Fêtes des pères
Fêtes des pères (Father's Day) est le huitième épisode de la première saison de la seconde série télévisée britannique Doctor Who. Il a été diffusé pour la première fois le sur BBC One.
Fêtes des pères | ||||||||
Seconde série | ||||||||
Saison 1 | Épisode 8 | |||||||
Titre original | Father's Day | |||||||
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Réalisation | Joe Ahearne | |||||||
Scénario | Paul Cornell | |||||||
Production | Phil Collinson | |||||||
1re diffusion | ||||||||
1re diffusion francophone | ||||||||
Durée | 45 minutes | |||||||
Docteur | Neuvième | |||||||
Compagnons | Rose Tyler | |||||||
Époque | 1987 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Liste des épisodes | ||||||||
Cet épisode marque la première apparition du père de Rose, Pete Tyler (Shaun Dingwall). Nommé en 2006 pour le Prix Hugo dans la catégorie série ou court métrage, il arrive finalement en troisième position derrière le double épisode Drôle de mort / Le Docteur danse[1].
Synopsis
Trahissant le Docteur, Rose remonte le temps au moment où son père est renversé par une voiture afin d'empêcher sa mort. Cet événement cause un paradoxe qui détruit la trame du temps et cause l'apparition de mystérieuses créatures.
Distribution
- Christopher Eccleston : Le Docteur
- Billie Piper : Rose Tyler
- Camille Coduri : Jackie Tyler
- Shaun Dingwall : Pete Tyler
- Robert Barton : Adjoint au maire
- Julia Joyce : Rose enfant
- Christopher Llewellyn : Stuart
- Frank Rozelaar-Green : Sonny
- Natalie Jones : Sarah
- Eirlys Bellin : Bev
- Rhian James : Suzie
- Casey Dyer : Mickey enfant
Résumé
L'épisode s'ouvre avec un flashback : Jackie Tyler raconte à sa fille Rose encore enfant comment son père est mort le , le jour où leurs amis Stuart Hoskins et Sarah Clarke se sont mariés. Pete Tyler est décédé seul, après avoir été heurté par un chauffard qui a pris la fuite.
De retour dans le présent, dans le TARDIS, Rose demande au Docteur s'ils peuvent retourner le jour où son père est mort, de sorte qu'elle soit présente lors de ses derniers instants sur Terre. Le Docteur accepte. Ils se rendent donc en 1987 et voient Pete se faire heurter par une voiture, mais Rose n'a pas le courage de s'en approcher, malgré les encouragements du Docteur, et son père ne tarde pas à mourir. La jeune fille demande un deuxième essai. Malgré ses réticences, le Docteur accepte, mais lui ordonne de ne surtout pas se montrer avant que leurs doubles ne partent, pour ne pas provoquer un paradoxe. Rose ne l'écoute pas et se précipite vers son père, lui sauvant la vie de justesse. Le Docteur se met en colère mais Rose l'ignore ; pour elle, Pete est une personne « lambda » et sa vie ou sa mort ne peut pas changer le cours des événements. Alors que Rose part avec Pete à un mariage, le Docteur va retrouver le TARDIS, mais constate en ouvrant la porte du vaisseau que celui-ci est désormais une simple cabine vide. Ailleurs, des monstres ailés apparaissent et commencent à consumer des gens.
Dans la voiture, Rose observe des évènements anachroniques ; la radio de Pete diffuse Don't Mug Yourself de The Streets et lorsqu'elle se sert de son téléphone portable, elle n'entend que la phrase « Watson, venez, j'ai besoin de vous ». Près de l'église, une voiture identique à celle qui a renversé Pete apparaît, il l'esquive de justesse et elle disparaît de nouveau. Pendant qu'ils parlent avec les autres invités, dont Jackie qui a amené la petite Rose, alors bébé, le jeune Mickey Smith accourt et les prévient que des bêtes ont pris ses amis. Le Docteur arrive peu après et leur crie de se réfugier dans l'église tandis que les créatures apparaissent. À l'intérieur, alors que les survivants sont en sécurité dans le vieux bâtiment, le Docteur explique à Rose qu'elle a créé un paradoxe et que ces créatures viennent cautériser la « plaie » en dévorant ce qui est à l'intérieur, c'est-à-dire l'univers. Soudain, la clé du TARDIS commence à rougeoyer et à se réchauffer. Le Docteur entrevoit une solution au problème mais demande que personne ne touche à la clé avant la fin du processus. Il interdit également à Rose de toucher la "Rose bébé" pour ne pas aggraver les choses.
