François Antoine Peri

François Antoine Peri, ou Pery, est un stucateur actif à Bruxelles au XVIIIe siècle.

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François Antoine Peri
Chœur de l'église du Finistère à Bruxelles, avec les ornements en stuc de François Antoine Peri, vers 1727
Biographie
Activité
Période d'activité
XVIIIe siècle
Saint Adrien, sculpture en stuc par François Antoine Peri, Bruxelles, église du Finistère, vers 1717.

Originaire de Lugano, Suisse, il était le fils d’Andrea Peri et de Regina Maderno, apparentée sans doute à la célèbre famille tessinoise de sculpteurs, stucateurs et architectes, active à Vienne, Rome et Prague, qui ont donné entre autres, Stefano Maderno, Carlo Maderno et Pietro Maini Maderno, et vint s’établir à Bruxelles peut-être dans le sillage de son frère Joseph Joachim Pery qui fit carrière dans l’Administration autrichienne en tant qu’assesseur des Monts-de-Piété.

Il était probablement apparenté au célèbre sculpteur Antonius Pery (1644-1683), tué lors de l'invasion turque de Vienne, originaire de Lugano qui fit une brillante carrière de sculpteur à Vienne et qui est sans doute son grand-père.

Comme c’est le cas pour la plupart des artistes bruxellois, souvent éminents d’ailleurs et participant aux grands mouvements et aux réseaux de l’art européen, comme les Créateurs de la Grand-Place de Bruxelles, il n’a fait jusqu’à présent l’objet d’aucune étude et l’on ignore même ses dates de naissance et de décès. Il est possible qu’il ait ensuite quitté Bruxelles pour d’autres chantiers.

Sa famille

La biographie de son frère Joseph-Joachim Péry (sic), l’habitude au XVIIIe siècle étant encore de franciser les noms italiens en i avec un y-grec ornemental et ceux en o avec la diphtongue -eau, nous est mieux connue. Celui-ci, en effet, fit une carrière comme Conseiller de la Jointe Suprême des Monts-de-Piété dans les Pays-Bas autrichiens et décéda la .

Ce Joseph-Joachim Pery, avait fait une alliance brillante en épousant à Sainte-Gudule le , Dorothée van der Borcht, issue des lignages Sweerts et Sleeuws, baptisée à Sainte-Gudule le (parrain : Charles van der Borcht ; marraine : sa grand-mère Dorothée de Witte épouse du célèbre sculpteur bruxellois Pierre van Dievoet) et décédée le . Elle était la fille de Jacques van der Borcht, maître tireur d’or et d’argent et de Gertrude de Roos, ainsi que la nièce de Jean-Charles van der Borcht, Conseiller et Maître général des Monnaies et de Petrus van der Borcht, fameux poète néo-latin bruxellois auteur des poésies latines et des chronogrammes qui ornent la Grand-Place. Elle était également la cousine de l'historien bruxellois Jean-Charles d'Abremes.

La descendance de Joseph-Joachim Péry s’est perpétuée jusqu’à nos jours dans les Lignages de Bruxelles.

Il n’est pas impossible que cette alliance de son frère dans une famille bruxelloise notoire dans le négoce et dans les arts ait pu appuyer François-Antoine Peri dans l’exercice de son art.

L’historien Roger De Peuter, mentionne encore un Joseph Peri, décédé en 1736, qu’il considère comme un des plus importants négociants en tabac de Bruxelles et que les actes mentionnent également comme « marchand et banquier » (« Coopman ende Bancquier binnen dese stadt Brussele » (A.G.R., N.G.B., 3262, notaire J. F. Hody, 1736, inventaire après décès.) Sans doute était-il également un frère des précédents ?

Comme on le voit, tant la biographie que la généalogie de cet artiste, reste à écrire, avant qu’on ne puisse le réinsérer dans son cadre de vie.

Son œuvre

Saint Christophe, Bruxelles, église du Finistère, par François Antoine Peri, vers 1717.

