Eudes de Bourgogne (1231-1266)

Eudes de Bourgogne ou Eudes de Nevers, né vers 1230 ou 1231 et mort à Acre le , comte de Nevers, d'Auxerre et de Tonnerre par mariage, fils aîné du duc Hugues IV de Bourgogne, est l'héritier du duché de Bourgogne. Sa disparition en 1266, suivie de celle de son frère Jean l'année suivante, précipita une crise de succession dans le duché, puisque les deux frères, morts avant leur père, ne laissaient que des filles.

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Eudes de Bourgogne
Sceau d'Eudes de Bourgogne, comte de Nevers, d'Auxerre et de Tonnerre
Titres de noblesse
Comte de Nevers
-
Prédécesseur
Avec
Successeur
Comte d'Auxerre
-
Prédécesseur
Avec
Successeur
Alix de Bourgogne et Jean Ier de Chalon-Auxerre (en)
Comte de Tonnerre
-
Prédécesseur
Avec
Successeur
Biographie
Naissance
Vers 1230 ou 1231
Décès
Sépulture
Cimetière Saint-Nicolas d'Acre (corps)
Abbaye de Cîteaux (cœur)
Activité
Feudataire
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Enfants
Blason

Biographie

Domaine d'Eudes de Bourgogne vers 1250.

Fils aîné et héritier d'Hugues IV, duc de Bourgogne, et de sa première épouse, Yolande de Dreux, son père lui fit épouser en Mathilde (1234 † 1262), héritière de Nevers, d'Auxerre, de Tonnerre et de Gouttières, fille d'Archambaud IX de Dampierre, sire de Bourbon et de Yolande de Châtillon, héritière de Nevers, d'Auxerre et de Tonnerre.

S'il avait vécu plus longtemps, ce mariage aurait permis le rattachement de terres importantes au duché de Bourgogne, mais il mourut avant son père en ne laissant que des filles, et les destinées des trois comtés restèrent distincts de celle du duché. Le couple eut quatre filles :

  • Yolande (1247 † 1280), comtesse de Nevers, mariée en premières noces à Jean de France, puis en secondes noces à Robert de Dampierre
  • Marguerite (1249 † 1308), comtesse de Tonnerre, mariée en 1268 avec Charles Ier, comte d'Anjou et de Provence, roi de Sicile
  • Alix (1254 † 1290), comtesse d'Auxerre, mariée en 1268 avec Jean Ier de Chalon († 1309)
  • Jeanne, attestée en 1266, probablement morte en bas âge avant 1271[1]

Devenu veuf, Eudes se décide à prendre la croix pour aller combattre en Terre sainte. À l'automne 1265, le comte et Erard de Valéry emmènent avec eux un contingent d'une soixantaine de chevaliers et, arrivés à Acre le suivant[2], s'y s'établissent pour la défendre contre les entreprises du sultan[3]. C'est dans cette ville qu'Eudes de Nevers meurt, le [3]. Il est inhumé au cimetière Saint-Nicolas d'Acre et son cœur est apporté à Cîteaux[4], nécropole traditionnelle des ducs de Bourgogne.

Selon le chroniqueur connu sous le nom de Templier de Tyr, Eudes de Nevers mourut en laissant une réputation de sainteté, les malades qui touchaient son monument funéraire étant guéris par miracle :

« Il avint en se dit an de .M. et .CC. et .LXV. de l'incarnasion de Crist que .I. saint home des haus barons de France quy fu conte de Nevers et le conte de Nantuel et messire Alart de Valerie et .lX. chevaliers de France si vindrent en la terre sainte de Surie et au servise de Dieu et plost a Nostre Seignor que se prodome conte de [Ne]ver(e)s morut a Acre et fist son testament de tout ce quy se trova dou sien de monoie et de harneis douner tout pour Dieu as povres gens; et saches que Nostre Seignor fist pour luy miracles car tous malades quy atouchoi[en]t a son monyment estoient tant tost guaris de lor maladie[5]. »

Rutebeuf compose à l'occasion de cette mort une chanson funèbre, La Complainte du comte Eudes de Nevers entre et , probablement à la fin de l'année 1266[6].