Pendant qu'ils attendent que le TARDIS réapparaisse, Pete surprend la conversation du Docteur et de Rose et se rend compte que cette dernière est sa fille. Quand Jackie les voit très proches, elle accuse son mari d'entretenir une liaison avec la jeune femme. Pour se défendre de cette accusation, Pete lui révèle la vérité et prend la petite Rose pour la mettre dans les bras de la Rose actuelle, créant un nouveau paradoxe : ce nouveau paradoxe permet à une des bêtes d'entrer dans l'église. Le Docteur se sacrifie pour sauver le groupe ; il disparaît et la clé du TARDIS redevient froide et grise. Alors que les invités se concertent pour décider de l'attitude à adopter, Pete observe que la voiture qui a failli le heurter est toujours là, apparaissant et disparaissant à intervalles réguliers. Il en déduit qu'il aurait dû mourir tout à l'heure et que s'il mourait maintenant, cela ferait disparaître le paradoxe. Il fait ses adieux à sa femme et à sa fille et se précipite devant le véhicule qui le heurte de plein fouet. Toutes les personnes attaquées par les créatures reviennent à la vie, y compris le Docteur, mais ne se souviennent de rien. Rose reste près de Pete jusqu'à ce qu'il meure, puis retourne main dans la main avec le Docteur dans le TARDIS.
Un second flashback conclut l'épisode : Jackie explique désormais à Rose qu'une voiture a heurté son père qui, on ignore pourquoi, s'est précipité vers le véhicule. Le conducteur, hors de cause, s'est arrêté et une jeune fille blonde est restée près de Pete jusqu'à sa mort.
Continuité
- Occurrence du mot « Bad Wolf » : sur une affiche annonçant une rave party près du lieu de l'accident initial.
- Le Docteur sous-entend que la fin de la race des Seigneurs du Temps est la raison pour laquelle ce genre d'événement n'est jamais arrivé auparavant.
- Les monstres ne sont jamais nommés durant l'épisode, mais sont appelés les « Reapers » (les « Faucheurs ») par la production. Le conducteur qui tue Peter n'est pas nommé non plus, il s'appelle « Matt » selon le script[2].
Références culturelles
- Lorsque le paradoxe temporel est effectué, les téléphones tournent en boucles le message « Watson, come here, I need you » (« Watson, venez ici, j'ai besoin de vous ») qui est la première conversation téléphonique de l'Histoire, entre Alexandre Graham Bell et son assistant, le à Boston[3]. En réalité, ce message est faux car la phrase prononcée par Alexandre Graham Bell est « M.. Watson - Come here - I want to see you. »
- On entend les chansons de 1987 Never Gonna Give You Up de Rick Astley puis Never Can Say Goodbye par The Communards, dont les paroles font référence à la trame générale de l'épisode. On entend aussi la chanson Don't Mug Yourself par The Streets, une chanson de 2002 indiquant les dommages causé au cours du temps[4].
- On trouve une mention au « The Lamb and Flag » le pub de la sitcom Bottom[4],[5].
- Rose pense que Pete ressemble un peu à "Del Boy" le personnage de la sitcom des années 1980, Only Fools and Horses[6].
Production
Scénarisation
L'idée à l'origine de ce scénario fut proposée par Russell T Davies en 2003 dans les documents de travail de la seconde série Doctor Who. Intitulé Rose's Father (Le Père de Rose) l'épisode devait explorer la jeunesse de Rose avec un minimum d'effets spéciaux et une histoire de voyage dans le temps assez simple et fonctionnant sur l'affect émotionnel[7]. L'épisode est placé dans le milieu de la saison car il permet de montrer Rose fauter après que l'on se soit attaché à elle[7]. Dans l'idée originale celle-ci devait voir mourir son père de façon répétitive, pendant que le Docteur écoutait la mère de Rose (nommée Judy à l'époque) raconter la vie de son père.
Pour écrire le scénario, il engage Paul Cornell, qui est à l'époque bien connu par les fans de la série Doctor Who pour avoir écrit de nombreux romans dérivés de la série, Doctor Who: The New Adventures (Les nouvelles aventures de Doctor Who) entre 1990 et 2005, l'époque où la série n'est plus diffusé à la télévision. En plus d'avoir écrit des scénarios pour les séries Coronation Street, Casualty et Children's Ward Cornell avait aussi scénarisé un épisode en dessin animé dérivé de la série : Scream of the Shalka[8].