Avant d’arriver à Bruxelles, François Antoine Peri s’était déjà fait connaître comme un stucateur à la mode mentionné par Thieme et Becker qui signalent de lui :

À Bruxelles, l’on ne connaît actuellement que son œuvre dans l’église Notre-Dame du Finistère, qu’il commença en 1716, et dont la finition dura plusieurs années. L’on y remarquera surtout :

  • en 1717, les dix élégants médaillons représentants divers saints intercesseurs. (Datés par Anne Buyle de 1717 à 1718) ;
  • en 1726, les ornements en stuc du maître-autel, où l’on remarquera les sculptures en plâtre représentant la Vierge entourée d’un chœur d’anges. (Buyle, p. 91)

François Antoine Peri occupe une place importante dans le Baroque international et mériterait d’être mieux connu.

Bibliographie

  • Anne Buyle, L’Église Notre-Dame du Finistère à Bruxelles aux XVIIIe et XIXe siècles, Bruxelles, 2008, pp. 69, 75, 161. (Son nom y est écrit avec l'orthographe Peri et non Pery; dans ce livre également, aucune mention n'est faite du grand sculpteur Antonius Pery).
  • Julien Cuypers et Baron van der Rest, « Généalogie de la famille van der Borcht (2e partie) », dans L’Intermédiaire des Généalogistes, n° 228, novembre-.
  • Roger De Peuter, Brussel in de achttiende eeuw, Bruxelles, 1999, pp. 212, 213, 421.
  • Paul De Zuttere, « Familles d’artistes. Trois peintres bruxellois en relations avec leur confrère Aurèle-Augustin Coppens et un peintre d’origine tchèque fixé à Bruxelles (XVIIe – XVIIIe siècles) », dans, L’Intermédiaire des généalogistes, n° 167, 1973, pp. 312-313)
  • Ulrich Thieme, Felix Becker et Hans Vollmer, Allgemeines Lexicon des bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, tome XXVI, Leipzig, 1932, p.413.
  • Baudouin Walckiers, Filiations lignagères bruxelloises contemporaines, Bruxelles, 1999, p. 89 et 90. (Joseph-Joachim Pery eut de son épouse Dorothée van der Borcht, Dorothée Pery qui épousa Jean-François Orts, dont descendent les familles Mignot et Wybauw)


Sur le stuc et les artistes tessinois actifs en Belgique, lire:

