Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand

Le festival du court métrage de Clermont-Ferrand aussi connu sous l'appellation festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, est aujourd'hui la plus importante manifestation cinématographique mondiale consacrée au court métrage. En matière d’audience, c'est le deuxième festival de cinéma en France après le festival de Cannes[1].

Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand

Public lors d'une séance de projection en 2017.

Date de création 1982
Prix principal Grand Prix national et Grand Prix international
Voir le Palmarès du festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand
Président Éric Roux
Édition courante 44
Durée 8 jours
Lieu Clermont-Ferrand, France
Siège social La Jetée, 6 place Michel-de-L'Hospital, 63058 Clermont-Ferrand Cedex 1
Site web clermont-filmfest.org

Histoire

La Maison des Congrès et de la Culture qui accueille une grande partie du festival.

Avant même la création du festival, des initiatives ponctuelles ont été menées. Au départ, entre 1979 et 1981, le Cercle cinématographique universitaire de Clermont-Ferrand (CCUC) organise des semaines du court métrage[2],[3]. Devant le succès rencontré par cette initiative, l'association Sauve qui peut le court métrage est créée le afin d'encourager la création d'une manifestation d'ampleur pour mettre en valeur le film court.

Le festival en tant que tel naît ainsi en 1982. À côté du volet compétitif, des séquences thématiques sont proposées au public. La manifestation prend rapidement une grande ampleur, et d'initiative bénévole, le festival s'institutionnalise.

Le premier Marché du Film Court à l'intention des professionnels est organisé en 1986, donnant au festival un intérêt économique. Dans ce contexte est créé en 2009 Euro Connection, plateforme de rencontre des producteurs, diffuseurs et financeurs européens qui souhaitent développer des projets de court métrage sous la forme de coproductions européennes.

En 1988, le festival s'ouvre à l'échelle internationale[4].

Depuis, le succès ne se dément pas : de 28 000 spectateurs en 1989, on passe la barre des 100 000 en 1995. En parallèle, la Commission du Film Auvergne est créée en 1997 afin de faciliter les initiatives de tournage dans la région. En 2002 s'est ajoutée à la compétition une catégorie dédiée au cinéma numérique. Depuis, cette compétition a pris le nom de « labo » et rassemble non pas les films numériques, mais ceux présentant un aspect expérimental remarqué. C'est un peu la section « recherche » du festival.

Le festival du court métrage de Clermont-Ferrand a été élu Meilleur Festival International lors de la cérémonie des FILMAD Awards qui s'est tenue à Madrid, le 22 décembre 2009[5].

En 2004, le jury, à l'unanimité, par l'intermédiaire de son porte-parole Mathieu Amalric déclencha la polémique en n'attribuant pas de grands prix à la sélection française se plaignant d'une sélection médiocre et peu innovante[6],[7].

C'est désormais la plus importante manifestation consacrée au court métrage dans le monde. L'association « Sauve qui peut le court métrage » emploie aujourd'hui 23 personnes.

En 2023, le festival se tiendra du 27 janvier au 4 février et célèbrera sa 45e édition.

Le Festival

À partir de 2012, chaque année, le festival reçoit plus de 7 000 inscriptions de courts métrages produits dans le monde entier (dont près de 1 700 productions françaises), pour environ 170 films présentés en compétition[8].

Le festival propose chaque année trois compétitions (nationale, internationale et labo), une section jeunes publics, une rétrospective thématique et un focus consacré à un pays. De nombreux autres programmes (Regards d'Afrique, Décibels !, Collections, Carte Blanche, Films en Région, etc.) viennent compléter le panorama proposé aux spectateurs.

Le festival se déroule sur plus d'une quinzaine de lieux de projection, et en particulier dans la Maison de la culture de Clermont-Ferrand.

En 2021, exceptionnellement et en raison de l'épidémie de COVID 19 mondiale, le festival s'est tenu en version numérique[9].

Le Marché du Film Court

En parallèle du festival se tient chaque année sur 5 jours le Marché du Film Court, qui réunit en un seul lieu toutes les catégories professionnelles du secteur (réalisateurs, producteurs, diffuseurs, acheteurs, écoles de cinéma, organismes nationaux, etc.)[10]. Plus d'une centaine d'organismes venus du monde entier viennent présenter les productions de courts métrages de leur pays, dans l'espace stand du Marché.

