Eva Tichauer
Eva Tichauer, née le à Berlin et morte le à Argenteuil (Val-d'Oise), est une réfugiée politique juive allemande, devenue française, puis dénaturalisée par le régime pétainiste, étudiante en médecine à Paris, arrêtée avec sa mère dans la rafle du Vélodrome d'Hiver, du 16-.
Naissance | |
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Décès |
(à 100 ans) Argenteuil |
Nom de naissance |
Eva Felicia Tichauer |
Nationalité | |
Domicile | |
Activité |
Parti politique | |
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Lieu de détention |
Internée à Drancy, elle est déportée à Auschwitz-Birkenau, fait partie de la marche de la mort et survit à la Shoah. Elle reprend et finit ses études médicales. Elle finit sa carrière comme inspecteur en chef honoraire de la Santé. Elle est l'auteur de deux ouvrages autobiographiques relatant son expérience de la déportation.
Biographie
Eva Tichauer est née le à Berlin[1],[2]. Elle est la fille de Théodore Tichauer né le à Berlin[3]et d'Erna Tichauer née Elert, née le à Berlin[3].
Théodore Tichauer est avocat et notaire. En , la famille Tichauer fuit le régime nazi pour se réfugier en France[4]. Le père est socialiste. Leur adresse à Paris est 103 bis rue Nollet dans le 17e arrondissement de Paris[3]. Ils sont naturalisés en 1937. Avec la prise de pouvoir par Pétain, ils sont privés de leur nationalité française[5].
Déportation
Théodore Tichauer est arrêté en [5]. Il est déporté par le convoi n° 1 du 27 mars 1942 du camp de Drancy/Compiègne vers Auschwitz[3].
Eva Tichauer a 24 ans lorsqu'elle est arrêtée avec sa mère Erna Tichauer, âgée de 44 ans, dans la rafle du Vel' d'Hiv, du 16-[1],[6]. Elles sont internées au camp de Drancy et déportées au camp d'Auschwitz par le Convoi No. 36, en date du [3]. La mère est gazée dès son arrivée à Auschwitz, sans un adieu à sa fille[5],[7].
En , Eva Tichauer fait partie de la marche de la mort vers Ravensbrück, Malchow (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale), Leipzig (Saxe), puis vers l'Est, les rives de l'Elbe où les gardes abandonnent les prisonniers devant l'avance des troupes russes. Elle aperçoit le premier soldat russe à l'aube du [8]. Libérée par l'Armée rouge, elle est rapatriée par les Américains. Elle retourne à Paris le [9].
Médecin
Avant d'être déportée, Eva Tichauer avait commencé ses études en médecine[10] en 1937[4]. À son retour de déportation, elle est seule, sans domicile et sans un sou. Elle réussit à terminer ses études de médecine. Elle rejoint l’hygiène scolaire et universitaire, nouvellement créée au sein de l’Éducation nationale, responsable des départements de la Manche, puis de la Gironde[5].
Argenteuil
Dans les années 1970, Eva Tichauer s'installe à Argenteuil. Elle y termine sa carrière à la tête du bureau d’hygiène, après avoir vécu à Nanterre[5].
Elle est inspecteur en chef honoraire de la Santé[11],[12],[13].
Politique
Eva Tichauer est membre du Parti communiste depuis la Libération. Elle quitte le parti en 1995[5].
Famille
Eva Tichauer adopte deux enfants. À la retraite, pour être proche d'eux[5], elle retourne définitivement vivre à Argenteuil, après avoir vécu un temps à Marseille[14].
Mort
Eva Tichauer meurt le à Argenteuil (Val-d'Oise)[15].
Œuvre
Bibliographie
- (en) Susanne Heim. Plant Breeding and Agrarian Research in Kaiser-Wilhelm-Institutes 1933-1948: Calories, Caoutchouc, Careers. Volume 260 of Boston Studies in the Philosophy and History of Science. 2008. (ISBN 1402067186), (ISBN 9781402067181)[17]
- Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978. Nouvelle édition, mise à jour, avec une liste alphabétique des noms.FFDJF (Fils et Filles des Déportés Juifs de France), 2012.
- (en) Ruth Schwertflager. In transit: Narratives of German Jews in Exile, Flight, and Internment During "The Dark Years" of France. Frank & Timme GmbH, 2012. (ISBN 3865963846), (ISBN 9783865963840)[18]
- (en) Dan Stone. The Liberation of the Camps: The End of the Holocaust and Its Aftermath. Yale University Press, 2015. (ISBN 0300216033), (ISBN 9780300216035)
Notes et références
- Portrait d'Eva Tichauer, musée de la Résistance en ligne.
- Oral history interview. Eva Tichauer, United States Holocaust Memorial Museum.
- Voir, Klarsfeld, 2012.
- Tichauer. J'étais le numéro 20832 à Auschwitz.
- Portrait d'Argenteuillais. Eva Tichauer ? Une rayonnante femme de l'ombre. Rescapée des camps d'extermination nazis, elle n'a cessé de raconter l'horreur. Sobrement. À l'image de ses engagements, notamment politiques., sur argenteuil.fr.
- « Les 13.000 martyrs du Vél'd'Hiv », L'Humanité, 9 juin 1993. Cet article cite Eva Tichauer.
- , sur encyclopedie.bseditions.fr
- (en)Dan Stone, 2015, p. 62.
- Eva Tichauer, Grâce à mes yeux bleus, j'ai survécu
- (en) Anne Landau, Department of French and Italian, Northwestern University. Rothschild: Escapes And Resistance, p. 1.
- « Un site Internet fait le lien entre sionistes radicaux et extrême droite », Le Monde, 22 août 2002
- Élisabeth Fleury, « Procès houleux autour d'un site Internet extrémiste », Le Parisien, 1er octobre 2003
- Lettre ouverte au CRIF. 2003.
- Eva Tichauer Collectionneur Marseille, France.
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- « Catalogue L'Harmattan : livres, revues, articles, DVD - fond numérique », sur www.editions-harmattan.fr (consulté le )
- (en) Susanne Heim, 2008, p. 145.
- (en) Ruth Schwetflager, 2012, p. 178.
Liens externes
- Itinéraires. Un film de Franck Lermier, Yvon Le Ravallec et Dominiue Maestrali. Atelier Cinéma de Normandie. 2004. (BnF). Catalogue Collectif de France.
- Extraits de témoignages d'anciens déportés - Eva Tichauer
- Le Tatouage d'Eva Tichauer
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