  • GIOT, Fabrice, Les Moretti, stucateurs tessinois dans les anciens Pays-Bas autrichiens au XVIIIe s. Etude historique et approche stylistique de leur œuvre, dans Revue des Archéologues et Historiens d'art de Louvain, tome XXVI, Louvain-la-Neuve, 1993, p.223-224.
  • GIOT, F., Le Musée de Groesbeeck de Croix, dans Musées de Namur, Namur, Services de la culture de la Ville et la Province de Namur, 1995, p. 21-25.
  • GIOT, F., Les Moretti, stucateurs de Riva San Vitale en Belgique au XVIIIe s., dans Archivio Storico Ticinese, 120, Bellinzona, 1996, p.219-238.
  • GIOT, F., Les stucs, dans L'Ancienne abbaye de Floreffe, 1121-1996 (= Etudes et Documents. Monuments et Sites, 2), Namur, Ministère de la Région wallonne, Direction générale de l'Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine, Division du Patrimoine, 1996, p.119-124.
  • GIOT, F., Les décors en trompe-l'œil de la bibliothèque dans ibid., p.140-145.
  • GIOT, F., Les stucateurs Moretti en terres namuroises au XVIIIe s. I. Etude biographique et stylistique, dans Le Guetteur Wallon, 1, Namur, 1997, p. 4-17.
  • GIOT, F., Les stucateurs Moretti en terres namuroises au XVIIIe s. II. Etude de quatre décors inédits, dans Le Guetteur Wallon, 3, Namur, 1997, p.88-111.
  • GIOT, F., Giovanni Caldelli (1721-1791), peintre de l'illusion à l'ancienne abbaye de Floreffe au XVIIIe s., dans Le Guetteur Wallon, Namur, 1998, p.44-50.
  • GIOT, F., Des Vallées alpines aux vallons belges. Les artistes des Lacs au Royaume de Belgique du XVIIIe au début du XIXe s., dans Arte Lombarda, 2, Milan, Istituto per la Storia dell'Arte Lombarda, Université catholique de Milan, 1998, p.34-40.
  • GIOT, F., Moretti Carlo Domenico, dans Dictionnaire biographique namurois, Namur, Société royale Sambre et Meuse, 1999, p.183.
  • GIOT, F., Moretti Paolo Antonio, dans Ibid., p.184.
  • GIOT, F., Le décor peint en trompe-l'œil de la bibliothèque de l'ancienne abbaye de Floreffe, œuvre italienne du XVIIIe siècle? Etude stylistique, essai de datation et d'attribution, dans Congrès de Mons. Sixième congrès de l'association des Cercles francophones d'histoire et d'archéologie de Belgique et LIIIe congrès de la fédération des cercles d'archéologie et d'histoire de Belgique. Actes, t. I, Mons, 2001, p. 167.
  • GIOT, F., Décors civils namurois en stuc et en plâtre aux XVIIIe et XIXe siècles, dans Hôtels de maître à Namur, du style Louis XIV au premier Empire, (Monographies du Musée des Arts anciens du Namurois, 19), Namur, 2001, p. 139-166.
  • GIOT, F., Giovanni Antonio Caldelli (1721-1790) dans les Pays-Bas, dans Archivio Storico Ticinese, 130, Bellinzona, 2001, p. 255-274.
  • GIOT, F., Le décor peint en trompe-l'œil de la bibliothèque de l'ancienne abbaye de Floreffe, œuvre italienne du XVIIIe siècle? Etude stylistique, essai de datation et d'attribution, dans Congrès de Mons. Sixième congrès de l'Association des Cercles francophones d'Histoire et d'Archéologie et LIIIe congrès de la Fédération de Cercles d'Archéologie et d'Histoire de Belgique. Actes, t. III, Mons, 2002, p. 819-829.
  • Notices sur les stucs du palais des princes-évêques de Liège, du château d'Attre, du château de Les Waleffes, du château et du pavillon de jardin de Freÿr, de l'hôtel de ville de Mons, de l'abbaye de Floreffe (y compris les décors peints), du musée de Groesbeeck de Croix à Namur, du musée d'Ansembourg et de l’hôtel de ville à Liège et du château de Warfusée pour l'ouvrage de la Commission Royale des Monuments et Sites, consacré aux décors exceptionnels de Wallonie. (sortie du volume 1 au printemps 2003, du volume 2 en , du dernier en )
  • GIOT, Fabrice, Le stuc au XVIIIe siècle : précisions, mises à jour et espoirs, dans Bulletin de liaison ICOMOS Wallonie – Bruxelles, 21-22, avril – .
  • GIOT, Fabrice, Le décor en stuc de la salle à manger du Château d'Esclaye à Pondrôme, dans Beauraing et sa région. Archéologie, histoire et folklore, n° 32, , p. 37-46.
  • GIOT, F., Stucateurs ou sculpteurs en plâtre ? Approche d’une vision globale du phénomène du stuc dans les Pays-Bas méridionaux et la Principauté épiscopale de Liège aux XVIIe et XVIIIe siècles dans la collection Monographie du Musée des Arts anciens du Namurois. (sortie prévue en 2008)
  • GIOT, F., Évolution de l’art du stuc dans les anciens Pays-Bas aux XVIIe et XVIIIe siècles. Approche biographique et stylistique du stucateur Giuseppe Maria Moretti, dans la revue Monumenten en Landschappen (M&L), traduction néerlandaise. (sortie prévue en 2008)
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