Voir aussi

Bibliographie complémentaire

  • (en) Constance B. Bouchard, « Three Counties, One Lineage, and Eight Heiresses: Nevers, Auxerre, and Tonnerre, Eleventh to Thirteenth Centuries », Medieval Prosopography, vol. 31, , p. 25–46 (ISSN 0198-9405, JSTOR 44946940, résumé).
  • A.-M. Chazaud, « Inventaire et comptes de la succession d'Eudes, comte de Nevers (Acre, 1266) », Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, IV, 2 (XXXII) (1871), 164-206. [lire en ligne]
  • Laurence Delobette, « Les croisés bourguignons au secours de la Terre sainte et d’Antioche après 1268 », dans K. Ciggaar et V. Van Aalst. East and West in the Medieval Eastern mediterranean, II : Antioch from the Byzantine reconquest until the end of the Crusader principality, Uitgeverij Peeters en departement oosterse Studies, Louvain, p. 51-78, 2013. [télécharger le document (pdf)]
  • Alain Demurger, « Pour trois mille livres de dette : Geoffroy de Sergines et le Temple », dans Ghislain Brunel, éd., La Présence latine en Orient au Moyen Âge, Paris, Centre historique des Archives Nationales / Honoré Champion, (ISBN 2745304097), p. 67-76
  • Jaroslav Folda, Crusader Art in the Holy Land, From the Third Crusade to the Fall of Acre, Cambridge, Cambridge University Press, 2005.
  • Xavier Hélary, « Les rois de France et la Terre sainte, de la croisade de Tunis à la chute d'Acre (1270-1291) », Annuaire-Bulletin de la Société d'histoire de France, vol. 118, , p. 21-104 (JSTOR 23408507)
  • René de Lespinasse, Le Nivernais et les comtes de Nevers, vol. 2 : Maisons de Donzy, de Bourbon, de Flandre (1200-1384), Paris, Librairie Honoré Champion, éditeur, (lire en ligne)
  • (en) Jonathan Riley-Smith, « The Crown of France and Acre, 1254-1291 », dans Daniel H. Weiss et Lisa Mahoney, éditeurs, France and the Holy Land, Baltimore et Londres, Johns Hopkins University Press, , 45-62 p.
  • Yves Sassier, « La succession au comté de Nevers, XIe – XIIIe siècle », dans Frédérique Lachau et Michael A. Penman, éd., Making and breaking the rules. Succession in medieval Europe, c.1000 c.1600, Turnhout, 2008, p. 221-231 DOI:10.1484/M.HIFA-EB.3.641
  • Yves Sassier, « Conflit de succession entre héritières et sentence du parlement royal au XIIIe siècle : la partition du grand comté de Nevers-Auxerre-Tonnerre (Toussaint 1273) », dans Béatrice Caseau et Sabine R. Huebner, éd., Inheritance, Law and Religions in the Ancient and Mediaeval Worlds, Paris, ACHCByz, 2014, p. 67-74.
  • Elizabeth Siberry, « The Crusading Counts of Nevers », Nottingham Medieval Studies, 1990, vol. 34, p. 64-70.

Notes

  1. Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, t. V, Dijon, Imprimerie Darantière, 1894, p. 139.
  2. Jaroslav Folda, Crusader Art in the Holy Land, From the Third Crusade to the Fall of Acre, Cambridge, Cambridge University Press, 2005, p. 356,
  3. Jean Richard, « La croisade de 1270, premier "passage général" ? », dans Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 133e année, no 2, 1989, p. 515.
  4. Jean-Bernard de Vaivre, « Les tombeaux des sires de Bourbon (XIIIe et première partie du XIVe siècles) », Bulletin Monumental, tome 138, no 4, 1980, p. 371. DOI:10.3406/bulmo.1980.5930
  5. Gestes des Chiprois, Genève, 1887, p. 176-177, no 339 [lire en ligne]; Traduction anglaise : Paul Crawford, éditeur scientifique, The 'Templar of Tyre': Part III of the 'Deeds of the Cypriots', Ashgate, 2003, p. 48.
  6. Rutebeuf, Œuvres complètes, (texte établi, traduit, présenté par Michel Zink), Paris, Livre de Poche, collection Lettres gothiques, 2005, p. 859.
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