Félix Jourdan de la Passardière

Félix Jules Xavier Jourdan de La Passardière, né à Granville, département de la Manche le , mort dans cette même ville le , est un évêque titulaire de Rosea, évêque auxiliaire de Lyon, puis évêque coadjuteur de Tunis, évêque auxiliaire de Rouen et évêque auxiliaire de Paris.

Pour les articles homonymes, voir Jourdan, Passardière et Famille Jourdan de la Passardière.

Félix Jourdan de la Passardière
Biographie
Naissance
Granville
Ordination sacerdotale
Décès
Granville
Évêque de l'Église catholique
Consécration épiscopale par
Mgr Fava
Évêque titulaire de Rosea

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Sous le pontificat de Léon XIII, il a joué un rôle important dans les relations entre Rome et la Russie tsariste, entre Rome et les églises d'Orient, mais aussi en Afrique et au sein de l’épiscopat français à un moment crucial de l’histoire de l’Eglise catholique française, entre le XIXe siècle et XXe siècle, avec l’acceptation progressive de la République par la communauté catholique, la séparation de l’Église et de l’État, la fin du régime concordataire et l’émergence d’un mouvement démocrate-chrétien.

Biographie

Félix Jourdan de La Passardière est né à Granville en 1841, fils de Félix Jourdan de la Passardière, capitaine de frégate, et d’Elisabeth Marie Ponée et entre au séminaire de Saint-Sulpice à Paris en 1859. Il est ordonné prêtre en 1865. Il choisit d'intégrer la Congrégation de l'Oratoire. En 1871, il devient supérieur de la maison oratorienne de Draguignan, diocèse de Fréjus, dans le Var[1]. Il entame des missions de prédication dans de nombreux pays d'Europe. Il reste supérieur en titre à Draguignan jusqu’à l’expulsion des religieux en 1880. Il fonde cette même année les Oratoriennes de saint Philippe Néri et devient jusqu'en 1880) procureur de l'Oratoire romain de 1880 à 1882. Il passe ensuite à Grenoble où son ami, Mgr Fava, évêque du lieu, l'appelle comme vicaire général honoraire. Il le propose peu après comme évêque, mais la direction des Cultes, consultée comme le veut le régime concordataire français en vigueur, s'y oppose, le jugeant ultramontain, légitimiste et anti-maçonnique ardent[2].

Entretemps, le gouvernement de l’Église a changé. Léon XIII a succédé à Pie IX le 20 février 1878. Le 14 septembre 1884, il décide de nommer Félix Jourdan de La Passardière évêque de Rosea[3]. Il est sacré évêque le 12 octobre 1884 au monastère de la Grande-Chartreuse par Mgr Fava. Il devient également délégué de Rome pour les affaires intéressant la Russie et la Pologne. Le diocèse de Rosea est un ancien diocèse en Asie Mineure, et son évêque n’a pas de juridiction territoriale : il est évêque in partibus infidelium[3]. Ce titre lui est accordé car les fonctions qui lui sont confiées par le pape, dans les relations diplomatiques avec les États et communautés chrétiennes en Russie et Pologne nécessitent qu’il soit consacré évêque. Sa nomination par le Pape comme évêque de Rosea fait réagir dans un premier temps la direction des Cultes, direction qui interprète le concordat en considérant que même une nomination en Asie Mineure aurait dû être négociée avec l’État français à partir du moment où le titulaire du diocèse est de nationalité française.

À partir de 1885, et jusqu'en 1887, il devient évêque auxiliaire du cardinal Caverot à Lyon, de 1885 à 1886, année du décès du cardinal[4]. Puis en 1887, il est nommé évêque coadjuteur de Tunis auprès de l’archevêque de Carthage Lavigerie, primat d'Afrique. Dans son allocution d'installation, il fait l’éloge de l’armée française en Afrique.

Sa santé l'obligeant alors à rentrer en France, il devient, en 1888, auxiliaire du cardinal Thomas à Rouen. Dans une lettre de 1899, il rappelle avoir béni Thérèse de Lisieux pendant son noviciat en 1888[5]. Dans la seconde partie de 1891, il se rend en mission en Galicie. Il se rend à nouveau en Russie en 1894[2]. En 1895, il est choisi pour seconder le cardinal Richard à Paris, comme évêque auxiliaire[2]. Il est le représentant du Vatican au sacre du tsar Nicolas II en 1896[6].

En 1894, il accepte en outre la présidence du bureau central de l'Union des œuvres ouvrières catholiques de France créée par Monseigneur de Ségur, un organisme qui marque la volonté des milieux catholiques français d'être davantage présents au sein de la jeunesse ouvrière. Il prend également en charge la direction de la Société anti-esclavagiste de France, après la mort du cardinal Lavigerie qui l'avait créée et assume cette direction jusqu’en 1901[7].

Il prend sa retraite à Granville et y meurt en 1913.

Articles connexes

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • A. C. Grussenmeyer, Vingt-cinq années d'épiscopat en France et en Afrique:, A.Jourdan, , p. 179, 394-395
  • Joseph Toussaint (chanoine), Une figure granvillaise, Monseigneur Jourdan de La Passardière, Editions de l'Avranchin, , 114 p..
  • Joseph-Roger de Benoist, Église et pouvoir colonial au Soudan français: les relations entre les administrateurs et les missionnaires catholiques dans la Boucle du Niger, de 1885 à 1945, Karthala Editions, .
  • Antoine Wenger, Rome et Moscou, 1900-1950, Desclée De Brouwer, , 684 p., p. 19.
  • Claude Soetens, Le congrès eucharistique international de Jérusalem (1893), Presses universitaires de Louvain, , 826 p., p. 68.

Bulletins et journaux

  • « Catholicité », revue diocésaine de Sens et d’Auxerre, , p. 669 (lire en ligne).
  • « Tunis », Bulletin du diocèse de Reims, , p. 557 (lire en ligne).
  • « Lettre de M. Le Président de la société antiesclavagiste de France », Semaine religieuse du diocèse de Lyon, , p. 212 (lire en ligne).
  • M. C., « Notes sur les auxiliaires de Lyon et les Sacres à la primatiale », Semaine religieuse du diocèse de Lyon, , p. 557 (lire en ligne).

Webographie

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