Famille Malaspina

La Maison Malaspina est une famille illustre d’Italie, dont le nom, suivant la légende, découle d'un épisode remontant aux Grandes invasions, quand le premier de leur lignée, Accinus Martius, aurait tué le chef barbare Théodebert avec une épine, devenant ainsi leur ancêtre éponyme. La branche épineuse figurant dans son écu - un prunier ? -, la malaspina, est ainsi un bel exemple d'armoiries parlantes[1]. Suivant une tradition très répandue dans les grandes familles italiennes, les origines plus lointaines de la famille ne pouvaient être que antiques et remonteraient aux premiers rois de Rome, Numa Pompilius et Ancus Martius et se rattacherait à la gens Marcia [2]...

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Histoire

Armoiries des Malaspina dello Spino Secco.

Avec les Este et les Pallavicini, la Maison Malaspina appartient à la lignée des Obertenghi. Ces marquis carolingiens furent par la suite princes feudataires immédiats du Saint-Empire romain germanique, souverains de Lunégiane pendant huit siècles. Ils possédèrent, à partir du XVIe siècle, le marquisat de Carrare puis le duché de Massa et Carrare, passé par la suite en héritage dans la Maison de Cybo.

Dante Alighieri fait l’éloge de la famille dans la Divine Comédie (Purgatoire VIII. 65, 118). Il rencontre dans la vallée des Princes Corrado Malaspina dit le Jeune mort en 1254 fils de Frédéric Ier, marquis de Villafranca. Il y loue la gloire, la courtoisie, l’esprit chevaleresque et la tolérance de la famille. Lors de son exil les deux petits-fils de Corrado, les cousins Moruello (1269 - avant 1315) et Franceschino (1279 - après 1320) l'accueillirent à Fosdinovo puis à Mulazzo en 1306 où ils le chargèrent de conclure la paix avec l'évêque de Luni () à Château-Neuf sur la Magra (Castellnovo).

« On me nommait jadis Conrad Malaspina ;
je ne suis pas l’Ancien, mais je descends de lui ;
j’épure ici l’amour que je portais aux miens[3]. »

Armoiries

  • Malaspina dello Spino Fiorito : Coupé de gueules et d’or, chargé d'un arbre aux branches et feuilles d'argent.
  • Malaspina dello Spino Secco : Ne portaient pas de feuilles sur leur écu.
  • Malaspina di Mulazzo : A l’aigle éployée, chaque tête couronnée d'or, surmontée d'une couronne impériale portant sur la poitrine un écu d’or à la bande de gueules chargé en chef une aigle éployée chaque tête couronnée d'or, chargé d'un lion d'argent, couronné du même, accosté de branches d’épines.

Devise

Mala spina bonis, bona spina malis

Armoiries des Malaspina dello Spino Fiorito

Personnages célèbres

Ses membres les plus célèbres sont :

  • l'historien Ricordano Malaspina, né à Florence vers 1200, mort en 1281, auteur d'une Istoria fiorentina ;
  • son neveu Giacotto, qui la continua jusqu'en 1286 ;
  • Saba, secrétaire du pape Jean XXI, auteur en 1285 de Liber gestorum regum Sicilia (Histoire de la Sicile de 1250 à 1276) ;
  • Ippolito Malaspina, chef de guerre pour le pape et pour l'ordre de saint-Jean de Jérusalem ;
  • Alessandro (1754-1810) marin et explorateur.

En Balagne, une famille de ce nom et portant les mêmes armes que les Malaspina d'Italie[4] est connue depuis des siècles à Belgodere, Speloncato, Monticello. Le Palazzu de Monticello, initialement construite par les Morazzani, puis Casa Fabiani, passa au Malaspina via les Pietri. Ses salons, décorés par le peintre Grunwaldo Grafini, se font l'écho de l'imagerie héraldique des princes et marquis Malaspina d'Italie en reprenant la symbolique du lion et de l'épine[5].

L'origine italienne des Malaspina de Corse, dont certains ont même repris le titre de marquis, est généralement admise dans les familles concernées de Balagne, mais elle fait l'objet d'une controverse, compréhensible compte tenu de l'ancienneté de la période où ce rameau des illustres Obertenghi se serait fixé dans l'île, à Belgodere (Balagne), puis dans d'autres localités (Speloncato, Monticello, etc.)[6]. G. Pistarino, très critique envers cette thèse, a néanmoins reconnu que « la question reste ouverte. »

Plusieurs personnalités de cette maison ont effectué des recherches confortant la tradition de leur origine[7]. Plus récemment, la généalogie d'une de ses branches a été mise en ligne sur la base de travaux qui paraissent être de première main[8].

Notes et références

  1. Épisode repris par Ambroise Malaspina, historien de la branche corse : Notice historique sur la famille Malaspina établie en Corse et principalement à Belgodère, Bastia, Cordier, brochure de 70 p. in-8°, 1917.
  2. Eugenio Branchi : Storia della Lunigiana feudale (rist. anast. Pistoia, 1897-98) (3 vol).
  3. texte sur WIKISOURCE
  4. Plus exactement, l'épine y est aussi présente, la plupart du temps avec un lion. Par ailleurs, Angelo Scorza, in Libro d'Oro della Nobilta di Genova, tableau XXII, publie deux blasons d'une famille Malaspina appartenant à l'Albergha Doria: l'un d'entre eux est très proche de celui des Malaspina dello Spino Secco; l'autre comporte le lion et deux épines, avec en chef l'aigle impériale.
  5. Cf. la magistrale présentation en ligne sous le lien suivant : http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/10/24/un-peintre-mysterieux-grunwaldo-grafini-en-balagne.html
  6. Geo Pistarino : La falsa genealogia dei Malaspina di Corsica, Istituto Internationale di Studi Liguri, Bordighera, La Sezia, 1958
  7. Ambroise Malaspina : "Noticia storica sulla famiglia dei marchesi Malaspina di Corsica", Rivista Araldica, XXXVIII, 1940, p. 433-448; Notice historique sur la Famille Malaspina, établie en Corse et principalement à Belgodere, Bastia, 1917
  8. Cf. par François Antoine Mariani : Les Malaspina de Speloncato, http://www.tonton-pixel.org/fm/Les-Malaspina-de-Speloncato-eBook.pdf

Sources

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