La Jetée

Depuis 2000, les bureaux du festival sont regroupés dans un bâtiment réaménagé et agrandi par l'architecte Vincent Speller[11] : La Jetée, nom donné en référence au film de Chris Marker : La Jetée. Ce lieu abrite également la Commission du Film Auvergne, le pôle d'éducation aux images Auvergne et le centre de documentation du cinéma et du court métrage La Jetée.

Bibliothèque spécialisée membre du réseau des bibliothèques et médiathèques de Clermont Auvergne Métropole, ce centre est ouvert à tous et conserve plus de 150 000 courts métrages en libre accès sur des postes de consultation, 18 000 documents traitant de cinéma (livres et revues de 1920 à nos jours), des ressources pédagogiques, catalogues de festivals, les archives télé et radio de l'INA[12].

Découvertes

Le festival a permis de découvrir de nombreux réalisateurs qui se sont ensuite lancés dans le long métrage avec succès, parmi lesquels :

  • Cédric Klapisch, lauréat du Prix spécial du jury national en 1987[13] pour In transit (son film de fin d'études[14]), puis à nouveau Prix spécial du jury national en 1990[13] pour Ce qui me meut.
  • Bruno Podalydès, lauréat du Prix du public national en 1992[13] pour Versailles rive-gauche (qui recevra le César du meilleur court métrage en 1993)
  • Jean-Pierre Jeunet, lauréat du Prix du public et du Prix de la presse nationaux en 1990[13] pour Foutaises.
  • Jan Kounen, lauréat du Prix de la recherche en 1994[13] pour Vibroboy.
  • Érick Zonca, Grand Prix national en 1995[13] pour Éternelles.
  • Xavier Giannoli, qui a présenté en compétition nationale ses courts métrages Le Condamné en 1994, Dialogue au sommet en 1995 et J'aime beaucoup ce que vous faites en 1996, qui remporta la mention spéciale du jury jeunes. Son court métrage L'Interview lui, fut programmé en 1999 dans le programme Distributeur consacré aux Prix de Courts 98.
  • Blandine Lenoir, découverte en tant que comédienne dans Carne de Gaspar Noé en compétitions nationale et internationale en 1992 aux côtés de Philippe Nahon (qui remporta le prix d'interprétation masculine) puis dans La Maison verte de Sylvie Verheyde en 1993, a par la suite vu cinq de ses courts métrages sélectionnés dans la compétition nationale du festival : Avec Marinette en 2000 (Prix de la Meilleure Création Sonore (SACEM, CST), Prix de la Meilleure Première Œuvre de fiction), Rosa en 2006 (Prix d'Interprétation Féminine Prix d'Interprétation Féminine), Ma Culotte en 2007, Pour de vrai en 2008 et Monsieur l'Abbé en 2011.
  • Le court métrage Logorama qui a ensuite gagné l'oscar du meilleur court métrage.
  • Éric Toledano et Olivier Nakache, en compétition nationale en 2000 avec leur court métrage Les Petits Souliers.
  • Denis Villeneuve, sélectionné en compétition internationale en 1995 avec son court métrage REW FFWD et en compétition labo en 2009 avec son court métrage Next Floor.
  • Thomas Vinterberg, avec son court métrage Drengen Der Gik Bagloens (Le Garçon qui marchait à reculons), lauréat du Prix du public international et de la mention spéciale du jury international en 1995. La même année, il présentait également le court métrage Sidste Omgang (Dernière tournée) en compétition internationale.

Fréquentation

En 2010, entre 400 et 500 courts métrages sont projetés sur 450 séances dans 13 salles différentes, et en amont, 6500 films sont reçus et visionnés par l'équipe d'organisation[15].

Évolution du nombre total de spectateurs[16] du Festival[17]
1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986
1 200[2]1 800[2]3 000[2]-----
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994
16 000[18]25 000[18]28 000[18]40 000[19]50 000[19]62 000[19]75 000[19]-
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
100 000-------
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
-135 000130 000140 000133 000137 000[20]135 000144 000
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
149 000144 000154 000160 000[21]160 000162 000161 000165 000
2019 2020 2021 2022 - - - -
-172 000[22]-100 000[22]----

Palmarès

Palmarès du festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand.

