Foutanké (cheval)

Le Foutanké, ou Fouta, est une race de chevaux de selle légers, originaire du Sénégal, en Afrique de l'Ouest. Très méconnu en raison de l'absence de documentation écrite, il résulte du croisement entre deux autres races, le cheval du Fleuve et le M'Bayar. Toisant 1,35 m à 1,50 m, il est employé monté, notamment en course ; il est aussi attelé. Surtout élevé dans la région du Sine-Saloum, le niveau de menace pesant sur ses effectifs est inconnu.

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Foutanké
Région d’origine
Région Sénégal
Caractéristiques
Morphologie Petit cheval de selle léger
Taille 1,35 m à 1,50 m
Robe Généralement baie ou alezane

Histoire

« Foutanké » est le nom local de la race[1], également connue sous celui de « Narougor » d'après CAB International[2]. Il n'existe pas de documentation écrite relative à l'histoire de l'élevage du cheval au Sénégal[3]. Le Foutanké provient du croisement entre un étalon du Fleuve et une jument M'Bayar[4],[5],[6]. CAB International le classe parmi les poneys de type Barbe originaires d'Afrique de l'Ouest, dans le groupe des « Barbe d'Afrique de l'Ouest »[2]. En revanche, Magatte Ndiaye le compte parmi les chevaux[7].

En 1947, R. Larrat publie une étude des chevaux du Sénégal, dans laquelle il cite trois races, Le M'Bayar, le Foutanké et le M'par. Il décrit le Foutanké comme « un essai de transformation du M'Bayar par croisement, en vue d’accroître sa taille »[8], précisant que « les résultats ne sont pas toujours très heureux », de nombreux chevaux issus de ces croisements étant « étriqués »[8] ou « levretés »[9]. D'après lui, les meilleurs Foutankés toisent entre 1,38 m et 1,43 m[9].

Après la Seconde Guerre mondiale, la population équine du Sénégal (toutes races confondues) est estimée à 30 000 têtes[10]. Elle augmente substantiellement les années suivantes, avec 216 000 têtes en 1978[11], puis 400 000 têtes en 1996, soit la plus vaste population de chevaux de toute l’Afrique de l'Ouest[12].

Description

D'après le guide Delachaux, le Foutanké toise de 1,35 m à 1,50 m au garrot[5]. Les mesures réalisées par Larrat en 1947 donnent une moyenne de 1,41 m, et signalent qu'il s'agit d'un cheval eumétrique[9]. Il est très proche du cheval du Fleuve[4], mais plus grossier que ce dernier[5].

Les robes les plus fréquentes sont le gris et l'alezan[5]. Ces chevaux sont réputés rustiques et résistants[5].

Le Foutanké constitue l'une des quatre races de chevaux reconnues au Sénégal (2003), toujours sur la base de la description de Larrat, mais les nombreux brassages entre chevaux sénégalais rendent la notion de « race pure » difficile à appliquer[13].

Utilisations

Ces chevaux sont indifféremment employés sous la selle, à l'attelage et pour les travaux d'agriculture[5]. Ils sont particulièrement recherchés pour les courses[12].

Diffusion de l'élevage

La race est propre au Sénégal[5]. D'après Georges Doutressoulle, le Foutanké est élevé dans la région du Sine-Saloum[14]. En 2007, la FAO ne disposait d'aucune donnée d'estimation du niveau de menace potentiel pesant sur le Foutanké[15]. L'étude menée par Rupak Khadka de l'Université d'Uppsala, publiée en août 2010 pour la FAO, signale le Fouta comme race locale africaine dont le niveau de menace est inconnu[16]. Son niveau de menace est également inconnu dans la base de données DAD-IS (2018)[1].

Notes et références

  1. DAD-IS.
  2. Porter et al. 2016, p. 442.
  3. Larrat 1947, p. 261.
  4. Ndiaye 1978, p. 15.
  5. Rousseau 2014, p. 404.
  6. (en) « Breeds of Livestock - Fouta Horse », Oklahoma State University (consulté en ).
  7. Ndiaye 1977, p. 14.
  8. Larrat 1947, p. 262.
  9. Larrat 1947, p. 263.
  10. Larrat 1947, p. 260.
  11. Ndiaye 1978, p. 10.
  12. P. Dehoux, A. Dieng (École Nationale Supérieure d'Agriculture, Thiès (Sénégal) et A. Buldgen, « Le cheval Mbayar dans la partie centrale du bassin arachidier sénégalais », Bulletin d'Information sur les Ressources Génétiques Animales (FAO/PNUE), 1996, n° 20, p. 35-54.
  13. Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, « Rapport national sur l'état des ressources zoogénétiques au Sénégal », Rome, Food and Agriculture Organization of the United Nations, (ISBN 9789251057629, consulté en ).
  14. Georges Doutressoulle, L'élevage en Afrique occidentale française, Larose-année=1947, 298 p., p. 256.
  15. Barbara Rischkowsky, D. Pilling (eds.) (2007). List of breeds documented in the Global Databank for Animal Genetic Resources, annex to The State of the World's Animal Genetic Resources for Food and Agriculture. Rome: Food and Agriculture Organization of the United Nations. (ISBN 9789251057629), p. 101. Consulté en mars 2016.
  16. (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status », Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics, , p. 57 ; 69.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • [Larrat 1947] R. Larrat, « L'élevage du cheval au Sénégal », Revue d'élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, vol. 1, no 4, , p. 257–265 (lire en ligne)
  • [Ndiaye 1978] Magatte Ndiaye, Contribution à l'étude de l'élevage du cheval au Sénégal, Faculté de médecine et de pharmacie de Dakar, , 183 p. (lire en ligne)
  • [Pierre 1906] Camille Pierre, L'élevage dans l'Afrique Occidentale française, Paris, Augustin Challamel, , 280 p.
  • [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J.G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453), « Barb ». 
  • [Rousseau 2014] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Tous les chevaux du monde, Delachaux et Niestlé, , 544 p. (ISBN 2-603-01865-5), « Foutanké », p. 404
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