Force Al-Qods
La Force Al-Qods (en persan سپاه قدس sepāh-e qods) est une unité d'élite du Corps des Gardiens de la révolution islamique (GRI) en Iran, créée au début des années 1990[1],[2]. Elle est destinée aux activités de guerre non conventionnelle et de renseignements, et est chargé d'opérations extérieures[3].
Ne doit pas être confondu avec brigades Al-Qods.
Pour les articles homonymes, voir Al-Qods.
Force Al-Qods | |
Création | 1990 |
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Pays | Iran |
Branche | Corps des Gardiens de la révolution islamique |
Type | Forces spéciales |
Effectif | Secret (estimé : 15,000) |
Commandant | Ahmad Vahidi (1990-1997) Qassem Soleimani (1997-2020) Ismael Qaani (depuis 2020) |
Histoire
Le nom de la force Al-Qods vient de l'appellation arabe de Jérusalem : Al-Qods.
La force Al-Qods est créée après la guerre Iran-Irak, en tant qu'unité spéciale détachée du Corps des Gardiens de la révolution islamique[1],[2]. Après la guerre, elle fournit un soutien aux Kurdes, combattant le régime de Saddam Hussein pour la création d'un Kurdistan irakien. En 1982, une unité Qods est déployée au Liban, où elle participe à la création du Hezbollah[4]. La force Al-Qods étend aussi ses opérations vers l'Afghanistan voisin, notamment en aidant le mouvement chiite Hezbe Wahdat d'Abdul Ali Mazârî en lutte contre le gouvernement de Mohammad Najibullah. Par la suite, il finance et soutient l'Alliance du Nord du commandant Massoud contre les Talibans. Néanmoins, récemment, la force Al-Qods est soupçonnée d'avoir aidé les combattants talibans contre le gouvernement d'Hamid Karzai, soutenu par l'ONU et les États-Unis[5],[1]. Lors de la guerre de Bosnie, la Force Al-Qods soutient également les Bosniaques[1].
Elle est également intervenue en Syrie, pendant la guerre civile, au côté des forces de l'État[6].
Commandement et organisation
La force Al-Qods est dirigée par le général Ismael Qaani, depuis la mort le 3 janvier 2020 du général Qasem Soleimani[7], tué lors d'un frappe américaine à l'aéroport de Bagdad. Elle est considérée comme active dans une douzaine de pays[8]. Selon l'ancien analyste des renseignements militaires de l'US Army David Dionisi, elle est organisée géographiquement en 8 directions différentes[9] :
- Les pays occidentaux (incluant les anciens pays du bloc de l'Est)
- L'ancienne URSS ;
- L'Irak et l'Iran ;
- L'Afghanistan, le Pakistan et l'Inde ;
- Israël, le Liban, la Palestine et la Jordanie ;
- La Turquie ;
- L'Afrique du Nord ;
- La Péninsule arabique.
Bibliographie
- Aymeric Janier, « La force Al-Qods, armée de l'ombre du régime iranien », Le Monde, .
- Morgan Lotz, Comprendre les Gardiens de la Révolution islamique - Leurs engagements et leurs actions, L'Harmattan, mars 2022, 274p. (978-2-343-25525-5).
Références
- Aymeric Janier, « La force Al-Qods, armée de l'ombre du régime iranien », Le Monde,
- RFI avec AFP, « Iran: sanctions américaines contre un réseau de financement de la force al-Qods »,
- « Tensions entre Iran et Israël : que font les forces iraniennes en Syrie ? », Le Parisien, .
- (en) Assaf Moghadam, Militancy and Political Violence in Shiism : Trends and Patterns, Routledge, (ISBN 978-0-415-61992-9, lire en ligne), p. 87
- (en) Chris Zambelis, « Is Iran Supporting the Insurgency in Afghanistan? », sur jamestown.org, (consulté le )
- Edouard de Mareschal, « Qui se bat contre qui en Syrie ? », Le Figaro, (consulté le )
- Frédéric Pichon, SYRIE une guerre pour rien, Paris, Les éditions du cerf, , 189 p. (ISBN 978-2-204-11596-4), p. 102
- (en) Robin Wright, Dreams and Shadows : the Future of the Middle East, Penguin Press, , 480 p. (ISBN 978-1-101-20276-0, lire en ligne), p. 332-333
- (en) David Dionisi, American Hiroshima, Trafford Publishing,, , 260 p. (ISBN 978-1-4669-2309-6, lire en ligne)
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