Fabrice Nicolino
Fabrice Nicolino est un journaliste français né à Paris en 1955[1].
Pour les articles homonymes, voir Nicolino.

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Arrêt sur images (depuis ), Télérama, Charlie Hebdo, Le Canard enchaîné |
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Biographie
Fabrice Nicolino exerce plusieurs métiers, dont certains manuels, notamment dans la chaudronnerie et le soudage. Il est ensuite instituteur dans des classes maternelles. Parallèlement, il crée en 1977 avec des amis, dont Joelle et Jean-François Ayats, Sophie Zafari, Joël Cogan, le mensuel de Seine-Saint-Denis Banlieue d'banlieue. Le journal s'arrête dans le courant de l'année 1981.
Après avoir animé à Paris, en 1978 un comité de soutien aux sandinistes du Nicaragua - en compagnie de l'éphémère ambassadeur sandiniste à Paris Pablo Centeno Gómez -, il part dans ce pays et y passe quelque temps. De retour en France, Il écrira dans le journal d'extrême-gauche Tumulte à partir de fin 1980, et jusque fin 1981. Le sous-titre de Tumulte est : « Le socialisme n'est pas une certitude, c'est une valeur ».
Début 1984, il collabore à la revue lancée par François Maspero, L'Alternative (pour les droits et les libertés démocratiques en Europe de l'Est). Il y écrit, notamment sur la Pologne (n°26, mars-avril 1984)
En octobre 1984, il devient secrétaire de rédaction à l'hebdomadaire Femme actuelle, où il reste jusqu'en juillet 1987. Il entre dans la foulée au journal mutualiste Viva comme reporter, puis grand reporter. En février 1988, rejoint l'hebdomadaire Politis, qui vient d'être lancé par le journaliste télé Bernard Langlois. Il y publie de nombreuses enquêtes et reportages sur la police, l'eau, le sida, l'erreur judiciaire - le cas Christian Marletta -, le quart-monde, les ouvriers, ou ce qu'on n'appelle pas encore les transgenres (in "Drôles de dames, n°35). Certaines publications ont un grand retentissement[réf. nécessaire], comme celle sur la police municipale de Hyères ("Les ripoux contrôlent la ville", n° 9) ou encore l'enquête, étendue le long d'une année, sur la décharge industrielle de Montchanin, petite ville de Bourgogne où ont été enfouis un million de tonnes de déchets industriels souvent toxiques (à partir du numéro 84 du 14 décembre 1989). Celle-ci sera commentée dans plusieurs pays européens[réf. nécessaire]. En octobre 1988, il y publie le premier article sur le combat écologique contre les barrages sur la Loire (n°32). Il suivra le dossier jusqu'à l'abandon du projet en 1994. Il créé et dirige dans cet hebdomadaire, à partir de mai 1989 (n°58), la première rubrique Écologie de la presse française (à partir du n°58).
Il quitte Politis en , avant de reprendre une collaboration régulière entre 1994 et 2003. Dans l'édition mensuelle de Politis (n° 6, octobre 1992), il raconte sur une douzaine de pages ("Les digues de la honte") comment le gouvernement français socialiste a voulu endiguer les grands fleuves du Bangladesh, à l'initiative du "sherpa" de François Mitterrand Jacques Attali. Sans en prévenir la population. En avril 1992, il raconte pourquoi l'explosion d'une vieille bâtisse de Toulon - la Maison des Têtes -, le 15 février 1989, a été maquillée par les autorités (n°177 S).
En mai 2003, il quitte ce journal après une violente altercation avec son rédacteur-en-chef Denis Sieffert, sur la question des retraites. De son côté, le journal Le Monde titre « Le regard écologiste sur les retraites déchire “Politis”»[2].
Il travaille ensuite pour de nombreux journaux, parmi lesquels Géo, Le Canard enchaîné, Télérama. À Géo, où il collabore une dizaine d'années entre 1993 et 2003, il travaille sur les déserts et leur faune (n°178, 205 et autres), la Bretagne, le Massif central, le tourisme. Au Canard enchaîné, il contribue surtout, jusqu'en 2001, aux Dossiers du Canard (des n°49 à 76, sur des sujets aussi divers que Chirac, Pasqua, l'alimentation, l'agriculture industrielle). Pour Télérama, il réalise de grands reportages sur l'ours (n°2289, novembre 1993), le retour du loup (n°2402, janvier 1996), l'énergie solaire ou l'urbanisme à Paris.
Le , il est blessé lors d'un attentat à la bombe dans le cinéma Rivoli Beaubourg (en) (4e arr. de Paris) lors du 4e festival international du film juif, où l'on projette Eichmann, l'homme du 3e Reich d’Erwin Leiser[3]. Des éclats de bombe restent pour toujours fichés dans son pied gauche. Il en garde plusieurs autres séquelles, dont des acouphènes et des douleurs diffuses.
