Eva Rosenfeld
Eva Marie Rosenfeld, née à New York le et morte à Londres le , est une pédagogue et une psychanalyste britannique d'origine allemande.
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Biographie
Eva Rosenfeld naît à New York où ses parents font un séjour[1]. Elle passe son enfance à Berlin, où son père Theodor Rosenfeld est administrateur du théâtre Freie Bühne [2], sa mère, Rose, est la sœur de Max Schiller, lui-même époux d'Yvette Guilbert. Il meurt en 1907, alors qu'elle a 15 ans, et elle arrête ses études pour travailler dans un foyer d'orphelines[3]. En 1911, elle épouse son cousin, l'avocat Valentin Rosenfeld (1886-1970). Celui-ci a fait ses études à l'université de Vienne où il a assisté aux conférences de Freud[2]. Par le biais de son mari, Eva découvre la psychanalyse. Le couple s'installe à Vienne[2].
Ils ont quatre enfants, mais trois d'entre eux meurent prématurément, deux garçons de la dysenterie en 1918, et son unique fille, Rosemarie à 15 ans, dans un accident de montagne, le . Ces trois disparitions l'affectent énormément[4], et la décident à se consacrer aux enfants[5].
Après la Première Guerre mondiale Eva Rosenfeld ouvre une école destinées aux adolescentes en difficulté, à Vienne. Eva Rosenfeld et Anna Freud entrent relation à cette occasion, en 1924, par l'intermédiaire de Siegfried Bernfeld[4]. Elles entretiennent une correspondance de 1925 à 1937, dont seules les lettres d'Anna Freud sont conservées[6].
L'école d'Hietzing
En 1927, Eva Rosenfeld qui doit progressivement subvenir aux besoins financiers de sa famille, et Dorothy Burlingham qui souhaite procurer un cadre scolaire bienveillant à ses enfants, fondent, sous l'autorité d'Anna Freud, une école dans le quartier viennois d'Hietzing, dont la plupart des élèves sont analysés, généralement par Anna Freud[7]. Cette école s'inscrit dans la mouvance de l'éducation nouvelle, dans une perspective de pédagogie psychanalytique, elle cesse ses activités en 1932. Elle accueille les quatre enfants de Dorothy Burlingham, son neveu Ernst W. Freud (l'enfant à la bobine), Victor Ross, le fils d'Eva Rosenfeld, Reinhard Simmel, le fils d'Ernst Simmel, en tout une vingtaine d'enfants. Peter Blos et Erik Erikson y sont enseignants[8].
La psychanalyse et l'exil
Eva Rosenfeld est analysée par Sigmund Freud de 1929 à 1931, à la suggestion d'Anna Freud[4]. Après son divorce, en 1931, elle retourne à Berlin avec son fils Victor, et travaille comme intendante à la clinique psychanalytique de Tegel d'Ernst Simmel[9]. La clinique, lourdement frappée par la crise économique ferme ses portes, et Eva Rosenfeld organise la liquidation[10]. Durant ces années en Allemagne, elle se forme à l'Institut psychanalytique de Berlin. En 1936, elle s'exile en Angleterre, où elle travaille comme analyste[11]. Elle fait une nouvelle analyse avec Melanie Klein en 1938-1941, ce qui lui vaut des considérations peu amènes de Sigmund Freud[11]. Son analyse est interrompue par l'exode des premières années de guerre et le départ des deux femmes de Londres, l'une pour l'Écosse, l'autre pour Oxford[12]. Elle hésite entre son amitié pour Anna Freud et son intérêt pour les travaux de Melanie Klein et perd vraisemblablement l'amitié de cette dernière de ce fait[12]. Selon son fils, ses propositions théoriques sont balayées d'un revers de main par Sigmund Freud[13], tandis qu'Anna Freud réserve après 1931 l'exclusivité de son amitié à Dorothy Burlingham. Eva Rosenfeld reste en lien avec Anna Freud, comme en témoigne leur correspondance et poursuit son travail d'analyste. Durant les années d'après-guerre, très peu documentées en ce qui la concerne, elle se consacre à la rédaction de ses mémoires, restées inédites[4] mais qui fournissent la matière du chapitre rédigée par Victor Ross en préface de l'édition de la correspondance d'Anna Freud avec sa mère.
Publications
- « The Pan-headed Moses: A parallel » (Lecture), Société britannique de psychanalyse, 1950.
- « Dream and vision: Some remarks on Freud's Egyptian bird dream », IJP 37, 1956, 97–105.
- « Obituary: Hedwig Hoffer 1888–1961 ». IJP 1962, 477.
- Recollected in Tranquillity (Mémoires inédites)
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Eva Rosenfeld » (voir la liste des auteurs).
- Plusieurs sources indiquent qu'elle est née à Berlin : Mijolla (2002), Dictionnaire universel des créatrices (2013).
- Mijolla 2002, p. 1504.
- Ross 2003.
- Mijolla 2002, p. 1505.
- Collectif psychanalyse et politique 2013.
- Anna Freud, Lettres à Eva Rosenfeld (1919-1937), Hachette Littératures, 2003, (ISBN 201235727X) (malgré le titre, la première lettre est datée de 1925).
- Florian Houssier, Anna Freud et son école. Créativité et controverses, Paris, Campagne première, , 304 p. (ISBN 978-2-915789-56-0 et 2-915789-56-8)
- Ross 2003, p. 52.
- Ross 2003, p. 59.
- Ross 2003, p. 61.
- Ross 2003, p. 67.
- Ross 2003, p. 69.
- Ross 2003, p. 64.
Voir aussi
Bibliographie
- Lisa Appignanesi & John Forrester, Freud’s Women, Phoenix, Londres, 2005 (ISBN 0-75381-916-3)
- Phyllis Grosskurth (trad. de l'anglais), Melanie Klein : Son monde et son œuvre, Paris, Puf, coll. « Quadrige », , 676 p. (ISBN 2-13-052364-1)
- (de) « Eva Rosenfeld (1892-1977) », Psychoanalytikerinnen. Biografisches Lexikon, [lire en ligne]
- Collectif psychanalyse et politique, « Rosenfeld, Eva Marie [Berlin, 1892 - Londres, 1977] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber (éd.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions des femmes, , p. 3741.
- Anna Freud, Lettres à Eva Rosenfeld (1919-1937), Hachette Littératures, 2003, (ISBN 201235727X)
- Alain de Mijolla, « Eva Marie Rosenfeld », dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 1. A/L., Paris, Calmann-Lévy, (ISBN 2-7021-2530-1), p. 1504-1505.
- Victor Ross, « Eva Marie Rosenfeld (1892-1977): Une femme de valeur », dans Anna Freud, Lettres à Eva Rosenfeld (1919-1937), Hachette Littératures, (ISBN 201235727X), p. 41-72. (Victor Ross, est le fils d'Eva Rosenfeld).
Liens externes
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