Francisco Tárrega
Francisco Tárrega ( à Vila-real, Espagne - à Barcelone, Espagne) est un guitariste et un compositeur espagnol. Il a été l'un des guitaristes les plus influents dans le monde et il est considéré comme le père de la guitare classique moderne.
Pour les articles homonymes, voir Tàrrega (homonymie).
Nom de naissance | Francisco de Asís Tárrega y Eixea |
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Naissance |
Vila-real, Espagne |
Décès |
Barcelone, Espagne |
Activité principale | compositeur, guitariste |
Maîtres | Julián Arcas, Emilio Arrieta |
Élèves | Emilio Pujol, Miguel Llobet |
Biographie
Francisco Tárrega est né le à Vila-real, dans la province de Castellón en Espagne. Son père, Francisco Tárrega Tirado, était huissier, sa mère, Antonia Eixea, mourut alors que Francisco était très jeune. Francisco tomba dans un canal d'irrigation dans sa prime jeunesse, altérant sa vue de manière définitive. Partiellement à cause de cet incident, la famille déménagea à Castellón et l'inscrivit en classe de musique. Ses deux premiers professeurs de musique, Eugeni Ruiz et Manuel Gonzalez, étaient aveugles.
En 1862, le concertiste Julián Arcas, en tournée à Castellón, entendit parler du talent du jeune Francisco et conseilla au père de Tárrega de l'autoriser à venir à Barcelone étudier avec lui. Le père de Tárrega accepta, mais insista pour que son fils prenne également des leçons de piano. La guitare était alors perçue comme un instrument d'accompagnement pour les chanteurs, alors que le piano était très en vue à travers l'Europe. Cependant, Tárrega dut arrêter ses leçons peu de temps après quand Arcas partit pour une tournée de concerts à l'étranger. Bien que Francisco Tárrega fût seulement âgé de 10 ans, il fugua et essaya de commencer une carrière musicale de son propre chef à travers les cafés et restaurants de Barcelone. Il fut bientôt retrouvé et ramené à son dévoué père, qui eut à faire de grands sacrifices pour faire progresser l'éducation musicale de son fils.
Trois ans plus tard, en 1865, il fugua pour Valence où il rejoignit un groupe de bohémiens. Son père le rechercha et le ramena à la maison une fois de plus, mais il fugua une troisième fois, encore à Valence. Au début de son adolescence, Tárrega était bon musicien aussi bien à la guitare qu'au piano. Pour un temps, il joua avec d'autres musiciens lors d'évènements locaux pour gagner de l'argent, mais par la suite il retourna à la maison pour aider sa famille.
Tárrega entra au conservatoire de Madrid en 1874, sous le mécénat d'un riche marchand du nom de Antonio Canesa. Il amena avec lui une guitare récemment acquise, fabriquée à Séville par Antonio de Torres. Ses qualités sonores supérieures l'inspirèrent aussi bien dans son interprétation que dans le potentiel créatif de l'instrument. Au conservatoire, Tárrega étudia la composition avec Emilio Arrieta qui le convainquit de se focaliser sur la guitare et d'abandonner l'idée d'une carrière de piano.
À la fin des années 1870, Tárrega enseignait la guitare (Emilio Pujol et Miguel Llobet étaient deux de ses élèves) et donnait régulièrement des concerts. Tárrega rencontra beaucoup de succès pour son interprétation et commença à voyager dans d'autres régions d'Espagne pour se produire. C'est alors qu'il composa ses premières œuvres pour guitare, en plus de jouer celles d'autres compositeurs.
Durant l'hiver 1880, Tárrega remplaça son ami Luis de Soria pour un concert à Novelda, Alicante, où un homme d'importance lui demanda d'écouter sa fille, María José Rizo, qui apprenait à jouer de la guitare. Ils se fiancèrent bientôt.
En 1881, Tárrega prit part en France aux manifestations organisées pour le deuxième centenaire de la mort de Pedro Calderón de la Barca, à l'Opéra de Lyon et, le au Théâtre de l'Odéon à Paris où il joua notamment sa Fantasía española (Fantaisie espagnole), en présence de l'ancienne reine d'Espagne Isabelle II et de l'ambassadeur d'Espagne à Paris[1].
