Étienne Harding

Saint Étienne Harding (Dorset, Angleterre, seconde moitié du XIe siècle 1060[1] - ), est un saint catholique, prieur puis abbé de l'abbaye de Cîteaux de 1099 à 1133, rédacteur notamment de la Charte de charité cistercienne.

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Étienne Harding
Saint catholique

Cofondateur de l'Ordre cistercien.
Saint
Naissance 1059
Sherborne, Comté de Dorset
Royaume d'Angleterre
Décès  
Abbaye de Cîteaux
 Bourgogne
Ordre religieux Ordre de Saint-Benoît et ordre cistercien
Vénéré par l'Église catholique
Saint patron Ordre cistercien
Les trois fondateurs de Citeaux : saints Robert, Albéric, et Étienne Harding. Cette peinture commémore et décrit la fondation en 1111, montrant les trois saints vénérant la Vierge Marie.

Règle cistercienne

Natif du Royaume d'Angleterre, saint Étienne parlait quatre langues : l'anglo-saxon, le normand, le français et le latin. Il mena à terme la réforme liturgique commencée avant lui. Pour reprendre l'ordonnance de la Règle, il y avait beaucoup à faire par rapport à la pratique de Cluny, aux offices démesurément allongés, au faste abondant. On rejeta ce qui, par le nombre ou la longueur, excédait les directives de la Règle. Par souci d'authenticité, comme pour la Bible, on rechercha ce qui semblait le meilleur, et pour cela on alla jusqu'à Metz et même jusqu'à Milan : on y recopia textes et musique des livres liturgiques, hymnaire, graduel, antiphonaire. Étienne édicta aussi des règles fermes et précises dans le détail pour tout ce qui concernait l'église, les ornements, les objets du culte, les vêtements liturgiques, retranchant impitoyablement tout ce qui sentait l'ostentation et le superflu, instaurant partout pauvreté et simplicité pour favoriser l'élévation du cœur vers Dieu.

Hymnaire cistercien

Étienne Harding, devenu abbé de Cîteaux, envoya ses copistes à Metz (siège de la tradition du chant carolingien) et à Milan afin de recopier les sources connues les plus anciennes pour les hymnes de Saint Ambroise.

C'est ainsi que vers 1098 Étienne Harding précise à la préface de l'hymnaire (recueil de toutes les hymnes adoptées par les cisterciens) : « Nous faisons connaître aux fils de la sainte église que ces hymnes, certainement composées par le bienheureux archevêque Ambroise, nous les avons fait rapporter de l'église de Milan où elles sont chantées, en ce lieu qui est le nôtre, à savoir le Nouveau Monastère. D'un commun accord avec nos frères, nous avons décidé qu'elles seules, et nulle autre, seraient désormais chantées par nous, et par tous ceux qui viendront après nous. Car ce sont ces hymnes ambrosiennes, que notre bienheureux père et maître Benoît nous invite à chanter dans sa règle, que nous avons décidé d'observer en ce lieu avec le plus grand soin ».

Bible de Cîteaux

Étienne fit copier une bible monumentale dont le texte est le résultat d'un révision soignée des textes de la Bible latine de Jérôme, la Vulgate. Il en résulte une recension du texte latin à partir du texte grec et surtout du texte hébreu, révisé avec l'aide de rabbins juifs.

Stylistique de Cîteaux

Trois styles peuvent être distingués dans les enluminures de Cîteaux au XIIe siècle :

  • Le premier, le plus connu, se distingue par l'exilité de ses sujets. Qu'il s'agisse d'êtres humains, d'animaux ou d'entrelacs végétaux ornant les lettrines ou de lettres composées elles-mêmes de plusieurs personnages, l'inspiration que les moines peintres tiraient de leur environnement quotidien alliée à la qualité artistique de l'exécution font des œuvres de cette série l'un des sommets de l'enluminure, et ceci malgré certaines restrictions imposées par l'exigence de simplicité propre à Cîteaux, comme le nombre réduit des couleurs employées ou encore l'utilisation du parchemin lui-même comme fond.
  • Le deuxième style, qui s'épanouit à partir des années 1120, est dit « byzantin » en raison des influences orientales qu'il révèle. Celles-ci se manifestent dans le caractère hiératique de compositions pouvant occuper une pleine page, mais aussi dans certains détails décoratifs, grecques ou arabesques.
  • C'est aux exhortations de saint Bernard en faveur du dépouillement que l'on attribue le troisième style, caractérisé pas des lettres monochromes, ce qui n'empêche pas la polychromie au sein d'un même mot par juxtaposition de lettres de couleurs différentes. Étant donné les contraintes imposées, la créativité artistique se réfugie dans la finesse du trait et la richesse des filigranes qui atteignent alors des sommets, tandis que la palette utilisée s'enrichit de nouveaux coloris. Ce style apparaît à une période de définition des règles de fonctionnement de l'Ordre en pleine expansion qui est, par conséquent également, un moment de grande production de livres.

Notes et références

  1. Année de naissance mentionnée par l'Encyclopédie Universalis

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Yolanta Zaluska, L’Enluminure et le scriptorium de Cîteaux au XIIe siècle.

Liens externes

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