Il écrit dans le magazine Terre Sauvage entre 1994 et 2011 ; il est chroniqueur au quotidien La Croix entre 2003 et 2015. Il est également le fondateur, avec Dominique Lang, des Cahiers de Saint-Lambert, revue dont le sous-titre est « Ensemble face à la crise écologique ». Dominique Lang, prêtre catholique de la Congrégation des Assomptionnistes, est directeur. Fabrice Nicolino est rédacteur-en-chef.
Il tient un blog depuis , « Planète sans visa », qui contient 1700 articles en accès libre, dont au moins 1400 n'ont pas paru ailleurs.
En 2017, il devient chroniqueur sur le site d'Arrêt sur images[4], mais en , il annonce sur son blog la fin de cette chronique[5].
Charlie Hebdo
Depuis , Fabrice Nicolino écrit des articles sur le thème de l'écologie dans l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.
Il se retrouve, le , de nouveau victime lors de l'attentat contre Charlie Hebdo. Blessé à la hanche et à l'épaule, il est touché aussi par des balles dans les deux jambes[6] ; l'une est grièvement atteinte[7]. Après avoir perdu beaucoup de sang, il subit deux transfusions et une longue opération[6]. De nouveau, il garde plusieurs éclats — de balles cette fois — dans le corps[6]. Dans les mois qui suivent, il relaye sur son blog les hospitalisations qu'il doit subir et les étapes de sa convalescence[8].
Prises de position
« La soumission au totalitarisme » des intellectuels de gauche français
Deux ans après les attentats de janvier 2015, dans un numéro spécial de Charlie Hebdo, Fabrice Nicolino livre une longue tribune où il fustige « Cette gauche qui s'est toujours couchée devant les despotes »[9].
En 2020, il témoigne lors du procès des accusés de l'attentat contre Charlie Hebdo, et s'adressant « aux grands esprits qui défendent la liberté à Pétaouchnok ou en Biélorussie , mais ne regardent pas ce qu'ils ont sous les yeux», il déclare aux « gens épouvantables qui nous attaquent et qui ruinent notre réputation, à ceux qui ne comprennent pas que la liberté, ça ne se discute pas, ça se défend. Je les vomis, tous. »[10].
Campagne pour l'interdiction des pesticides de synthèse
Avec l'appui de la rédaction de Charlie Hebdo, d'associations, d'industriels et de personnalités, il lance en une campagne en vue de l'interdiction des pesticides de synthèse « Nous voulons des coquelicots »[11],[12] qui a recueilli plus de 1 082 658 soutiens au [13].
Le , un agriculteur retraité de la Vienne, Jean-René Gouron, administrateur départemental du syndicat Coordination rurale[14], qui estime avoir été trompé par l’association porte plainte contre "nous voulons des coquelicots" pour tromperie délibérée et pour escroquerie, au sens de l’article 313-1 du Code pénal[15].
Publications
- Jours sang[16], Fleuve Noir, 1987
- Le Tour de France d'un écologiste, Le Seuil, 1993
- L'Auvergne en ballon avec Anne Hervé, Au pays du nouveau monde, 1999
- Guérande, au pays du sel et des oiseaux, textes d'un livre de photos d'Erwan Balança, éditions de L'Étrave, 2004
- La France sauvage racontée aux enfants, Sarbacane, 2005
- Pesticides, révélations sur un scandale français, avec François Veillerette, Fayard, 2007
- Yancuic le valeureux, avec des illustrations de Florent Silloray, Sarbacane, 2007
- La Faim, la bagnole, le blé et nous. Une dénonciation des biocarburants, Fayard, 2007
- Le Vent du boulet, Fayard, 2009 (ISBN 978-2213636887)
- Bidoche, l'industrie de la viande menace le monde[17],[18],[19], éditions Les liens qui libèrent (LLL), 2009 (ISBN 978-2918597018) ; rééd. Actes Sud (ISBN 978-2742793044) ; rééd. en poche, Babel, 2010
- Biocarburants : une fausse solution, Hachette, 2010 (ISBN 978-2012705265) ; édition de poche, 2007
- Qui a tué l’écologie ?[20], éditions LLL, 2011 ; rééd. poche, Seuil, coll. « Point », 2012 (ISBN 978-2-918597-25-4)
- Itinéraire d'une goutte d'eau, textes d'un livre de photos de Nicolas Van Ingen et Jean-François Hellio, éditions Plume de Carotte, 2011[21], éditions LLL, 2011 (ISBN 978-2-918597-25-4)
- Ma tata Thérèse[22],[23] (album jeunesse), illustré par Catherine Meurisse, éditions Sarbacane, 2012 Prix Chronos 2013[24] (Paris), niveau CM1/CM2.