Cornell change de nombreux aspects du script de Davies, souhaitant y ajouter des monstres, un aspect qui manquait à la saison selon la chef de la fiction, Jane Tranter[8]. Cornell s'appuie sur la mythologie notamment ce qu'on appelle l'« effet Blinovitch », mentionné dans l'épisode de 1972 Day of the Daleks. Selon cet effet, une personne n'est pas autorisée à modifier son propre passé. Dans une version plus longue du script, on devait voir des versions plus jeunes de Bau et Ru, les voisins chinois de Jackie. Le scénariste Paul Cornell explique dans les commentaires DVD que le caractère de Pete Tyler est basé sur le caractère de son propre père qui a lui aussi monté différentes sortes de projets et vendu, lui aussi des boissons énergisantes en porte à porte[9]. Dans le script, celui-ci devait boire une coupe de vin de messe avant de s'élancer, mais cela fut enlevé car la corrélation entre alcool et courage n'était pas un bon message pour l'épisode[9].
Pré-production
Au départ les monstres devaient avoir l'aspect traditionnel de la faucheuse, mais les brouillons préparatifs pour l'épisode dévièrent sur un aspect bien plus bestial[10]. L'aspect fut jugé bien trop proche de celui des créatures vues dans La Fin du monde et furent modifiées une nouvelle fois pour avoir un aspect donnant l'impression qu'elles viennent d'un autre monde[7]. Même si elles ne devaient pas voler dans le script original, le design fut un mélange de requin, de chauve-souris (pour les ailes) de mante-religieuse (pour la bouche) et de vautour (pour le cri.)[10]
Tournage
Cet épisode fait partie du troisième bloc de tournage de la série qui devait se concentrer sur les épisodes intermédiaires comme Dalek ou Fêtes des pères alors connu sous le nom provisoire de Wounded Time (Le temps blessé) Le réalisateur engagé pour ces épisodes est Joe Ahearne, un réalisateur qui avait tourné et écrit des scripts pour des séries comme La Vie en face, Ultraviolet et Strange[8].
Le travail sur l'épisode commence à partir du 11 au 14 novembre 2004 à l'église St Paul de Cardiff afin de servir de décors à l'église dans laquelle se déroule le mariage. Camille Coduri dû d'ailleurs porter une perruque afin que sa coiffure de mariage ne soit à refaire tous les jours[7]. Le bébé ne pouvant être présent toute la journée de tournage, il est souvent remplacé par un bébé artificiel. Billie Piper avait d'ailleurs peur de porter l'enfant lors du tournage[9]. Le 19 novembre la scène dans l'office fut filmée dans la salle de réunion du building HTV Wales de Cardiff. Le 22 novembre au Studio 1 du même immeuble fut remonté les décors ayant servi à filmer l'appartement des Tyler dans les épisodes précédents. Ils furent redécorés de sorte à ressembler à un appartement des années 1980 et de nombreux membres de l'équipe vinrent coller des vieilles photos d'eux-mêmes datant d'il y a 20 ans. Le même jour furent filmées quelques scènes de rues[8].
Les scènes se déroulant dans le TARDIS sont tournées au studio Unit Q2, à Cardiff, le studio principal servant aux épisodes de la série, le 23 novembre. Le tournage est complété par des scènes de rues sélectionnées pour faire « 80 », certaines n'avaient pas changées en 20 ans et seule quelques antennes satellites durent être supprimées[9]. Celles-ci, ainsi que la scène dans le jardin d'enfant sont tournées les 25 et 26 novembre[11].
La scène où Rose et son père discutent en voiture fut coupée car les tremblements du véhicule empêchait d'entendre distinctement la conversation[9]. Dans le script original, le Docteur devait voir le TARDIS s'effondrer en miette au moment de l'ouvrir. Pour des raisons de coûts, cette scène a été changée par le Docteur ouvrant la porte du TARDIS et n'y découvrant que l'intérieur d'une cabine de police. Ce changement fut vu par Cornell comme une meilleure idée[9].
Post-production
Censés être terminés pour début janvier 2005, les effets des « reapers » ne sont complétés par la société d'effet spéciaux The Mill que fin février 2005 en raison des 40 plans en images de synthèse que cela exige[10]. À cause de ces effets, le budget de l'épisode est bien plus coûteux que prévu[10].
Le titre final Father's Day est trouvé en février 2005 bien après la fin du tournage[8].
