Fort Dimanche
Le Fort Dimanche est un ancien fort de Port-au-Prince en Haïti construit par les Français pendant la colonisation. Il a servi de prison politique sous la dictature de François Duvalier. C'est aujourd'hui un bidonville connu sous le nom de Cité Fort Dimanche.
Fort Dimanche | ||
Localisation | ||
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Pays | Haïti | |
Coordonnées | 18° 34′ 08″ nord, 72° 20′ 42″ ouest | |
Géolocalisation sur la carte : Haïti
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Histoire
Construction française (avant 1804)
Fort Dimanche est construit par les Français avant l'indépendance d'Haïti en 1804. Il fait partie d'une ceinture de forts qui assuraient la protection de Port-au-Prince. Il ne reste aujourd'hui plus une pierre de ce fort.
Utilisation militaire haïtienne (1804-1915)
Le fort est restauré sous le régime de Faustin Soulouque vers 1850. La zone est transformée en champ de tir pendant le gouvernement de Tirésias Simon Sam.
Occupation de l'armée américaine (1915-1934)
Lors de la première occupation américaine d'Haïti (1915-1934), le fort sert de quartier général au district militaire de Port-au-Prince et accueille un poste de gendarmerie.
Prison politique de la dictature duvaliérienne (1957-1986)
Pendant les 29 années de la dictature de François Duvalier puis de son fils Jean-Claude Duvalier, le Fort Dimanche est le lieu où les tontons macoutes et l'armée emprisonnent, torturent, exécutent et inhument les ennemis réels ou présumés du régime. Ce lieu gagne le surnom de Fort Lanmò (Fort la Mort) auprès de la population de Port-au-Prince. Le site sert également à l'époque de décharge pour la ville de Port-au-Prince.
On estime que le nombre de victimes de la dictature duvaliérienne à Fort Dimanche est de l'ordre de 60 000 personnes, dont de nombreux intellectuels comme l'écrivain Jacques Stéphen Alexis.
Après 1971, une prison moderne y est construite. Désaffectée en 1977 sans réellement avoir été utilisée, ce centre carcéral abrite un poste militaire important, où des munitions de l'armée d'Haïti son entreposées.
La fin du Fort Dimanche (1986-1991)
Le , plusieurs manifestants réclamant que Fort Dimanche devienne un lieu de mémoire des disparus de la dictature duvaliérienne, ont été tués par balles ou par électrocution.
Le fort est désaffecté en 1991, sous la présidence de Jean-Bertrand Aristide.
Le Fort Dimanche aujourd'hui
Le site de Fort Dimanche est à ce jour un bidonville insalubre, favorable au développement de la malaria et de maladies pulmonaires, en partie à cause de sa situation géographique ; au bord du golfe de la Gonâve qui est une zone marécageuse. Le bidonville concentre aussi une décharge à ciel ouvert et des exutoires de canaux d'évacuation des eaux usées.
Depuis les opérations des casques bleus de la MINUSTAH dans le bidonville voisin de Cité Soleil, plusieurs gangs ont rejoint Cité Fort Dimanche.
Voir aussi
Bibliographie
- Patrick Lemoine, Fort-Dimanche, Fort-La-Mort, Éditions Fordi 9/Trafford Publishing, 1996, 2011, 277 p.
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