- La Vérité sur la viande (ouvrage collectif), éditions Les Arènes, 2013 (ISBN 978-235204-2426)
- Un empoisonnement universel. Comment les produits chimiques ont envahi la planète, éditions LLL, 2014 (ISBN 979-10-209-0137-8)
- Du vent ! Nouvelles du monde qui vient et images de demain (ouvrage collectif), éditions du Larzac, 2014
- Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture, éditions Les Échappés, 2015 (ISBN 978-2-35766-084-7)
- Révolutions animales, sous la direction de Karine Lou Matignon, éditions LLL, 2016 (ISBN 979-1020903242)
- Ce qui compte vraiment, éditions LLL, 2017 (ISBN 979-1020904713)
- Lettre à une petiote sur l’abominable histoire de la bouffe industrielle, éditions Les Échappés, 2017 (ISBN 978-2-35766-146-2)
- Nous voulons des coquelicots, avec François Veillerette, éditions LLL, 2018
- Le crime est presque parfait , éditions LLL, 2019
- Collectif, Résistons ensemble, pour que renaissent les jours heureux, Massot Éditions, , PDF (ISBN 9782380352726, lire en ligne), p. 181-186.
Commentaires sur Ma tata Thérèse
Marine Landrot, dans une critique de Télérama, précise que « l’auteur de sa désopilante biographie en témoigne, c’est sa propre tante », et que « Yolande Moreau pourrait l’interpréter au cinéma[22]. »
Selon L'Express : « Fabrice Nicolino raconte avec tendresse les frasques véridiques de sa vieille tante raide dingue des bêtes de tout poil. […] Les illustrations de Catherine Meurisse restituent à merveille la folie de ce petit monde du vieux Paris des quartiers[23]. »
Notes et références
- Voir sur actes-sud.fr.
- https://www.lemonde.fr/archives/article/2003/06/18/le-regard-ecologiste-sur-les-retraites-dechire-politis_324357_1819218.html
- Le Monde du 9 janvier 2015.
- Voir sur arretsurimages.net, juillet 2017.
- « Daniel Schneidermann me lourde pour délit d’opinion », sur Planète sans visa, (consulté le ).
- Site de Fabrice Nicolino, article du 15 janvier 2015.
- « Attentat Charlie Hebdo », sur Arrêt sur Image, (consulté le )
- Après deux semaines d'hospitalisation, il est de nouveau opéré ; voir article du 25 janvier 2015. Il reste hospitalisé plusieurs semaines. En avril 2015, il dit qu'il doit être « hospitalisé une nouvelle fois, pour subir deux opérations, dont l’une conditionne [sa] capacité à marcher normalement. » Il ajoute : « Plus le temps passe, et plus mon énergie diminue » ; voir article du 30 mars 2015. Les souffrances perdurent durant encore plusieurs mois, malgré ses espérances; voir articles de juin 2015.
- Charlie Hebdo n° 1276 du 4 janvier 2017, pages 3 à 5.
- Marion Cocquet, Procès des attentats de janvier 2015 : « Mais où sont les combattants de la liberté ? », lepoint.fr, 9 septembre 2020
- Baudouin Eschapasse, « Pesticides : “Nous appelons à un véritable soulèvement populaire pacifique” », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
- « “Nous voulons des coquelicots” : l’appel contre les pesticides lancé dans « Charlie Hebdo » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- « Nous voulons des coquelicots » (consulté le ).
- présentation sur le site du syndicat coordination rurale
- « Plainte contre l'association Nous voulons des coquelicots : « Quand on refuse de se défendre, on va vers une forme d’esclavage » », sur agri79 (consulté le )
- Réédition en format numérique chez Fleuve Noir en septembre 2015.
- « rue89.com - Critique du livre Bidoche l'industrie de la viande menace le monde » (consulté le ).
- « Critique du livre Bidoche l'industrie de la viande menace le monde sur libération.fr, article du 10 octobre 2009 » (consulté le ).
- « Quand Fabrice Nicolino voit rouge » - Agriculture & Environnement, critique du livre.
- « Qui a tué l’écologie ?, interview audio (1 H). », Là-bas si j'y suis,
- Voir sur plumedecarotte.com.
- « Âmes animales », critique de Marine Landrot, Télérama du 13 mars 2012.
- Critique de l'album jeunesse, L'Express du 14 mai 2012.
- Liste des lauréats du prix Chronos, site La joie par les livres, BNF.
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
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