Fort de Boutavant

Boutavant désigne une ancienne motte castrale [1] située sur une île de la Seine, l'île La Tour, appartenant administrativement à la commune de Tosny dans le département de l'Eure, en France.

Pour les articles homonymes, voir Château de Boutavant et Château de Boutavent.

Fort de Boutavant

Les vestiges sous les frondaisons dans l'île La Tour.
Début construction fin XIIe siècle
Destination initiale défense du duché de Normandie
Destination actuelle ruine
Protection Notice no IA00017755
Notice no IA00017478
site classé selon la loi de 1930
Coordonnées 49° 12′ 53″ nord, 1° 22′ 21″ est
Pays France
Ancienne province Normandie
Région Normandie
Département Eure
Commune Tosny
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Géolocalisation sur la carte : Eure

Description

Les restes du château se devinent difficilement en bordure de Seine à hauteur de Tosny. Seul un carré d'arbres vu du ciel est en mesure d'en donner la position[2].

Jean Mineray décrit le dispositif militaire : tour, pont, estacade[3] et aménagements sur la rive du domaine de Roger IV de Tosny[4].

L'île sur laquelle le fort était planté est classée en zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) [5]. De nos jours, elle est jointe à l'île Bonnet [6] par un ancien bras mort maintenant asséché.

Historique

Boutavant[3] remonte au temps de Richard Cœur de Lion et constitue un élément défensif avancé de Château-Gaillard[7] au même titre que le fort du Muret[8] ou le château de l'Île[9] pour la défense de la Normandie[10]. Monté vers 1198, il est très tôt démantelé en [11].

Ernest Nègre mentionne Boutavant dans son ouvrage consacré à la toponymie générale de la France[12].

Le fort est attesté par deux sources d'autorité que sont Roger de Hoveden et Raoul de Coggeshall, contemporains du roi Richard et connaissances intimes du monarque.

Roger de Hoveden est cité par Georges-Bernard Depping dans une Histoire de la Normandie [13].

Raoul de Coggeshall, qui rappelle la mutation de l'île La Tour appartenant initialement à l'archevêque de Rouen, est cité par John Gillingham [4].

François Guizot rapporte les termes de Guillaume Le Breton qui retrace la vie de Philippe-Auguste[11], le même texte étant repris par Rigord [14].

Boute-Arrière, l'opposant

Boutavant s'oppose à Boute-Arrière installé au Goulet[15], dispositif militaire conçu par Philippe Auguste à la frontière de France[16]. Renaud de Dammartin y fut retenu captif. Ce fort disparaît sur ordre d'Henri V d'Angleterre donné le et, sur autorisation de Charles IX réitérée en 1571, ses pierres sont remployées à la reconstruction de la chartreuse de Bourbon-lez-Gaillon.

Notes, sources et références

  1. « Édifice fortifié », notice no IA00017755.
  2. Cependant que les coordonnées de géolocalisation de l'IGN indiquent précisément les vestiges symboliques du château.
  3. Jean Mineray, Récits et documents pour servir à l'histoire de Gaillon et d'alentour, Luneray, Bertout, , 255 p. (lire en ligne), p. 27.
  4. John Gillingham, Anglo-Norman Studies XXIV : Proceedings of the Battle Conference 2001, Boydell Press, , 276 p. (lire en ligne), p. 168.
  5. ZNIEFF 230030976 - L'île La Tour sur le site de l’INPN..
  6. ZNIEFF 230030976 - L'île Bonnet sur le site de l’INPN..
  7. « Ensemble du XIIe siècle formé de : château gaillard, fort de l'île, fort de Boutavent, fort de Cléry, enceinte du petit Andely, enceinte du grand Andely, fossé, pont », notice no IA00017478.
  8. « Fort, soit motte castrale de Cléry », notice no IA00017497.
  9. « Fort, soit château de l'Île », notice no IA00017481.
  10. Jean Mesqui. Le château de l'île des Andelys (Château-Gaillard). In : Bulletin Monumental, tome 159, no 4, année 2001. p. 336. .
  11. François Guizot, Guillaume Le Breton. Vie de Philippe-Auguste. Nicolas de Brai. Faits et gestes de Louis VIII. Rigord, Jean-Louis-Joseph Brière, (lire en ligne), p. 223.
  12. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : Formations dialectales (suite) et françaises : étymologie de 35000 noms de lieux, t. 3, Librairie Droz, (lire en ligne), p. 1460.
  13. Georges-Bernard Depping, Histoire de la Normandie sous le règne de Guillaume le Conquérant et ses successeurs depuis la conquête de l'Angleterre jusqu'à la réunion de la Normandie au royaume de France : Formations dialectales (suite) et françaises : étymologie de 35000 noms de lieux, t. 3, E. Frère, (lire en ligne), p. 1460.
  14. Rigord, Vie de Philippe Auguste, vol. 1, Dépôt central de la librairie (Jean-Louis-Joseph Brière) (lire en ligne), p. 223.
  15. « Forteresse, tour du Petit-Goulet (soit Boute-Arrière) », notice no IA27000211.
  16. « Histoire de Saint-Pierre d'Autils », notice no IA27000537.

Bibliographie

  • Jean Mineray, Récits et documents pour servir à l'histoire de Gaillon et d'alentour, Luneray, Bertout, , 255 p. (lire en ligne), p. 27.
  • Léon Coutil, Le donjon de Boutavant et le fort du Goulet, Elbeuf - Rouen, La Normandie littéraire, (lire en ligne), p. 14-20.
  • Portail de l’Eure
  • Portail de l’archéologie
  • Portail du Moyen Âge central
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.