéroclites : certains militent pour l'espéranto, contre l'impérialisme linguistique (voir plus haut) ; d'autres l'utilisent pour coordonner des manifestations anti-G8[28].

Autre exemple, l’Assemblée Sociale Mondiale (MAS : Monda Asembleo Socia), créée en 2005, au fonctionnement particulier (travaillant exclusivement par Internet et n'ayant ni président ni comité de direction) et visant à promouvoir la paix dans le monde, défendre les intérêts de l'humanité, la solidarité, et de contribuer à « l'élaboration d'une société à l'échelle mondiale sans classe et sans exploitation, une société qui respecte la dignité de ses membres sans distinction d'âge, de couleur de peau, de sexe, d'orientation sexuelle, d'appartenance ethnique ou religieuse - une société qui organise son économie selon les besoins se chacun de ses membres, tout en protégeant la planète Terre pour les générations futures[29]. » On doit à MAS notamment la version en espéranto[30] du Monde Diplomatique.

Critique du militantisme au sein de la communauté espérantiste

Les personnes pratiquant l'espéranto étant très diverses (allant de celles qui ne font que le pratiquer en tant que langue à celles qui veulent qu'il devienne la langue auxiliaire internationale[note 3], voire la langue mondiale ; des religieux aux anarchistes[note 4]...), il est difficile de faire un portrait-type du militant espérantiste. Certains espérantophones ne seront pas militants, certains militants espérantistes parleront à peine l'espéranto. Et ainsi certains comportements seront jugés trop militants par d'autres espérantistes.

On peut ainsi assister à des reproches envers ceux qui auraient une trop grande conviction en la valeur de l'espéranto ou qui ne respecteraient pas la décision d'autres de quitter le mouvement.

Ironie d'un dessinateur espérantiste pour ceux qui croient voir des monuments à l'espéranto partout.

Quand des espérantistes vénèrent Zamenhof en le qualifiant de « majstro » (maître), d'autres ironisent sur le culte de la personnalité en l'appelant « sankta Zaza » (saint Zaza).

Cette diversité d'opinion fait qu'il est rare qu'une action militante remporte l'adhésion de tous les espérantistes. Par exemple, la création d'un parti politique (E-D-E, voir plus haut) a été critiquée, d'une part, par ceux qui estimaient que l'espéranto devait rester neutre politiquement et, d'autre part, par ceux qui contestaient l'idée même d'Europe politique. Autre exemple, une campagne de publi-information dans plusieurs quotidiens nationaux (treize pays, vingt journaux dont Le Monde [31] et Le Figaro[32]) financées par le mécène japonais Etsuo Miyoshi, a pu être jugée par certains comme trop partisane, trop offensive, trop publicitaire ou trop inefficace [33].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Chinese migrants and internationalism: forgotten histories, 1917-1945, Gregor Benton, 2007, (ISBN 978-0-415-41868-3), chapitre 8 : Esperanto
  • Javier Alcalde, Marc Audí, « Vers une fraternité universelle : Vingt ans de débats autour de l’espéranto dans les milieux anarchistes (1887-1907) », Mil neuf cent : Revue d'histoire intellectuelle, 2001, 39(1), p. 41-58, (ISSN 1960-6648 et 1146-1225) [lire en ligne (page consultée le 17 juin 2022)]

Notes et références

Notes

  1. Rapport Grin
  2. Biographie de Valdemar Langlet
  3. Voir l'article finvenkismo
  4. Voir la liste des associations espérantistes

