Fonteny (Belgique)

Fonteny est un hameau rural situé dans l’entité de Genappe en province du Brabant wallon. Avant la fusion des communes belges de 1977, ce hameau dépendait pour partie de l’ancienne commune de Loupoigne et pour partie de celle de Vieux-Genappe (auj. deux sections de Genappe). Le hameau de Fonteny, qui comptait autrefois un très grand nombre d’exploitations agricoles, est devenu aujourd’hui un lieu essentiellement résidentiel[1].

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Fonteny
Administration
Pays Belgique
Région  Région wallonne
Communauté  Communauté française
Province  Province du Brabant wallon
Arrondissement Nivelles
Commune Genappe
Code postal 1471 et 1472
Zone téléphonique 067
Géographie
Coordonnées 50° 36′ 09″ nord, 4° 24′ 43″ est
Localisation
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Fonteny
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Fonteny

    Toponymie

    La plus ancienne mention de Fonteny remonte à 1243, sous la forme « Fonthenis »[2]. Ce vocable, qui étymologiquement indique la présence de sources d'eau, a connu de très nombreuses variantes orthographiques jusqu'au XXe siècle[3].

    Topographie

    Au début du XXe siècle, le hameau de Fonteny était décrit comme « une vallée dominée par des coteaux chargés de verdure »[4]. L’endroit, qui est aujourd’hui encore très encaissé, forme un vallon au fond duquel coule le ruisseau du Fonteny. Le hameau se développe principalement de façon linéaire le long de la chaussée de Nivelles. Parmi les lieudits anciens, notons : « Batty Godin » (1762), « Bois de Labourlotte » (1672), « Chifanne » (1672), « Les Hayettes » (1827) ou encore « Hasoit » (1343)[5].

    Hydrographie

    Le hameau est arrosé par plusieurs petites sources qui s’y rejoignent pour former le ruisseau du Fonteny, affluent de la Dyle (bassin hydrographique de l'Escaut). On y trouvait jadis des cressonnières où l’on cultivait du cresson de fontaine[6].

    Histoire

    Bien que la plus ancienne mention connue du lieudit Fonteny remonte au XIIIe siècle, de récentes recherches historiques semblent indiquer que le hameau ne s’est constitué qu’au cours du XVIIIe siècle[7].

    Au siècle suivant, le hameau connut un essor important qui fut notamment marqué par le développement simultané de l’agriculture (défrichement intensif des espaces boisés et multiplication des exploitations agricoles) et de l’artisanat (principalement la passementerie et la tisseranderie)[8]. Cet essor fut grandement favorisé par les constructions successives d’une chaussée (la route provinciale de Nivelles à Wavre en 1837-1839) et d’une voie de chemin de fer (la ligne n°141 Manage-Wavre en 1854-1855) traversant toutes les deux la localité[9]. Par ailleurs, en 1897, l’ouverture à Fonteny d’une halte ferroviaire (aujourd'hui disparue) y améliora grandement la mobilité des personnes et des marchandises[10].

    Dans le premier tiers du XXe siècle, le hameau s’était tellement développé qu’on y fit construire une école primaire en 1909 (École libre mixte Saint-Joseph) et une chapelle en 1928-1929 (dédiée à Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus) ; à la même époque, on y trouvait également plusieurs boutiques et cabarets ainsi que deux kermesses annuelles[11].

    Au cours de la seconde guerre mondiale, le hameau de Fonteny fut bombardé à deux reprises : le 10 mai 1940 (par l’aviation allemande) et le 3 septembre 1944 (par l’aviation alliée)[12].

    Le hameau de Fonteny en 1777 (carte des Pays-Bas autrichiens du comte de Ferraris).

    Archéologie

    A la fin du XIXe siècle, l’exploitation de carrières à Fonteny (pierres de marne) a permis la découverte de plusieurs fossiles dignes d’intérêt, notamment un crâne à peu près complet de Cybium Bleekeri[13],[14]. Fonteny est également l’un des sites du Néolithique moyen répertoriés entre la Senne et la Dyle[15],[16].

    Patrimoine

    Ferme du Hazoy

    L’origine de cette ferme est liée à l’ancienne seigneurie médiévale du Hazoy attestée dès le début du XIVe siècle[17]. Cette ancienne exploitation agricole, la plus vaste de Loupoigne au XIXe siècle avec 250 hectares de terres cultivées[18], fut transformée en 1983 en Haras du Hazoy (élevage de chevaux bénéficiant d’une réputation internationale). L’ancienne grange date de 1808 mais d’autres bâtiments sont plus anciens encore et remontent au XVIIIe siècle[19].

    Chapelle Notre-Dame de Grâce

    Cet oratoire fut construit en 1862 par les époux Donder-Delpierre à l’entrée de leur exploitation agricole (auj. la Ferme Taburiaux). Le bâtiment d’origine, qui avait été fortement endommagé lors du bombardement allié survenu au début du mois de septembre 1944, fut reconstruit en 1946[20],[21].

    Chapelle Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus

    Le monument en souvenir des victimes du 10 mai 1940 à Fonteny.

    Cette chapelle fut construite en 1928-1929 à l’initiative de l’abbé Jean Boniface Van Haeperen (1893-1963), vicaire de Loupoigne en résidence à Fonteny, et avec le soutien financier du comte Théodore de Nicolaÿ (1866-1944). Cette chapelle, qui dépend de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Loupoigne, fut inaugurée le 23 juin 1929[22]. Le bâtiment, qui était à l'origine une ferme, est désormais inscrit comme monument à l’inventaire du patrimoine immobilier culturel de Wallonie[23].

