Essai sur l'entendement humain
L’Essai sur l’entendement humain (en anglais : An Essay Concerning Human Understanding) est une œuvre philosophique du philosophe empiriste anglais John Locke, publiée en 1690.
Ne doit pas être confondu avec Enquête sur l'entendement humain.
Essai sur l’entendement humain | |
Édition princeps | |
Auteur | John Locke |
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Pays | Royaume d'Angleterre |
Genre | Philosophie |
Éditeur | Thomas Basset |
Lieu de parution | Londres |
Date de parution | 1690 |
L’Essai sur l’entendement humain traite des fondements de la connaissance et de l’entendement humain. Il décrit l’esprit à la naissance comme une table rase ensuite remplie par l’expérience. Constituant l’une des principales sources de l’empirisme en philosophie moderne, l’Essai a influencé beaucoup de philosophes des Lumières, tels que Hume et Berkeley.
Le nombre des éditions (1690, 1694, 1695, 1700, 1706) témoigne du succès immédiat de cette œuvre qui sera traduite en français dès 1700 et rééditée en 1729.
Plan de l'ouvrage[1]
Avant-propos : Dessein de l'auteur dans cet ouvrage
Livre premier : Des notions innées
- Qu'il n'y a point de principes innés dans l'esprit de l'homme
- Qu'il n'y a point de principes de pratique qui soient innés
- Autres considérations touchant les principes innés, tant ceux qui regardent la spéculation que ceux qui appartiennent à la pratique
Livre second : Des idées
- Où l'on traite des idées en général, et de leur origine ; et où l'on examine par occasion, si l'âme de l'homme pense toujours
- Des idées simples
- Des idées qui nous viennent par un seul sens
- De la solidité
- Des idées simples qui nous viennent par divers sens
- Des idées simples qui nous viennent par réflexion
- Des idées simples qui viennent par sensation et par réflexion
- Autres considérations sur les idées simples
- De la perception
- De la rétention
- De la faculté de distinguer les idées, et de quelques autres opérations de l'esprit
- Des idées complexes
- Des modes simples ; et premièrement, de ceux de l'espace
- De la durée, et de ses modes simples
- De la durée et de l'expansion, considérées ensemble
- Du nombre
- De l'infinité
- De quelques autres modes simples
- Des modes qui regardent la pensée
- Des modes du plaisir et de la douleur
- De la puissance
- Des modes mixtes
- De nos idées complexes des substances
- Des idées collectives de substance
- De la relation
- De la cause et de l'effet, et de quelques autres relations
- Ce que c'est qu'identité, et diversité
- De quelques autres relations, et surtout des relations morales
- Des idées claires et obscures, distinctes et confuses
- Des idées réelles et chimériques
- Des idées complètes et incomplètes
- Des vriaes et des fausses idées
- De l'association des idées
Livre troisième : Des mots
- Des mots ou du langage en général
- De la signification des mots
- Des termes généraux
- Des noms des idées simples
- Des noms ds modes mixtes, et des relations
- Des noms des substances
- Des particules
- Des termes abstraits et concrets
- De l'imperfection des mots
- De l'abus des mots
- Des remèdes qu'on peut apporter aux imperfections et aux abus dont on vient de parler
Livre quatrième : De la connaissance
- De la connaissance en général
- Des degrés de notre connaissance
- De l'étendue de la connaissance humaine
- De la réalité de notre connaissance
- De la vérité en général
- Des propositions universelles, de leur vérité, et de leur certitude
- Des propositions qu'on nomme maximes ou axiomes
- Des propositions frivoles
- De la connaissance que nous avons de notre existence
- De la connaissance que nous avons de l'existence de Dieu
- De la connaissance que nous avons de l'existence des choses
- Des moyens d'augmenter notre connaissance
- Autres considérations sur notre connaissance
- Du jugement
- De la probabilité
- Des degrés d'assentiment
- De la raison
- De la foi et de la raison, et de leurs bornes distinctes
- De l'enthousiasme
- De l'erreur
- De la division des sciences
Réaction, réponse et influence
Le point de vue empiriste de Locke a vivement été critiqué par les rationalistes. En 1704, Gottfried Wilhelm Leibniz lui a opposé le point de vue rationaliste dans les Nouveaux Essais sur l'entendement humain, où il le commente, et tente de le réfuter, chapitre par chapitre. En même temps, l'Essai sur l'entendement humain a fourni le fond crucial pour l’œuvre des futurs philosophes empiristes comme David Hume.
D'autre part, cette œuvre aura une certaine influence sur Rousseau, d'après son Discours sur l'origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes de 1755 : « Selon l'axiome du sage Locke, il ne saurait y avoir d'injure, où il n'y a point de propriété »[2].
Répercussions
Cet ouvrage a joué un rôle crucial dans la diffusion de la philosophie empiriste en France.
Traductions
- Essai philosophique concernant l'entendement humain, traduction par Pierre Coste, Paris: Vrin, 1972. (Cette édition est un fac-similé de l'édition de 1755 [identique à l'éd. de 1742, elle-même quasi identique à celles de 1729 et de 1735], sous la responsabilité éditoriale d'Émilienne Naert.)
- Essai philosophique sur l'entendement humain: Livres I et II, traduction par Jean-Michel Vienne, Paris: Vrin, 2002.
- Essai philosophique sur l'entendement humain: Livres III et IV, traduction par Jean-Michel Vienne, Paris: Vrin, 2006.
Notes et références
- John Locke (trad. Pierre Coste), Essai sur l'entendement humain, Le livre de poche, , 1114 p. (ISBN 978-2-253-08219-4), Table des matières
- Voir Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Seconde partie, sur Wikisource
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