Ferrari Berlinetta Boxer
La Ferrari Berlinetta Boxer est une automobile du constructeur italien Ferrari.
Ce nom désigne trois modèles successifs, ainsi qu'un ultime modèle dédié au Mans.
Mauro Forghieri explique que BB signifiait à l'origine Berlinetta Bialbero : « Le B est interprété comme signifiant Boxer par les journalistes, Le B voulait dire Bialbero (double arbre à cames). Mais il n'y a rien à faire contre cette mauvaise interprétation des journalistes. Les gens continuent à l'appeler Boxer. Ils ont assimilé ce mot. Il n'y a rien à faire. J'ai beau le répéter souvent, cela ne sert à rien. Peut-être même qu'ils ne me croient pas ! »[1].
365 GT4 BB
La 365 GT4 BB, dévoilée au Salon de l'automobile de Turin en 1971 est conçue pour rivaliser avec la Lamborghini Miura et la Lamborghini Countach. Elle est commercialisée à partir de 1973 après sa présentation au Mondial de l'automobile de Paris. Elle est construite à 387 exemplaires dont 88 avec la conduite à droite (58 exemplaires exportés pour le marché britannique), ce qui en fait le modèle le plus rare de toutes les Boxer Berlinetta.
Bien qu'elle partage sa désignation 365 avec la Ferrari 365 Daytona en référence à la cylindrée unitaire, le moteur est radicalement différent puisqu'il s'agit d'un moteur à plat, et est implanté ici en position centrale-arrière, (comme celui de la Ferrari Dino). Le moteur, plus puissant que celui de sa devancière la Daytona, développe 380 chevaux (283 kW).
Contrairement à la croyance répandue, le moteur n’est pas un boxer (=deux pistons opposés à mouvement antagoniste parce que reliés à deux manetons décalés) mais un 12 cylindres en V à 180° (=deux pistons opposés à mouvement synchronisé ayant bielles fixées au même maneton) calqué sur celui des monoplaces de Formule 1. La transmission manuelle dispose de cinq vitesses. Des courroies de distribution remplacent les chaines.
512 BB
À la fin des années 1960, les voitures GT évoluent vers une position centrale-arrière du moteur. Bien que cette technique soit depuis longtemps utilisée par Ferrari sur ses voitures de compétition, Enzo Ferrari s'entête à fabriquer des GT classiques avec un moteur à l'avant comme la Ferrari 365 Daytona.
En 1971, Ferrari présente sa première GT à moteur central-arrière, la 365 GT4/BB, équipée d'un moteur 12 cylindres en V à 180°. En raison de l'application de nouvelles normes antipollution entrées en vigueur aux États-Unis, la 365 GT4 ne peut cependant pas être exportée vers le plus gros marché des GT.
En 1976, Ferrari décide de rendre plus propre sa nouvelle voiture, renommée Ferrari 512 BB et, ne voulant pas renoncer à la puissance minimale, la dote d'un nouveau moteur dont la cylindrée passe de 4,4 à 5 litres.
La production de la 512 BB s'arrête en 1981 avec 929 exemplaires ; elle est remplacée par la 512 BBi.
512 BBi
En raison de la nouvelle réglementation antipollution américaine de 1981, les quatre carburateurs Weber triple corps sont remplacés par un système d'injection Bosch K-Jetronic et la nouvelle voiture renommée 512 BBi.
L'injection adoucit le caractère du moteur 12 cylindres et la puissance chute à 340 chevaux (contre 360 auparavant) à un régime moteur de 6000 tr/min. Le couple maximal se situe à 46 kgm et est disponible à un régime plus bas (4200 tr/min). La vitesse maximale est de 283 km/h
La 512 BBi adopte des pneus Michelin TRX de taille égale sur les deux essieux. Les feux antibrouillard avant sont désormais placés de part et d'autre de la grille de calandre. De nouvelles garnitures intérieures et une nouvelle instrumentation équipent l'habitacle.
1 007 exemplaires sont produits jusqu'en 1984 date à laquelle la 512 BBi est remplacée par la Ferrari Testarossa.
BB 512 LM
En 1974, le patron du North American Racing Team (NART), Luigi Chinetti, développa une variante de course de la 365 GT4 BB pour remplacer les 365 GTB/4 Daytona de l'équipe pour une utilisation dans les courses de voitures de sport. La voiture du NART fit ses débuts aux 24 Heures de Daytona en 1975 avant d'obtenir une sixième place aux 12 Heures de Sebring deux mois plus tard. Le NART continua d'utiliser la voiture en 1978, date à laquelle Ferrari avait commencé le développement officiel d'une variante de course de la BB 512. Le service d'assistance à la clientèle de Ferrari modifia largement quatre BB 512 en 1978, en ajoutant des passages de roues plus larges, un aileron aérodynamique et des ailes arrière de Ferrari 312T2 F1. La puissance du 12 plat fut portée à 440 ch (328 kW) tout en diminuant le poids des voitures à environ 1 200 kg (2 646 lb). Les quatre voitures, appelées BB LM par Ferrari furent utilisées par Charles Pozzi, l'Écurie Francorchamps, et le NART aux 24 Heures du Mans en 1978, mais aucune équipe ne put terminer la course.
Après l'échec de la première série, Ferrari travailla sur l'amélioration de la BB LM avec un second programme de développement à la fin de 1978. Les carburateurs Weber furent remplacés par un système Bosh d'injection électronique de carburant faisant passer la puissance à 470 chevaux (350 kW). Ce système d'injection fut adapté plus tard pour la BB 512i de série. La carrosserie des premières BB LM fut remplacée par un nouveau concept développé par Pininfarina 41 cm plus long et sans réutiliser aucun des éléments de style d'origine. Les phares pop-up furent remplacées par des unités fixes intégrées dans la carrosserie tandis que la queue fut rallongée au maximum de ce qui était autorisé par la réglementation. Neuf de ces BB LM révisées furent construites par Ferrari en 1979, tandis qu'une série de seize autres furent construite entre 1980 et 1982. Les meilleurs résultats des BB LM furent la cinquième place au classement général et la première dans la catégorie GTX aux 24 heures du Mans 1981.
Notes et références
- Davide Cironi, « Forghieri Racconta: 12 domande imperdibili - Intervista di Davide Cironi (SUBS) », (consulté le )
Concernant
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