Rétrospectives

Chaque année, le festival propose deux rétrospectives hors-compétitions. La première est choisie en fonction des productions d'un pays, l'autre regroupe des films autour d'une thématique.

Année Pays Thème
1981 Royaume-Uni -
1982 Suisse Animation allemande
1983 États-Unis Animation américaine
1984 Algérie Animation française
1985 Espagne Animation polonaise
1986 - -
1987 Brésil Animation japonaise
1988 - 10 ans de festival
1989 Australie Peinture
1990 URSS Animation expérimentale
1991 Royaume-Uni Danse
1992 Pays nordiques Architecture
1993 États-Unis Bouffe
1994 Iran Anges et autres volatiles
1995 - Un Siècle en Courts
1996 Irlande Érotisme et sexe
1997 Amériques, Europe, Océanie Fantastique
1998 - 20 ans de courts métrages français
1999 Italie Polar
2000 Afrique sub-saharienne Bandes dessinées
2001 Corée du Sud Sadomasochisme et fétichisme
2002 Chine et Hong Kong Vache
2003 Algérie Venise
2004 Brésil Piscine
2005 Norvège Boxe
2006 Royaume-Uni Noël
2007 Belgique Super héros
2008 Asie du sud-est Chiens
2009 Pays-Bas Comédies musicales
2010 Maroc Zombies
2011 Nouvelle-Zélande Contes
2012 Cuba Mouches
2013 Inde Particules imaginaires
2014 États-Unis Fuite
2015 Chine Vélo
2016 Suède Espace
2017 Colombie Humour Noir
2018 Suisse Nourriture
2019 Canada Short in translation
2020 Pologne Mondes paysans
2021 - -
2022 Espagne[23] Danse[23]

Notes et références

  1. « Le Festival du court métrage peut-il encore progresser ? », sur La Montagne, (consulté en ).
  2. « 1979: l'année où le festival du Court-Métrage est né... », sur 7 Jours à Clermont, (consulté le )
  3. « Clermont-Ferrand : du ciné-club au festival | CNC », sur www.cnc.fr (consulté le )
  4. « Retour sur le Festival International du Court Métrage à Clermont-Ferrand | Cine Region », sur www.cine-region.fr (consulté le )
  5. Page web de la 1re édition FILMAD http://www.filmad.org/noticias.php?id=62&n=el-festival-internacional-de-cine-de-gijon-y-clermont-fer
  6. « Top 10 des prix de festivals les plus controversés », sur Accréds,
  7. « Mathieu Amalric », sur Format Court,
  8. « Clermont-Ferrand : 38e édition du festival du court métrage »
  9. Solenne Barlot, « COVID 19 : le festival du court-métrage de Clermont-Ferrand sera 100% numérique », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (consulté le )
  10. « Clermont FilmFest : Le marché du film court, un espace dédié aux professionnels – Cied » (consulté le )
  11. « La Jetée », Vieilles maisons françaises, , p. 52
  12. Le Centre de documentation du cinéma et du court métrage : La Jetée, Clermont-Ferrand, Sauve qui peut le court métrage, sans date, 4 p.
  13. Grands festivals en Auvergne, p. 56
  14. entrée décomptée dans l'une des salles participant au festival.
  15. Par défaut la source est l'association Sauve qui peut le court métrage.
  16. 11 e festival du court-métrage, , p. 5.
  17. Moïse Rotat et Bénédicte Dubust, « L'Auvergne fait son cinéma », L'Express, no 2228, 17-23 mars 1994, p. 11.
  18. Dépêche TV5.org
  19. Journal La Montagne 9 février 2014
  20. « Le 44e festival du court-métrage de Clermont-Ferrand se termine avec plus de 100.000 entrées », sur France Bleu, (consulté le )
  21. « Le festival du court-métrage de Clermont-Ferrand fête son retour en présentiel en célébrant l'Espagne et la danse », sur Franceinfo, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Christian Izalguier, Grands festivals en Auvergne, Issoire, Christian Izalguier, , 183 p. (ISBN 9782953877700), p. 54-59.
  • 5e festival du court métrage de Clermont-Ferrand : au (catalogue), Clermont-Ferrand, Sauve qui peut le court métrage, , 77 p., in-8o (présentation en ligne, lire en ligne ).

Liens externes

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