Figuro-abstro

Le créateur du mouvement artistique du figuro-abstro est Alioune Diagne, un artiste peintre sénégalo-français. Issu d'une double culture, il utilise ses origines comme inspiration dans ses œuvres de figuro-abstro[2].

Véritable artiste contemporain autodidacte, il a créé son propre mouvement artistique pour sortir de l'académisme et répertorier ses créations de manière significative à partir de 2013 en donnant naissance au figuro-abstro[3].

Le mouvement figuro-abstro est né dans le but de permettre à son créateur de réaliser ses œuvres selon ses propres règles. Les expériences personnelles de ce dernier, constituent de nombreuses influences qui émaillent son parcours artistique. Ainsi, le mouvement figuro-abstro trouve racine autant dans la calligraphie, que le pointillisme, ou encore dans la représentation globale floue[4].

Après avoir intégré l'École des beaux-arts de Dakar en 2008, Alioune Diagne poursuivra son apprentissage en France, où il perfectionnera peu à peu sa technique et son style artistique[3]. Peu à peu, il veut créer son propre univers autour de ses thématiques de prédilection que sont l'enfance, l'histoire coloniale, ou encore la mémoire[5].

C'est alors qu'il crée le mouvement pictural du figuro-abstro[4].

Le mouvement pictural figuro-abstro a pour but de construire des images figuratives à partir d'éléments abstraits[6].

L'image figurative constitue alors un cadre qui porte le message, à l'intérieur duquel on trouve une multitude de signes abstraits[7].

Le figuro-abstro doit être un moyen de peindre sans bloquer l'inspiration et les émotions. Pour cela, seul l'essentiel de l'image est conservé, c'est-à-dire les formes et les couleurs. Elles représentent des portraits, des scènes de vie, plus ou moins chargés[2].

Les couleurs utilisées sont puissantes et matérialisent l'expression pure de l'artiste au moment de la création[4].

La partie figurative est donc vidée de ses détails, jugés superflus, donnant un rôle prépondérant à la technique, matérialisée par des signes[1].

Le figuratif comme l'abstrait sont liés dans les œuvres du figuro-abstro, ils ne vont pas l'un sans l'autre. L'image n'existe pas sans les signes, et vice versa[7].

Les signes utilisés permettent de fixer une émotion de manière inconsciente sur l'image qui les héberge. Pour cela, ils sont placés soit sur le fond, soit sur l'image elle-même[1].

Concrètement, ce sont des petites figures géométriques, tels des carrés, des ronds, et autres signes cabalistiques, possédant chacun un détail[5].

Pour éviter que ces formes ne soient considérées comme du simple graphisme, le créateur du figuro-abstro a perfectionné sa technique pour éviter l'effet pixel donné à la succession des carrés[5].

Les signes forment un "alphabet universel". Ils sont volontairement créés pour ne pas avoir de sens, ni de définition, afin de parler à tout le monde sans aucune limite d'interprétation[8].

Entre écriture automatique, calligraphie et langage informatique, ces signes abstraits ne sont visibles que de prés[5].

Chaque personne peut donc voir des signes particuliers et se les approprier grâce à l'émotion inconsciente qu'ils déclenchent, faisant de cet alphabet imaginaire, une écriture universelle[2].

À ce jour, d'autres peintres contemporains reprennent le mouvement du figuro-abstro. C'est le cas de Manel Ndoye. Artiste sénégalais, il utilise les techniques et l'influence artistique du figuro-abstro dans ses toiles. Celles-ci s'imprègnent de l'histoire des Lébous, des femmes Ndawrabine, ou encore de pêcheurs, afin de livrer sa propre réalité du visible[8].

Les œuvres d'art figuro-abstro de Manel Ndoye ont pu être exposées et se faire remarquer lors du 16^e Festival international d'arts visuels pour les jeunes artistes en 2009, ou encore lors de la biennale de Dakar en 2012[9].