Faute d'amour

Faute d'amour (titre original en russe : Нелюбовь, Nelioubov) est un film dramatique russe réalisé par Andreï Zviaguintsev, sorti en 2017. Il a été sélectionné en 2017 au Festival de Cannes où il a gagné le Prix du jury[1]. L’histoire a été inspirée par le groupe de recherche et sauvetage Liza Alert et l’envie de Zviaguintsev de créer un film sur la vie d’une famille. Initialement, il avait l’intention de créer le remake russe de la série suédoise de 1973 Scènes de la vie conjugale, mais ne pouvait pas obtenir les droits.

Pour les articles homonymes, voir Loveless.

Ne doit pas être confondu avec Sans amour (film, 1945) ou Grigori Nelioubov.

Faute d'amour

Titre original Нелюбовь
Nelioubov
Réalisation Andreï Zviaguintsev
Scénario Oleg Neguine
Andreï Zviaguintsev
Acteurs principaux

Mariana Spivak
Alexeï Rozin

Sociétés de production Non-stop Production
FetisOFF IllusiON
Why Not Productions
Senator Film
Les Films du Fleuve
Pays de production Russie
France
Allemagne
Belgique
Genre Drame
Durée 127 minutes
Sortie 2017

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Le film raconte l'histoire d'une famille contemporaine moscovite qui va bientôt divorcer. Les personnages principaux (Mariana Spivak et Alexeï Rozin) sont encore mariés, mais chacun a commencé un nouveau chapitre amoureux, et c'est pourquoi ils ont hâte d'en finir avec les formalités et de divorcer. Dans le même temps, ils oublient leur fils de 12 ans Aliocha qui se sent mal-aimé. Un matin, Aliocha part à l'école et ne revient plus. Les recherches commencent.

Fiche technique

Distribution

  • Mariana Spivak : Genia
  • Alexeï Rozine : Boris
  • Matveï Novikov : Aliocha
  • Marina Vassilieva : Macha
  • Andris Keišs : Anton
  • Alexeï Fateyev : coordinateur volontaire
  • Sergueï Borissov : policier
  • Natalia Potapova : la mère de Genia
  • Anna Gouliarenko : la mère de Masha
  • Artyom Jigouline : Kouznetsov
  • Maxime Solopov : le père de Kouznetsov
  • Sergueï Badichkine : le copain de Boris au bureau
  • Tatiana Riabokone : agente immobilière
  • Evguenia Dmitrieva : styliste

Production

Genèse et développement

L'équipe qui se compose du réalisateur Andreï Zviaguintsev, des producteurs Alexandre Rodnianski et Sergueï Melekoumov, un scénariste Oleg Neguine et un directeur de la photographie Mikhaïl Kritchman, a déjà travaillé ensemble sur les films Elena (2011) et Léviathan (2014), qui ont aussi été récompensés au Festival de Cannes.

Le film a été financé sans demander le soutien financier institutionnel en raison de l'hostilité affichée par le gouvernement lors de la sortie du précédent film du réalisateur, Léviathan[3].

Tournage

Le film a été tourné à Moscou[3].

Bande originale

  • Bring Me the Horizon - Sleepwalking (en). Chanson diffusée par l'autoradio de Boris lorsqu'il se rend avec Genia chez la mère de celle-ci.

Accueil

Accueil critique

En France, l'accueil critique est très positif : le site Allociné propose une moyenne de 4/5 à partir de l'interprétation de 29 critiques de presse[4].

Pour Marie-Noëlle Tranchant du Figaro, « Andreï Zviaguintsev signe une nouvelle œuvre magistrale. [...] On peut lire le film psychologiquement, histoire de famille et de couples d'où ressortent quelques portraits saisissants, comme la mère terrible de Genia. On peut voir la critique sociale et politique d'un pays que la fin du communisme a voué à des tyrannies et à des corruptions nouvelles, au pouvoir de l'argent, à la domination d'une orthodoxie mafieuse que le cinéaste dénonçait déjà dans Léviathan. Tout au long du film parviennent les échos d'une actualité pleine de violences et d'effrois de fin du monde. »[5].

Pour Vincent Ostria des Inrockuptibles, « Andreï Zviaguintsev a un problème de style. Il en a trop... Certes, il se soigne et Faute d'amour est un de ses meilleurs films, parce que, comme pour Elena, il ancre son histoire dans la Russie contemporaine. [...] Concrètement, ce film dépasse son histoire grâce à une construction qui relativise le pathos de la situation et les constats sociétaux sur l’individualisme mesquin de la petite bourgeoisie russe. [...] Le petit garçon, élément ponctuel mais émouvant, est moins un personnage qu'un révélateur ou un catalyseur. Il entraîne le film vers une relative abstraction en évitant le lourd symbolisme des films précédents (Léviathan ou Le Bannissement). L’atmosphère prime enfin sur l’allégorie. »[6].

Pour Marcos Uzal de Libération, « Tout en affichant sa fierté académique à encadrer, à doser ses petits mouvements de caméra, sa belle image, ses décors trop parfaits, il n’y a pas un plan où Zviaguintsev ne se pose pas en juge de ce qu'il filme. Et arrive ici ce qui arrive toujours dans ce cinéma-là : le cinéaste fait subir à ses personnages exactement ce qu'il leur reproche. [...] Car le problème est que les cinéastes de cette espèce, les donneurs de leçons hautains, les pessimistes morgues (dont Haneke reste le sinistre maître) confondent ce qu’ils croient être un constat clinique avec le manque total de générosité de leur regard. En se croyant impitoyablement objectifs, ils ne font que projeter leur propre cynisme sur l’univers mort-né qui leur tient lieu de “réalité”. »[7].

Box-office

Distinction

Récompenses

Nominations

Notes et références

  1. « Cannes 2017 : un palmarès en forme d’œuvre d’art », sur Le Monde, (consulté le ).
  2. Sans amour sur Kinoglaz
  3. (en) « Russian Producer of Cannes Contender ‘Loveless’ on Kremlin Hostility, Patriotism, Piracy, Trump », sur Variety, (consulté le ).
  4. « Faute d'amour », sur Allociné (consulté le ).
  5. Marie-Noëlle Tranchant, « Faute d'amour, un drame bouleversant de la Russie contemporaine », sur Le Figaro, (consulté le )
  6. Vincent Ostria, « Faute d'amour », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
  7. Marcos Uzal, « «Faute d’amour», toile polaire », sur Libération, (consulté le )
  8. JP-Boxoffice.com ; page du film Faute d'amour consulté le 17 novembre 2017.
  9. Philippe Guedj, Phalène de La Valette, « Oscars 2018 : la liste complète des nominations », Le Point, (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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