Eyalet de Bassora

Le pachalik ou eyalet de Bassora (Eyālet-i Baṣrâ, ایالت بصره en turc ottoman) est une ancienne province de l'Empire ottoman qui a existé de 1538 à 1862. Sa capitale était Bassora, en Irak actuel.

Eyalet de Bassora
(turc) Eyālet-i Baṣrâ

15381862

L'eyalet de Bassora dans l'Empire ottoman dans ses frontières de 1609
Informations générales
Statut Province de l'Empire ottoman
Capitale Bassora
Superficie
Superficie ((XIXe siècle)) 25 570 km2
Histoire et événements
1538 Conquête ottomane

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Histoire

La région de Bassora, ancienne province de la Perse séfévide, est conquise par Soliman Ier en 1538, un peu après Bagdad, pendant la guerre ottomano-persane de 1532-1555. L'émir bédouin Rashid al-Mughamis fait alors sa soumission au sultan. Bassora reçoit un gouverneur ottoman en 1546.

En 1552-1553, le port de Bassora sert de base temporaire à la flotte ottomane pendant les expéditions navales ottomanes dans l'océan Indien. Ces campagnes permettent la conquête de la province de Lahsa (Al-Hassa) sur le golfe Persique mais la flotte est perdue en 1553 lorsque Seydi Ali Reis tente de la ramener à Suez.

Au XVIIe siècle, selon le voyageur Evliya Çelebi, la province de Bassora n'est pas divisée en timars et ziamets (lots de terre destinés à l'entretien des soldats et des officiers) mais les troupes sont payées directement sur le budget de la province[1]. Bassora change alors de mains à plusieurs reprises. Une dynastie locale, les Afrasiyâb, y établit un pouvoir autonome à partir de 1615. La guerre ottomano-persane (1623-1639) empêche les Ottomans d'y rétablir leur autorité ; elle n'est reprise qu'en 1668, puis repasse quelques années plus tard sous la tutelle perse avant de redevenir ottomane en 1701. C'est probablement à cause de ces guerres que la tribu irakienne des 'Usub quitte le bas Irak pour la rive sud du golfe Persique (Koweït, Qatar et Bahreïn)[2].

Au XVIIIe siècle, Bassora passe sous la domination de la dynastie des mamelouks d'Irak (en) qui a son siège à Bagdad. Elle est alors rattachée à l'eyalet de Bagdad.

La région est de nouveau disputée pendant les guerres ottomano-persanes de 1730–1735, de 1743–1746 et de 1776-1779. Du fait de ces guerres, à la fin du XVIIIe siècle, le commerce de la Compagnie anglaise des Indes orientales se déplace plusieurs fois vers le petit port de Koweït tenu par une branche des 'Usub, les Al-Sabah. Il ne semble pas que Koweït ait été sous la tutelle ottomane avant la fin du XIXe siècle. En 1802, les wahhabites du Nedj, commandés par l'émir Abdul-Aziz bin Muhammad de la maison Al-Saoud, envahissent le sud de l'Irak et pillent Kerbala, ville sainte du chiisme ; l'autorité ottomane est rétablie peu après[3].

De 1850 à 1862, l'eyalet de Bassora redevient une province distincte avant de rejoindre la province de Bagdad de 1862 à 1875. De 1875 à 1918, Bassora constitue de nouveau une province de premier rang (vilayet de Bassora) avant d'être conquise par les Britanniques pendant la campagne de Mésopotamie.

Cartes

Voir aussi

Sources et bibliographie

Lien externe

Articles connexes

Notes et références

  1. Evliya Çelebi, Narrative of Travels in Europe, Asia, and Africa, Londres, 1834, t. 1, pp. 95-96
  2. Robert Mantran, Viviane Fuglestad-Aumeunier, Les Ottomans, le Kuwait et l'Irak, Revue du monde musulman et de la Méditerranée, n°62, 1991, pp. 16-17
  3. Robert Mantran, Viviane Fuglestad-Aumeunier, Les Ottomans, le Kuwait et l'Irak, Revue du monde musulman et de la Méditerranée, n°62, 1991 pp. 16-17
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