Références

  1. La Danĝera Lingvo, Ulrich Lins, (ISBN 5-01-003136-1)
  2. Article dans l'Express.
  3. « La plateforme mondiale pour le changement », sur Change.org (consulté le ).
  4. Prix Nobel ayant approuvé, étudié ou pratiqué la Langue Internationale Espéranto
  5. Plaidoyer d’un prix Nobel pour l’espéranto
  6. Nobel de la paix: 197 candidats, Bouteflika, Kohl en lice OSLO (AFP), 27/02/2008
  7. Prix Nobel de la Paix 2008: 197 nominations dont Kohl, Bouteflika et l'esperanto 27/02/2008, Associated Press
  8. Gisèle Ory, conseillère aux États socialiste et Francine John-Calame conseillère nationale écologiste toutes deux de Neuchâtel
  9. Parlementaires suisses proposent le Prix Nobel de la Paix pour l'Association Universelle d'Espéranto (UEA), Communiqué de Société suisse d'espéranto, 15 novembre 2007, d'après le site kontakto.info, qui annonçait en même temps une conférence de presse qui s'est tenue le 22 novembre 2007. À cette occasion la station de radio romande RSR a diffusé un entretien avec la conseillère Gisèle Ory.
  10. Svisaj parlamentanoj proponas Nobel-premion al UEA, Des parlementaires suisses proposent UEA au Nobel, 22/11/2007 d'après un communiqué de la Société suisse d'espéranto (SES)
  11. UEA revas pri Nobel-premio, norvegoj kontraŭas, UEA rève de Prix Nobel, des norvégiens s'y opposent, 10/02/2007
  12. Les archives de la commission Nobel montrent, que déjà en 1907 Zamenhof a été nommé pour le Prix Nobel de la Paix par 12 parlementaires britanniques. Il a été de nouveau nommé en 1909, et en 1910 il a été nommé non seulement par 4 parlementaires britanniques, mais aussi 42 membres du parlement français. Cette année la commission semble avoir pris l'affaire au sérieux, car l'archive indique que la nomination a été officiellement évaluée par Halvdan Koht, historien norvégien, membre du comité Nobel puis aussi ministre des Affaires Étrangères de Norvège. Zamenhof a été nommé aussi en 1913, 1914, 1915, 1916 et 1917. (d'après Libera Folio)
  13. Rapport du secrétaire général adopté par la troisième Assemblée de la Société des Nations (disponible en français)
  14. Jean-Jacques Renoliet, L'Unesco oubliée : la Société des nations et la coopération intellectuelle, 1919-1946, Publications de la Sorbonne, 1999, 352 pages, (ISBN 978-2-85944-384-9), p.33-34.
  15. Site de Europe - Démocratie - Espéranto et description (en espéranto) de sa fédération
  16. Robert Phillipson : Linguistic imperialism. Oxford university Press, 1992, (ISBN 0-19-437146-8), English-Only Europe ?. Londres : Routledge. 2003, (ISBN 0-415-28807-X) et « L’anglais pour transformer l’univers des étudiants ».
  17. Voir le cas du philosophe nationaliste Ikki Kita prônant en 1919 l'idée d'abolir l'apprentissage de l'anglais au profit de l'Espéranto en tant que seconde langue (Esperanto as language idea in China and Japan, Language problems and language planning 32:1, Ulrich Lins)
  18. European jobs for English native speakers only
  19. Il est désormais presque obligatoire d'obtenir en France un score de 750 points sur 990 au test du TOEIC, pour valider un diplôme d'ingénieur, ce qui correspond au niveau « Opérationnel de base ». En 2005, la moyenne nationale était de 692 points, tout en étant passé principalement par des étudiants ayant un haut niveau d'études. Les pays d'Europe ont des scores relativement hauts (en moyenne 688 en 2005), mais sont les pays qui passent le moins ce test. Toujours en 2005, la moyenne d'Asie hors Japon et Corée était de 530 points, et celle d'Amérique du Sud de 427 points (référence site News TOEIC : ici et ici). Également, ce test est, à quelques exceptions près, passé par une très faible partie de la population, cette partie étant généralement composée d'étudiants visant un métier lié à l'international, ayant déjà effectué plusieurs années d'apprentissage, et pouvant payer ce test.
  20. Le Globish: pour ceux qui n'ont pas la bosse des langues...
  21. Circulaire ministérielle du 3 juin 1922 interdisant toute propagande en faveur de l'Espéranto : « […] Je crois aujourd'hui devoir appeler votre attention sur les dangers que l'enseignement de l'Espéranto me parait présenter dans les circonstances que nous traversons. Il serait fâcheux que l'éducation à base de culture latine que nous défendons puisse être amoindrie par le développement d'une langue artificielle qui séduit par sa facilité. Le français sera toujours la langue de la civilisation et, en même temps, le meilleur moyen de divulguer une littérature incomparable et de servir à l'expansion de la pensée française. […] Aussi bien, les dangers de l'Espéranto semblent s'être accrus depuis ces derniers temps. Des organisations internationales, qui ont leur siège à l'étranger, s'efforcent de développer les relations entre les groupes espérantistes des divers pays. […] Ces groupements visent surtout l'esprit latin et, en particulier, le génie français. […] Je vous prie également d'avertir les professeurs et les maîtres d'avoir à s'abstenir de toute propagande espérantiste auprès de leurs élèves. Vous inviterez les chefs d'établissements à refuser d'une manière absolue le prêt des locaux de leurs établissements à des Associations ou des organisations qui s'en serviraient pour organiser des cours ou des conférences se rapportant à l'Espéranto. »
  22. Coup d’œil sur la participation anarchiste dans le mouvement espérantiste, article de la CNT-AIT.
  23. PAUL BERTHELOT (1882-1910) Un jeune espérantiste et anarchiste de passage par Ceret entre 1903 et 1907 par Gentil Puig-Moreno
  24. Les activités en Belgique d’un anthropologue anarchiste: Eugène Gaspard Marin (1883-1969), Jacques GILLEN, Université Libre de Bruxelles, Faculté de Philosophie et lettres (1996-1997)
  25. L'espéranto dans la guerre civile espagnole
  26. L'activité humanitaire du mouvement espérantiste pendant les deux guerres mondiales et son rapport avec la Croix-Rouge internationale, Revue internationale de la Croix-Rouge no 819, p. 339-348
  27. SAT membre du CMC
  28. L’Espéranto au service des manifestants anti-G8
  29. Traduction partielle de l'introduction du site de MAS
  30. http://eo-mondediplo.com/
  31. LE MONDE. Mardi 15 décembre 2009. page 11 (vue)
  32. Une des pages publiées par le Figaro ; une autre, datée du 12 mai 2006
  33. Débats en espéranto à propos de la campagne
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