Fête de la Sainte-Barbe

La fête de la Sainte-Barbe est une fête consacrée à Barbe d'Héliopolis, dite Sainte Barbe, et surnommée « la Sainte du feu »[1], observée les 4 décembre[2].

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Fête de la Sainte-Barbe dans la cour d'honneur de l'hôtel des Invalides en 2015.

Historique

Les historiens ont beaucoup travaillé sur l’origine de ce patronage, l’existence de Barbara n’étant pas totalement avérée. Elle serait née à Nicomédie, sur la mer de Marmara dans la seconde moitié du IIIe siècle. Selon la légende, son père Dioscure, décide de l’enfermer dans une tour afin de l’empêcher de se convertir au catholicisme. Un jour, alors que son père est absent, un prêtre s’introduit dans la tour et baptise Barbara. D’autres récits racontent que c’est à cause de sa beauté et des nombreux prétendants, que son père l’enferme, à l’abri des hommes et qu’au cours de cette captivité, le Christ lui serait apparu[2]. Dioscure fou de rage d’apprendre cette conversion, met feu à la tour. Barbara parvient à s’échapper et à se cacher, mais un berger la dénonce. Jugée devant un tribunal, elle refuse de renoncer à sa foi et ce malgré de nombreux supplices. Pour en finir, son père la décapite mais est aussitôt touché par la foudre et réduit en cendre[1],[3].

Lorsque les catholiques viennent réclamer le corps de la jeune martyre, ne connaissant ni son prénom païen, ni son prénom de baptême, ils l’appelèrent « la jeune Barbare », devenue avec le temps Barbara puis Sainte-Barbe.

Célébrations et notoriété

En France, elle est sainte patronne de « nombreuses professions en rapport avec le feu ou la foudre »[1] comme les pompiers[2], les militaires ou les mineurs. À partir de la Troisième République, elle se matérialise traditionnellement par une cérémonie religieuse, un repas et un bal[1].

Côté régional, en Provence notamment, depuis l'époque romaine, il est religieusement de tradition de semer du blé à la Sainte-Barbe[1]. Dans le nord de la France, cette fête est un « héritage des traditions minières »[1] et à une époque, la journée était chômée et payée pour les mineurs[4],[3]. La zone urbaine de Lens-Liévin organise par exemple annuellement depuis 2018 une fête spécifique d'ampleur[3].

En 1921, l’Officier Hanson de l’armée américaine demande à ce que le titre de patronne de l’artillerie soit retirée à Sainte-Barbe au profit de Jeanne d’Arc. Hanson avance plusieurs arguments pour appuyer sa demande : Jeanne d’Arc est la Sainte la plus aimée de France, d’Amérique et d’Angleterre, la plus « récente » au point de vue ecclésiastique mais surtout que c’est dans l’artillerie que son génie militaire s’est révélé lors de l'assaut sur le fort des Augustins le 6 mai 1429. Sa demande n’aboutira pas[5].

Fête militaire

On observe que dès le Moyen Âge, des corporations de métiers et des confréries se créées et se placent sous la protection d’un saint ou d’une sainte, qu’ils célèbrent par le biais de fêtes et de messes à une date anniversaire annuelle[6].

Les artilleurs, qui manipulent ces bouches à feu, revendiquent naturellement Sainte-Barbe comme patronne. De même, les sapeurs manipulant les explosifs et le feu la revendiquèrent comme sainte-patronne dès la III République. Tous les militaires la célèbrent chaque 4 décembre. La journée est alors rythmée par des festivités : messes, montée des couleurs, prises d’armes, évocation de la Sainte, challenges en tout genre et repas pour renforcer la cohésion des groupes. Chaque groupe rend hommage à la sainte patronne par un cri qui - pour les sapeurs est « Et par Sainte-Barbe… Vive la Sape! » - pour les artilleurs est « Et par Sainte-Barbe… Vive la bombarde ! »[6].


Chaque année, le musée de l’Armée organise un événement autour de la Sainte-Barbe avec des démonstrations de manœuvres de canon dans la cour d’honneur des Invalides.

Texte d'évocation de la Sainte

Plusieurs textes existent pour évoquer la Sainte-Patronne à l'ensemble des troupes lors de la cérémonie militaire. En voici un exemple :


"Née en 235 sous l'empereur romain Maximin 1er près de Nicomédie (aujourd’hui Izmir en Turquie), Sainte Barbe (ou Sainte Barbara) est la fille unique de Dioscore, un riche édile païen. D’une grande beauté, elle est courtisée par de puissants seigneurs mais refuse à chaque fois de se marier. Devant partir en voyage pour rencontrer l’Empereur, son père l’enferme avant de partir en voyage dans une tour d’un grand luxe, à l’écart des hommes.

Mais pendant l’absence de son père, le Christ se révèle à elle et Barbe se convertit au Christianisme. Sa conversion se matérialise par la troisième fenêtre qu’elle fait percer dans la tour, symbolisant la Trinité. La colère de son père est terrible à son retour. Il la poursuit dans la ville et la traîne devant le juge Marcien. Sainte Barbe refuse d’abjurer la religion chrétienne. Le juge Marcien la condamne alors aux pires tortures sous le regard de son père : on lui arrache les seins avec des peignes de fer, on la brûle avec des lames rougies puis elle est fouettée. Mais, par la grâce de Dieu, elle ne ressent pas la douleur. Enfin, alors qu’elle est traînée derrière un cheval nue à travers le pays, elle implore Dieu et un ange vient cacher sa nudité. Comme elle refuse toujours d’abjurer, son père la décapite, mettant fin à son supplice. Aussitôt, il est frappé par la foudre et réduit en poussière.

La richesse des légendes entourant le martyre de Sainte Barbe a suscité diverses croyances et pratiques. Tous les métiers en rapport avec la foudre et le feu se tournent vers celle qui protège de la « mâle-mort », c'est-à-dire la mort sans avoir reçu les derniers sacrements (ce qui interdisait aux fidèles d’être enterrés en tant que chrétiens au Moyen-âge). Sainte Barbe est généralement représentée en jeune fille, avec la palme de martyre. Elle peut porter une couronne ou un livre. Une tour à trois fenêtres (en référence à son adoration de la Trinité), un éclair constituent également d'autres de ses attributs."

Notes et références

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