Étienne Maynaud de Bizefranc de Lavaux
Étienne Maynaud de Bizefranc de Lavaux (Maynaud ou Mayneaud, Laveaux ou Lavaux), dit, Étienne de Lavaux, né le à Digoin (Saône-et-Loire), mort le à Cormatin (Saône-et-Loire), est un général de division et un homme politique de la Révolution française.
Pour les articles homonymes, voir Famille Mayneaud.
Étienne de Lavaux | |
Le général Lavaux en compagnie du général Toussaint Louverture. | |
Fonctions | |
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Gouverneur général de Saint-Domingue | |
– (2 ans, 7 mois et 10 jours) |
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Président | Jean-François Reubell |
Gouvernement | Convention nationale Ministère du Directoire |
Prédécesseur | François Thomas Galbaud-Dufort |
Successeur | Léger-Félicité Sonthonax (commissaire) |
Député de Saône-et-Loire | |
– (3 ans, 1 mois et 20 jours) |
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Biographie | |
Nom de naissance | Étienne Maynaud de Bizefranc de Lavaux |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Digoin (Saône-et-Loire) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Cormatin (Saône-et-Loire) |
Nationalité | Royaume de France Royaume de France République française |
Profession | Général de division |
Gouverneurs français de Saint-Domingue | |
Biographie
Le général de Saint-Domingue
Étienne de Lavaux est le fils de Hugues Maynaud de Bizefranc, écuyer, et de dame Marie Jeanne Baudoin. Il est sous-lieutenant de dragons en 1769, puis devient capitaine en 1771, chef d'escadron en 1790, (la même année où il devient conseiller général de Saône-et-Loire) et lieutenant-colonel en 1791. Arrivé à Saint-Domingue le [1], avec la deuxième commission civile de Sonthonax et Étienne Polverel, il est responsable de la partie nord-ouest de la colonie, à Port-de-Paix.
Il est promu général de brigade le . À la demande de Sonthonax qui avait unilatéralement aboli l'esclavage à Saint-Domingue, il entre en relation avec Toussaint Louverture[2], alors chef d'esclaves révoltés ralliés à l'Espagne, pour le convaincre de rejoindre la République. Ayant réussi, il se lie d'amitié avec lui.
Il est nommé gouverneur de Saint-Domingue par intérim le et atteint le grade de général de division le . Étienne de Lavaux est ensuite nommé au Cap, principale ville de la colonie. Mais il se détache des mulâtres et se comporte avec autoritarisme. Le , les mulâtres du Cap l'emprisonnent avec ses aides de camp : Toussaint Louverture marche sur le Cap pour le délivrer[3]. En remerciement, Maynaud nomme Toussaint Louverture lieutenant général au gouvernement de Saint-Domingue.
Il entre au Conseil des Anciens le 22 vendémiaire an IV, comme député de Saint-Domingue. Il est réélu le 24 germinal an VII comme député de Saône-et-Loire.
Retour en France
Toussaint Louverture étant inquiet que la Révolution évolue vers davantage de conservatisme sous le Directoire, il favorise son élection comme député au Conseil des Anciens en pour le département de Saône-et-Loire[4]. Actif, il y fait adopter avec Roger Ducos les lois du 4 brumaire et du 12 nivôse an VI qui transforment les anciennes colonies en départements français et qui renforcent les acquis abolitionnistes (article XVIII : « Tout individu noir, né en Afrique ou dans les colonies étrangères, transféré dans les îles françaises, sera libre dès qu'il aura mis le pied sur le territoire de la République »[5],[6].
Lavaux siège à ce Conseil jusqu'au coup d'État du 18 Brumaire (en 1799), soutenant la politique de Toussaint Louverture[1].
Envoyé comme commissaire du directoire à la Guadeloupe en 1799, il est rapidement mis aux arrêts pour ses positions trop favorables aux Noirs ; puis il est mis à la retraite d'office sur ordre du Premier consul Bonaparte à compter du et revient en métropole. À la Restauration, il est de nouveau élu député de Saône-et-Loire de 1820 à 1824, défendant des idées progressistes, siégeant dans l'opposition constitutionnelle, au centre gauche. Il meurt le à Cormatin (Saône-et-Loire), dans le château qu'il a acquis au cours de sa retraite forcée[7]. Il est inhumé au cimetière d'Ameugny[7].
Notes et références
- Bernard Gainot, « Le général Lavaux gouverneur de Saint-Domingue député néo-jacobin », sur Annales historiques de la Révolution française, (consulté le )
- La relation épistolaire entre Toussaint Louverture et Étienne de Lavaux a ensuite été utilisée par Victor Schœlcher dans le cadre de son projet de loi d’abolition de l'esclavage de 1848
- Toussaint Louverture, Sudhir Hazareesingh, Paris, 2021, éditions Flammarion, page 135-136.
- Toussaint Louverture, Sudhir Hazareesingh, Paris, 2021, éditions Flammarion, page 150.
- Frédéric Charlin, « L’expérimentation de l’identité législative aux colonies, de la Convention au Directoire » (consulté le )
- Bureau des lois, « Cahier contenant les Lois des ^ Brumaire et iâ Nivôse an VI , relatives à l'organisation constitutionnel lé des Colonies occidentales ; la Loi qui fixe les contributions pour l'an VI, et celle qui détermine le nombre des députés à élire aux deux Conseils pour la même année », sur Gallica (consulté le )
- Thérès Roberjot, « Un hommage au général Lavaux, figure de la lutte contre l’esclavage », sur lejsl.com, (consulté le )
Sources
- Ressource relative à la vie publique :
- « Étienne Maynaud de Bizefranc de Lavaux », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- (en) « Generals Who Served in the French Army during the Period 1789 - 1814: Eberle to Exelmans »
- « Les généraux français et étrangers ayant servi dans la Grande Armée » (consulté le )
- Docteur Robinet, Jean-François Eugène et J. Le Chapelain, Dictionnaire historique et biographique de la révolution et de l'empire, 1789-1815, volume 2, Librairie Historique de la révolution et de l’empire, 886 p. (lire en ligne), p. 546
- (pl) « Napoléon.org.pl »
- La Révolution à Mâcon et dans la région: études : actes du colloque d'histoire, 5-6-7 mai 1989, Académie de Macon, , p. 202
- Annales de Bourgogne, Volume 69, Centre d'études bourguignonnes, , p. 99
- Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814) Paris : Librairie G. Saffroy, 1934, 2 vol.
- Tugdual de Langlais, Marie-Étienne Peltier Capitaine corsaire de la République : 1762-1810, Coiffard Éditions, 2017, 240 p.
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