    Monument du 10 mai 1940

    Ce monument fut inauguré le 25 juillet 1954 en l’honneur des quatre habitants qui perdirent la vie ce jour-là à la suite du bombardement du hameau par l’aviation allemande. Sur le cénotaphe, on peut encore lire : « Hommage à nos victimes de la guerre 1940-1945. Taburiaux Robert, soldat 13e de Ligne. Vandeuren Auguste. Barbiaux Joséphine. Heerens Joséphine. Loupoigne 10 mai 1940 »[24].


    Personnalités liées

    • Eugène Dumonceau (1903-1965), auteur dramatique de théâtre français et wallon, natif de Fonteny. Parmi ses œuvres en wallon, citons : Souffri… (1933), Mèd’cin d’vilâdge (1936), Pou les liârds (1936), Yun, c’est pon (1937), A qui-ce l’toûr (1943), C’est lèye qu’est maisse, Après l’orâdge, Toubak et cahote ou encore Bikini[25].

    • Marcel Marcq (1904-1980), natif de Fonteny. Il fut conseiller communal de Loupoigne (1946-1952) puis échevin au même endroit (1952-1956). Après avoir déménagé dans la commune voisine de Vieux-Genappe, il y fut le dernier bourgmestre (1964-1976) avant la fusion des communes[26],[27].

    • Armand Taburiaux (1939-), natif de Fonteny. Il fut longtemps conseiller communal socialiste, d’abord à Loupoigne (1970-1976), puis à Genappe (1977-2012), ainsi qu’échevin de l’Instruction publique au même endroit (1982-1988). Il fut également conseiller provincial au sein de la province du Brabant (1970-1972)[28].

    Références

    1. Thibault Daoût, Fonteny. Un hameau, un ruisseau. Deux siècles d’histoire (1777-1977), Vieux-Genappe, chez l'auteur, (ISBN 978-2-8083-1198-4), p. 15.
    2. Acte de Jean, abbé d’Affligem, du 17 juillet 1243, au sujet de la rente due au desservant de la paroisse de Vieux-Genappe (Archives de l’état à Louvain, arch. eccl. n°4609).
    3. Thibault Daoût, op. cit., p. 27-28.
    4. Henri Vets, Fonteny au 19e siècle, in : Le Lothier roman, Cercle d'Histoire et d'Archéologie du Pays de Genappe (CHAPG), n°4, , p. 6.
    5. Thibault Daoût, op. cit., p. 37-42.
    6. Ibidem, p. 51 et 55.
    7. Ibidem, p. 76-77.
    8. Ibidem, p. 15, 93-95 et 225.
    9. Ibidem, p. 97 et 105-106.
    10. Ibidem, p. 113-114.
    11. Ibidem, p. 127-134, 147-155, 175-183 et 231-245.
    12. Ibidem, p. 271-276 et 297-298.
    13. G. Vincent et J. Couturieaux, Quelques mots relatifs à l’âge yprésien accordé par M. Velge aux sables calcarifères entre la Dyle et la Sennette, Bruxelles, in : Annales de la Société Royale Malacologique de Belgique, tome 25, , LIV.
    14. Raymond Storms, Le Cybium (Enchodus) Bleekeri du terrain bruxellien, Bruxelles, in : Mémoires de la Société Belge de Géologie, de Paléontologie et d’Hydrologie, tome 6, , p. 3-14.
    15. Michel Fourny et Michel Van Assche, Le site néolithique Michelsberg de Braine-l’Alleud « Paudure » (Brabant). Sondages et prospections, in : Amphora, n°69, mars 1993, p. 16 et 19.
    16. Des mêmes auteurs, Étude des tranchets du site néolithique du « Bois d’Orival » à Nivelles (Brabant), in : Bulletin des Chercheurs de la Wallonie, tome XLVIII, , p. 59.
    17. Jules Tarlier et Alphonse Wauters, Géographie et histoire des communes belges, tome I (province de Brabant, canton de Genappe), Bruxelles, 1859, p. 47.
    18. Ibidem, p. 44.
    19. Thérèse Symons, « Le Hazoy » à Loupoigne. Une ferme seigneuriale au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, Louvain-la-Neuve, in : Génicot L.-F. (ss.dir.), Etudes sur des constructions du XVIIIe siècle en Wallonie, Mélanges d’histoire de l’architecture, volume 2, Centre d’histoire de l’architecture et du bâtiment, , p. 185-226.
    20. Comité d’histoire religieuse du Brabant wallon (CHIREL), Les chapelles du Grand Genappe, leur histoire accompagnée, pour chacune d’elles, d’un dessin les représentant, fascicule 5 [les chapelles d’Houtain-le-Val et de Loupoigne], , p. 82-84.
    21. Thibault Daoût, op. cit., p. 165.
    22. Ibidem, p. 147-164.
    23. « Wallonie patrimoine AWaP » (consulté le )
    24. Thibault Daoût, op. cit., p. 340-341.
    25. Ibidem, p. 431.
    26. Ibidem, p. 485-486.
    27. Jean Mévisse, Vieux-Genappe ou l'histoire d'un village du Roman Païs de Brabant, chez l'auteur, , p. 134.
    28. Thibault Daoût, op. cit., p. 536.
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