Famille Mara

La famille Mara, devenue Marat pour certains membres établis en France, est une famille catholique qui serait, selon Frantz Funck-Brentano, d'origine juive (marrane) espagnole, réfugiée en Sardaigne, dont un membre qui était moine défroqué, s'est établi à Genève où il s'est converti au calvinisme, et a fait souche dans le territoire de Neuchâtel.

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Elle a donné le célèbre révolutionnaire Marat, d'abord médecin des gardes du duc d'Orléans, candidat à l'anoblissement par le roi Louis XVI, ensuite rédacteur du journal L'Ami du peuple, puis conventionnel, assassiné en 1793 par Charlotte Corday.

Généalogie

  • Antonio Mara, de Sassari, est issu, selon l'historien Frantz Funck-Brentano qui évoque l'opinion de son confrère Paul Bugnot[1], d'une famille catholique juive convertie originaire d'Espagne[2] qu'elle a quitté pour s'établir en Sardaigne (ancien territoire du Royaume d'Aragon) où on trouve que Antonio Mara s'est marié le à Cagliari avec Miliana Trogu, qui lui a donné au moins un fils :
    • Jean-Baptiste Marat, baptisé le à Cagliari, « lettore di arte », devint moine de l'Ordre de la Merci, pédagogue renommé, puis moine défroqué. Il tente de fonder une école à Bono et subit plein de tracasseries. Il « quitta la Sardaigne à une époque où se déchaîna un mouvement antisémite »[2] pour s'établir à Genève où il se marie le avec Louise Cabrol, d'une famille calviniste genevoise d'origine rouergate, fille de Louis Cabrol (Camarès 1687) et de Catherine Molinier[3]. Ils avaient pour témoins Paul-Abraham Mendès[2]. De cette union sont nés six enfants vivants, trois fils et trois filles:
      • Marianne Mara (1742) mariée à M. Olivier ;
      • Jean-Paul Marat (1743-1793), vivait en concubinage avec Simone Évrard qui ne lui a pas donné d'enfants.
      • Henri Mara (Boudry 1745 ) ;
      • Marie Mara (1746) :
      • Pierre Mara (1753) ;
      • Pierre Antoine Mara (Peseux 1754-Neuchâtel 1756)
      • David Mara (Boudry 1756-1821) dit David de Boudry ;
      • Charlotte Albertine Marat (Neuchâtel 1760-Paris 1841), fabricante d'aiguilles et de rouages de montres, vivait à Paris pendant la Révolution avec son frère le Conventionnel.
      • Jean Pierre Marat (Neuchâtel 1767 - Karlsruhe 1858) s'établit à Carlsruhe où il devint un habile fabricant d'aiguilles de montres et de compensateurs, fit une belle fortune qu'il perdit par sa passion du jeu. En 1843, un de ses fils reviendra s'installer à Genève et sera le père de la romancière Marie-Ernestine Mara.

Nationalité

Jean-Baptiste Marat revendiquait la nationalité prussienne, Neuchâtel étant une juridiction du roi de Prusse, comme le montre une requête adressée en au vice-gouverneur de l'État de Genève où il se déclare "avec sa femme et sa famille dépendant de la domination du roi de Prusse, leur très puissant et généreux souverain, dont ils se feront toujours honneur d'être les très humbles et très fidèles sujets"[4]. Il avait obtenu la qualité d'habitant de Genève en 1741 et de bourgeois de Boudry (canton de Neuchâtel) le .

Par la suite, son fils Jean-Paul Marat, le médecin devenu conventionnel, se dira plusieurs fois d'origine espagnole et de naturalité prussienne[2], et il ne semble pas avoir fait l'objet de lettres de naturalisation avant 1789.

Personnalités

Armes

Lorsqu'il était médecin de l'écurie et des pages du comte d'Artois, frère du roi, Marat essaya vainement de faire reconnaître sa (fausse) noblesse espagnole et enregistrer un blason[6] que l'on retrouve sur sa correspondance entre 1778 et 1789[7]. Il produisit pour cela une généalogie qui faisait de sa famille une branche d'une famille d'hidalgos espagnols[8]

"Au 1er de (émail inconnu) à un demi-aigle de (émail inconnu) au vol abaissé mouvant du parti; au 2e tranché en chef de (émail inconnu), à la bande ou demi-chevron de (émail inconnu), et en pointe de pourpre." Écu surmonté d'une couronne de comte[9].

Hommages

  • Marat a été enterré avec les grandes pompes républicaines au Panthéon, puis expulsé.
  • Marat, cuirassé soviétique ayant connu les 1re et 2de Guerres mondiales.

Notes et références

  1. Paul Bugnot, généalogiste, archiviste de l'Académie royale d'histoire d'Espagne, secrétaire perpétuel de la Société archéologique de France, ancien vice-consul de France à Genève, correspondant de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem (Malte).
  2. Funck-Brentano, Marat
  3. Mariés à Genève le 24 octobre 1723.
  4. Funck-Brentano, Marat
  5. Revue britannique, 1873, p. 224.
  6. Cf. courrier de Marat au juge d'armes à ce sujet in Marat avant 1789, édité par Jacques De Cock, Fantasques éditions, 2003, p. 123, texte cité en ligne
  7. Selon Claudius Roux, "À cette époque, il se faisait appeler M. de Marat, essayait vainement de se faire anoblir, ayant par avance fait graver dans ce but un cachet avec des armoiries initiées de Genève et de Neuchâtel, surmontées d'une couronne de comte, cachet dont j'ai pu retrouver une empreinte intacte dans les archives de l'Académie des Sciences de Stockholm, et dont il existe une autre empreinte, brisée, dans les archives de l'Académie de Lyon."
  8. Jacques De Cock, Fantasques éditions, 2003, p. 123.Concerne les armoiries nobles des Mara. Lire lettre de Marat : "J'espère que vous ne refuserez pas mes armoiries, voyant comment est assurée la noblesse de ma famille".
  9. Description du cachet sur une lettre de Marat du 28 décembre 1789 à Camille Desmoulin par A. Duleau, "Le blason de Marat", in Revue historique, héraldique et nobiliaire, p. 84-85.

Bibliographie

  • Augustin Cabanès, Marat inconnu: l'homme privé, le médecin, le savant, Paris, 1911, 3e édition
  • Hector Fleishmann, Marat et sa maîtresse, Paris, 1910.
  • Frantz Funck-Brentano, Marat, ou le Mensonge des mots, Paris, Grasset, 1941
  • Charlotte Goëtz, Marat en famille. La saga des Mara(t), tome I : Sardaigne-Suisse, tome II : Suisse-Grande-Bretagne-Hollande-France-Russie, Bruxelles, Pôle Nord, 2001.
  • Gérard Walter, Marat, Paris, 1936
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