François Robin de Scévole

François Louis Joseph Robin de Scévole, né le à Argenton-sur-Creuse et décédé le dans la même ville, est un homme politique français.

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François Robin de Scévole
Fonctions
Député de l'Indre
Maire d’Argenton-sur-Creuse
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
François Louis Joseph Robin de Scévole
Nationalité
Activité

Biographie

Issu d'une famille aisée et lettrée de la noblesse du Bas-Berry, il est le fils de Denys Robin de Scévole (1722-1809), avocat, président des gabelles, premier échevin d'Argenton, poète, ami de Voltaire. Il passe sa jeunesse dans un milieu éclairé. Il fréquente Marie-Aurore de Saxe, amie de Jean-Jacques Rousseau et grand-mère de George Sand[1]. Le père de cette dernière, Maurice Dupin, vient souvent aux concerts du pavillon de musique de la maison des Scévole à Argenton. François Robin de Scévole publie des notices, sur l'agriculture, sur la poésie, et écrit des poèmes.

Il soutient les idées nouvelles et participe dès le aux travaux préparatoires des États généraux tout en passant pour être modéré. Il est officier municipal à Châteauroux où il se réjouit ouvertement de la chute de Robespierre. Au début de l'Empire, il est membre puis secrétaire du conseil d'arrondissement d'Argenton. Premier adjoint du maire, Auclerc-Descottes, il est nommé à sa place quand ce dernier se retire en , et est maintenu en 1815 et sous la Seconde Restauration. Important propriétaire foncier[2], notamment du château de Villebuxière à Vigoux, de l'hôtel des Méloizes à Bourges[3], de celui de Scévole à Argenton[4] ou encore du château d'Éguzon, acheté avec ses dépendances en 1791 pour 102 000 livres et revendu en 1823, il est vice-président de la Société d'agriculture de l'Indre et du Conseil d'arrondissement de Châteauroux.

Il est élu député par le grand collège de l'Indre le , à 53 ans, par 80 voix sur 149 votants. À la Chambre des députés, proche de Royer-Collard, il appartient à l'aile libérale (gauche) et retrouve les accents de 1789. Il défend les libertés, proteste contre les lois d'exception, demande que les députés qui deviennent ministres soient obligés de renoncer à leur mandat législatif. Il réclame aussi bien la liberté de la presse que des économies budgétaires. Il fait imprimer beaucoup de ses interventions. Il va jusqu'à demander une réduction du traitement des préfets. Le préfet de l'Indre, sans doute particulièrement visé, le révoque en 1823 de sa fonction de maire d'Argenton "pour avoir aux élections dernières manifesté les opinions les plus hostiles au roi"[5], et le remplace par Régis Couté de Paumulle. Aux élections législatives de 1824, modérés et libéraux sont laminés. François Robin de Scévole est battu, au profit de Claude Taillandier (majorité ministérielle). Il n'intervient plus dans la vie politique et meurt trois ans plus tard, à 60 ans.

Œuvres

  • Sur la culture de la vigne dans le canton d'Argenton
  • Le dix-septième et le dix-huitième siècles considérés comme siècles de la poésie en France, 16 p., imprimerie A. Bayvet, Châteauroux, 1800 (François de Scévole y a la qualité d'associé-correspondant du Lycée d'émulation du département du Cher.)
  • 21 notices imprimées sur ses avis, interventions et discours à la Chambre des députés, v. le catalogue général de la Bibliothèque Nationale de France.

Sources

  • Assemblée Nationale, Base de données historiques des anciens députés
  • « François Robin de Scévole », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Jean Anatole, "Vie de François Louis Joseph Robin de Scévole", in Revue de l'Académie du Centre, année 1983, p. 18
  • Jean Anatole, Jean-Baptiste Auclerc-Descottes, une tranche mouvementée de l'histoire d'Argenton, 10 p., numéro spécial d'Argenton et son histoire, 1988
  • Argenton-sur-Creuse et ses écrivains, Pierre Brunaud et Gérard Coulon, 135 p., p. 127, Royer, Paris, 1996 (ISBN 2-908670-41-0)
  • Anne-Marie Aubin, "Correspondance entre Marie-Aurore de Saxe et Monsieur de Scévole", in Argenton et son histoire, no 21, p. 15-17, 2004, Cercle d'histoire d'Argenton, Argenton-sur-Creuse (ISSN 0983-1657)
  • Jean Anatole, Personnages ayant marqué la ville d'Argenton-sur-Creuse et sa région : "Les Robin de Scévole", p. 3-15 ; "François Louis Joseph Robin de Scévole", p. 16-27, imprimerie Le Trépan, Argenton-sur-Creuse, 2007
  • Argentonnais connus et méconnus, p. 16-17, Cercle d'histoire d'Argenton-sur-Creuse, Argenton-sur-Creuse, 2010.

Notes et références

  1. François Robin de Scévole a reçu près de 150 lettres de Marie-Aurore de Saxe, sur une période de 25 ans, et sa femme 12. Les lettres envoyées par Scévole n'ont pas été retrouvées.
  2. 9e fortune de l'Indre en 1825
  3. Annuaire des Monuments historiques, Monuments historiques et immeubles protégés sur Bourges
  4. Aujourd'hui siège du Cercle d'histoire d'Argenton-sur-Creuse
  5. Décret du préfet de l'Indre, 11 février 1823

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