Fontaine Anspach
La fontaine Anspach est un monument de style éclectique érigé en 1897 au centre de la place de Brouckère à Bruxelles en hommage à Jules Anspach[1], bourgmestre de 1863 à 1879 de la ville de Bruxelles, capitale de la Belgique, et promoteur des travaux de voûtement de la Senne[2] et de la création des boulevards du Centre.
Localisation
La fontaine a été érigée en 1897 au centre de la place de Brouckère, dans l'axe du boulevard Anspach, puis a été démontée en 1973[2] à la suite des travaux de construction du métro de Bruxelles.
Elle a été remontée en 1981 au square des Blindés, au bout du plan d'eau qui occupe l'espace entre le quai aux Briques et le quai au Bois à brûler[1],[3].
Historique
Voûtement de la Senne et création des boulevards du Centre
Décrite, au XVIIIe siècle encore, comme une rivière au « cours utile et agréable[4] », la Senne n'est plus au siècle suivant qu'un « dépotoir, non seulement des industries groupées sur ses bords, mais de toutes les maisons riveraines »[5].
En 1865, le roi Léopold II, s'adressant au jeune bourgmestre de Bruxelles Jules Anspach, formule le vœu que Bruxelles « réussira à se débarrasser de ce cloaque qu'on appelle la Senne » avant la fin de son règne[6].
En , le conseil communal de la Ville de Bruxelles adopte un projet établi par l'architecte Léon Suys qui vise à supprimer les bras secondaires de la rivière, à rectifier le cours sinueux de son bras principal et à le voûter entre la gare du Midi et le nord de la ville[7].
C'est ainsi qu'apparaissent les « boulevards du centre » (nommés initialement boulevard du Hainaut, Central, du Nord et de la Senne et renommés ultérieurement boulevard Lemonnier, Anspach, Max et Jacqmain[8]).
Démolition de l'église des Augustins
En 1872-1875, lors de la création des boulevards du centre, le site de la place de Brouckère est encore occupé par l'église des Augustins, un édifice baroque qui était conservé dans le projet de Suys[9] pour fermer la perspective du boulevard Anspach[10].
Ce n'est que 20 ans plus tard, en 1893, que l'église des Augustins, considérée comme un obstacle à la circulation et comme une masure informe, est démolie pour dégager la place de Brouckère et que l'Hôtel Continental la remplace dans son rôle de point d'orgue de la perspective monumentale des boulevards du centre[10],[11].
Érection de la fontaine Anspach
Quatre ans plus tard, en 1897, la fontaine Anspach est édifiée devant l'Hôtel Continental par l'architecte Émile Janlet, aidé des sculpteurs Paul De Vigne, Julien Dillens, Godefroid Devreese, Pierre Braecke et Georges Houtstont[1].
Épaulant l'Hôtel Continental dans son rôle d'aboutissement de la perspective monumentale des boulevards[11], la fontaine rend hommage à Jules Anspach[1], bourgmestre de la ville de Bruxelles de 1863 à 1879 et promoteur des travaux de voûtement de la Senne[2] et de la création des boulevards du Centre.
Description
Le monument de style éclectique, haut de 20 m[2], est composé d'un obélisque en granit de Suède[1] surmontant un piédestal en pierre bleue entouré d'une vasque.
Le piédestal en pierre bleue, orné d'un bas-relief en marbre figurant une allégorie du voûtement de la Senne, œuvre du sculpteur Paul De Vigne, et de chimères sculptées par Godefroid Devreese[3], est entouré d'une vasque quadrilobée décorée de masques cracheurs réalisés par Pierre Braecke[2],[Notes 1].
L'obélisque de granit rose porte à sa base un portrait en médaillon d'Anspach par Paul De Vigne, entouré d'allégories en bronze de la Magistrature communale et de la Ville de Bruxelles reconnaissante, œuvres du sculpteur Julien Dillens[2],[3],[12],[13].
Le sommet de l'obélisque en granit porte un ornement en bronze réalisé par le sculpteur Pierre Braecke[3] figurant un château-fort surmonté d'une flèche gothique ornée de fleurons et terminée par une statue de saint Michel terrassant le dragon.
- Pierre Braecke, Saint Michel terrassant le dragon.
- Julien Dillens, La Magistrature communale.
Notes et références
Notes
- La vasque possède deux grands lobes, orné chacun de six masques cracheurs, et deux lobes plus petits, ornés de quatre masques cracheurs.
Références
- Laure Eggericx, Les boulevards du centre, Collection « Bruxelles, ville d'art et d'histoire », Région de Bruxelles-Capitale, 1997, p. 31.
- Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1A, Pentagone A-D, Pierre Mardaga éditeur, 1989, p.200
- Pierre Loze, Dominique Vautier et Marina Vestre, Guide de Bruxelles XIXème et Art Nouveau, Eiffel Editions - CFC Éditions, 1990, pp. 40-41.
- Laure Eggericx, op. cit., p. 8.
- Camille Lemonnier, La Belgique, Paris, 1888, pp. 32-38 (cité par Laure Eggericx).
- Laure Eggericx, op. cit., p. 11.
- Laure Eggericx, op. cit., p. 13.
- Laure Eggericx, op. cit., p. 5.
- Laure Eggericx, op. cit., p. 30.
- Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1A, op. cit., p. 366.
- Laure Eggericx, op. cit., p. 28.
- « Discours de Charles Buls lors de l'inauguration du Monument Dillens », Bulletin communal de la Ville de bruxelles, année 1909, première partie, tome II, p. 4.
- « Discours du professeur Jean De Mot lors de l'inauguration du Monument Dillens », Bulletin communal de la Ville de bruxelles, année 1909, première partie, tome II, p. 9.
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