Famille de la Pommeraie
La famille de La Pommeraie était attachée au service de la famille de Laval, en Mayenne. Elle possédait les terres du Verger de Montigné et d'Entrammes. Cette famille s'éteignit au commencement du XVIIe siècle, dans la personne de Jeanne, dame de la châtellenie d'Entramnes, du Verger, etc., seule héritière de sa maison, mariée à François de Birague.
Quelques membres
- Maurice de la Pommeraie était écuyer dans la compagnie de Guy XIII de Laval en 1411 ;
- Jean de la Pommeraie, son fils, augmenta la fortune qu'accrut encore François de la Pommeraie, son petit-fils, greffier à Laval en 1492, contrôleur des finances de Guy XVI de Laval, député par lui avec René Hennier à la proclamation de la nouvelle Coutume du Maine, 1508[1].
- Olivier de la Pommeraie, fils du précédent, curé de Montigné, chantre (1531), puis doyen de Saint-Tugal de Laval (1534), dirigeait aussi à Laval et à Paris les affaires financières du comte de Laval. Il vend le château du Verger de Montigné et la seigneurie à Georges de la Pommeraie, son frère, capitaine de la Bretèche, pour une rente de 100 écus d'or, rachetable par le versement en 3 fractions de 3 000 écus d'or, [2] ;
- Gilles de la Pommeraie, magistrat et diplomate ;
- Jean de la Pommeraie, son fils, attaché aussi au service du roi, ne laissa en mourant de Jeanne de Rosmadec sa femme, qu'une fille unique, Jeanne de la Pommeraie, pupille de Renée de Charnières, que Charles IX appela auprès de la reine-mère (1574), promettant de lui moyenner une alliance convenable. François de Birague devint ainsi seigneur d'Entrammes.
Testament
Par son testament, Jehan de la Pommeraye, seigneur du Verger, en la paroisse de Montigné, marié à Jehanne de Rosmadec, fille d'Allain de Rosmadec et de Jehanne du Chastel, voulut que Jehanne de la Pommeraye, sa fille unique, restât entre les mains et en la garde de René de Charnières, qu'il institua tuteur et curateur, tant aux biens que à la personne de sa fille, le suppliant de lui choisir et donner un mari, ainsi quil venoit son advantage et son proffit.
Jehanne de la Pommeraye, étant fille unique et héritière d'une fortune considérable, fut recherchée en mariage par un grand nombre de partis. La dame de Rosmadec, sa mère, réclama la tutelle de sa fille, et obtint arrêt de la Cour du Parlement de Paris, qui ordonnait qu'elle lui serait remise. Elle lui destinait pour mari, Anne de Sanzay, dit Bras de Fer. La reine Catherine de Médicis, craignant que les grands biens, de Jehanne ne servissent à aider les idées de réforme dont les progrès s'étendaient déjà dans le pays de Laval au milieu des hautes classes de la société, le peuple restant toujours fidèle à sa foi, voulut présider elle-même au choix d'un époux pour cette riche héritière.
Charles IX adressa, en conséquence, le , une lettre à René de Charnières, par laquelle il lui faisait savoir qu'il a congnoissance des traverses quil éprouve de la part de ceux qui recherchent Jehanne de la Pommeraye, en mariaige, plus pour ses grands biens, que par affection pour sa personne, que se ressouvenant des services que lui a rendus le père de Jehanne, et desirant lui procurer un mariaige digne d'elle, et du nom quelle porte, il le prie de se disposer incontinent, avec quelques-uns de ses amis, à amener sa pupille près de la Reine madame et mère, où, avec l'avis de ses parens, il lui moyennera une alliance convenable[3].
Catherine de Médicis engagea, de son côté, René de Charnières à obéir aux ordres du Roi, connoissant, disait elle, les contrariétés qu'on lui fait éprouver au sujet de Jehanne, sa pupille, que l'on sefforce davoir en mariaige sans le consentement du Roi, plus pour ses grands biens que par affection pour sa personne.
Le sieur de Charnières supplia Sa Majesté la Reine de le décharger entièrement de la curatelle, avant de se rendre aux ordres du feu Roy, auxquels il est toujours prêt d'obéir, craignant de se mettre dans le cas d'avoir aucune contestation. Il conduira la demoiselle Jehanne et la remettra entre les mains de la personne qu'il conviendra à Sa Majesté la Reine de lui indiquer.
Le , décharge de sa tutelle fut accordée à René de Charnières, et ordre lui fut en même temps donné de conduire la demoiselle Jehanne auprès de la dame d'Entraigues, sa proche parente, qui la conduira à la Reine, où elle sera nourrie avec les autres filles demoiselles. Noble Alexandre Guillaut, sieur de la Maison-Blanche, porteur d'une procuration spéciale de dame Jacqueline de Rohan, femme de François de Balzac, seigneur d'Entraigues, se présenta, le , au château de Thuré, pour y signifier les ordres de la Reine-mère à René de Charnières. Celui-ci consentit à y obéir et à remettre entre ses mains la demoiselle de la Pommeraye, après lui avoir demandé si c'est bien sa volonté que les lettres patentes de la Reine soient mises à exécution, et si elle est bien consentante à être conduite auprès de la dame d'Entraigues.
Jehanne de la Pommeraye répondit: qu'elle sait que M. de Sanzay s'efforçoit de l'avoir à femme, et qu'il avoit pratiqué Mme de Rosmadec, sa mère, chose à quoi elle ne voulloit nullement entendre, pour connoître cela estre contraire tant à son honneur que au bien de Sa Majesté; que puisqu'il a plu à la Reyne de lui faire tant d'honneur que de prendre soin de elle, lui estoit sa très humble servante, et vouloit obéir à son commandement et aux lettres patentes..
Après avoir reçu une autre lettre de Catherine de Médicis, en date du , Jehanne de la Pommeraye épousa Français de Eyragues, gentilhomme de la chambre du duc d'Alençon. Henri III de France acquitta, en 1575, le seigneur de Eyragues, ainsi que René de Charnières et Ollivier de Feschal, seigneur de Poligné, de la somme de 14,180 livres parisis, qui faisait le montant des amendes auxquelles chacun d'eux avait été condamné par divers arrêts du Parlement, pour cause de la tutelle de Jehanne de la Pommeraye, et donne pleine et entière mainlevée, si quelques-uns de leurs biens sont saisis pour ces amendes.
Sources
- Archives nationales, JJ. 252, f. 6 ;
- Louis-Julien Morin de la Beauluère, Notice sur Entrammes, p. 38 et suivants ;
- Charles Maucourt de Bourjolly, Mémoires, t. I, p. 283 ;
- Lib. fondat, t. II, p. 141 ;
- Chartrier du duc de la Trémoïlle ;
- Chartrier du château de Frênay ;
- Bulletin historique de la Mayenne, t. XI, p. 39
- Louis Marie Henri Guiller, Recherches sur Changé-les-Laval, tome 2, -
- « Famille de la Pommeraie », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne), t. III, p. 309-310 ; t. IV, p. 738
Notes et références
- C'est de ce dernier, mari de Catherine ou Guillemine Courte, que Guillaume Le Doyen (p. 212) écrit à l'occasion de sa mort arrivée le :
« Il estoit seigneur du Verger,
Bien hérité en Montigné,
Greffier de Laval. Assigné
Estoit de mil livres de rentes...
Dieu face à son âme pardon ;
Et lui donnera beau don. » - Coyecque, Recueil d'actes notariés, t. I, p. 648.
- Lettre de Charles IX, aux Archives du château de Rouessé, à Grenoux.
Voir aussi
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