Diffusion et réception
Lors de sa première diffusion, le sur BBC One l'épisode rassemble 8,06 millions de téléspectateurs[12]. L'épisode obtient un indice de satisfaction de 83[8].
Critiques
Les critiques concernant cet épisode sont généralement très positives. Il s'agit d'ailleurs de l'épisode de la première saison préféré de Billie Piper ainsi que le plus émotionnel[9].
Le magazine SFX aime la façon dont le concept de voyage dans le temps est utilisé, la représentation des années 1980 et le jeu de Shaun Dingwall qui reste l'une des meilleures performances de la série. Toutefois, ils trouvent que les « Reapers » sont le point faible de l'épisode estimant que l'épisode n'est « pas aussi effrayant qu'il devrait être »[13] Dans le magazine Now Playing Arnold T Blumburg donne la note de A pour le jeu d'acteur et l'impact émotionnel de l'épisode. Il y a pour lui, quand même, des trous énormes, comme la clé du TARDIS qui brille ou les paradoxes qui ne sont jamais élucidés[14].
En 2013, Mark Braxton du Radio Times revient sur cet épisode, expliquant qu'il s'agit d'un « conte de voyage dans le temps avec immensément de cœur ». Il souligne le jeu entre le Docteur et Rose et entre Billie Piper et Shaun Dingwall. D'un autre côté il trouve les « Reapers » redondants et pense que l'épisode « aurait très bien pu fonctionner si l'on enlevait les « Reapers » du script »[15].
Dans le guide de la seconde série, Who Is the Doctor, Robert Smith salue l'émotion et le dilemme des personnages. Il donne une critique positive de la réalisation de l'épisode, de la performance de Shaun Dingwall même si cela donne l'impression que le Docteur devient secondaire dans l'histoire. Il n'est pas fan du passage où le Docteur dit à deux personnes ordinaires que leur vies sont importantes, qu'il trouve « raté » et « déconnecté du reste de l'histoire »[6]. Son coauteur Graeme Burk est tout aussi positif sur cet épisode, trouvant qu'il s'agit du « meilleur épisode de la saison ». Il trouve la réalisation « merveilleuse » et le script « sublime » et note à quel point cet épisode est bien centré plus sur la famille que sur le voyage dans le temps[6].
Liens externes
- (en) Présentation de l'épisode sur le site officiel de la BBC
- (en) Fêtes des pères sur l’Internet Movie Database
- « 1x08 Fête des Pères / Father's Day », Beans on Toast (consulté le )
- (en) « Father's Day (TV story) », TARDIS Index Files (consulté le )
- (en) « Father's Day », Shannon Sullivan "A Brief History Of Time (Travel) (consulté le )
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Father's Day (Doctor Who) » (voir la liste des auteurs).
- (en) 2006 Hugo Awards sur le site officiel.
- (en) Paul Cornell, Doctor Who : The Shooting Scripts, Londres, BBC Books, , 512 p. (ISBN 978-0-563-48641-1, OCLC 61217612)
- Lost and Found Sound: The Stories
- « Father's Day: Fact File », BBC (consulté le )
- « Bad Wolf: Clues » [archive du ], BBC (consulté le )
- Graeme Burk et Robert Smith?, Who Is the Doctor : The Unofficial Guide to Doctor Who-The New Series, ECW Press, , 1st éd., 421 p. (ISBN 978-1-55022-984-4 et 1-55022-984-2), « Series 1 », p. 35–39.
- Épisode Time Trouble, huitième épisode de la série Doctor Who Confidential. Diffusé pour la première fois le 14 May 2005 sur la chaîne BBC Three du réseau BBC.
- Shannon Sullivan, « Father's Day », A Brief History of Time (Travel), (consulté le )
- Audio commentary for "Father's Day" [DVD], Collinson, Phil; Paul Cornell; Billie Piper ()
- « Creating the Reapers » [archive du ], Radio Times, (consulté le )
- (en) « Father's Day - Story Locations », Doctor Who The Location Guide (consulté le )
- Gary Russell, Doctor Who : The Inside Story, Londres, BBC Books, , 256 p. (ISBN 978-0-563-48649-7), p. 139.
- « Doctor Who: Father's Day » [archive du ], SFX, (consulté le )
- Arnold T Blumburg, « Doctor Who — "Father's Day" » [archive du ], Now Playing, (consulté le )
- Mark Braxton, « Doctor Who: Father's Day », Radio Times, (consulté le )
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