Il joua également à Londres, mais n'y apprécia ni la langue ni le climat. Il existe une anecdote à propos de sa visite en Angleterre. Après un concert, quelques personnes remarquèrent que le maestro avait l'air mélancolique. « Qu'est-ce qui se passe ? » lui demandèrent-ils. « Votre pays vous manque ? Votre famille, peut-être ? », ils lui conseillèrent de projeter cet instant de tristesse dans sa musique. Ainsi il conçut le thème d'une de ses œuvres les plus mémorables, Lágrima (Larme en espagnol). Après avoir joué à Londres, il retourna à Novelda pour son mariage. À Noël 1885, Tárrega se maria avec María José Rizo.
Il commença bientôt à transcrire des œuvres pour piano de Beethoven, Chopin, Mendelssohn, Albéniz et d'autres pour élargir son répertoire musical de guitare, et, sans doute, pour mettre à profit sa connaissance considérable des musiques pour clavier. Tárrega et sa femme déménagèrent pour Madrid, gagnant leur vie en donnant des cours particuliers et se produisant en concerts, mais après la mort de sa jeune fille, Maria Josefa, ils s'installèrent de manière permanente à Barcelone en 1885. Parmi ses amis à Barcelone figuraient Isaac Albéniz, Enrique Granados, Joaquín Turina et Pablo Casals.
Peu après une tournée de concerts à Valence, Tárrega a rencontré une riche bienfaitrice, Concepción Gómez de Jacoby, qui devint son mécène. Elle l'autorisa ainsi que sa famille à occuper une partie de sa maison à Barcelone. Elle le fit aller à Grenade, qui a inspiré plus tard au compositeur son fameux Recuerdos de la Alhambra, qu'il composa, d'abord dédié en 1899 à Concepción de Jacoby et plus tard dédié à son ami Alfred Cottin, un Français qui lui organisait ses concerts à Paris.
En 1900 Tárrega visita Alger, où il entendit un rythme répétitif sur un tambour arabe. Le matin suivant, il composa sa fameuse Danza Mora basée sur ce rythme de tambour.
À partir de la fin des années 1880 jusqu'en 1903, Tárrega continua de composer, mais limita ses concerts à l'Espagne. Vers 1902, il se coupa les ongles et créa une sonorité qui devait devenir typique des guitaristes associés à son école. L'année suivante il vint en tournée en Italie, donnant des concerts à grand succès à Rome, Naples, et Milan.
En janvier 1906, il fut affecté d'une paralysie du côté droit, et bien qu'il retrouvât par la suite son niveau de concertiste, il ne récupéra jamais complètement. Il finit son dernier travail, Oremus, le 2 décembre 1909. Il mourut treize jours plus tard à Barcelone, le .
Style musical
En tant que compositeur, Tárrega était conservateur, confinant son style aux tendances générales de la seconde moitié du XIXe siècle. En tant que virtuose sur son instrument, il était connu comme le « Sarasate de la guitare ».
Tárrega est considéré comme le créateur des bases de la guitare classique du XXe siècle, et pour avoir accru l'intérêt de la guitare comme un instrument de récital. Andrés Segovia utilisa beaucoup d'œuvres techniques et de compositions de Tárrega pour les jouer en concert à travers l'Europe.
Tárrega préférait les petites auditions intimes lors des étapes de tournée. Certains croient que c'était parce qu'il jouait sans ongles, requis pour avoir plus de volume. D'autres disent que c'est lié au traumatisme subi durant son enfance.
Compositions
La musique et le style de Francisco Tárrega devinrent très influents dans le XXe siècle. Il joua un rôle majeur au rétablissement de la guitare comme un instrument solo dans les récitals et concerts. L'ensemble de son œuvre contient 78 pièces originales et 120 transcriptions - principalement à usage personnel - de grands classiques. Parmi ses plus populaires œuvres pour guitare figurent : Recuerdos de la Alhambra, Capricho Árabe et Danza Mora. Tárrega arrangea pour la guitare des pièces d'autres compositeurs, notamment de Ludwig van Beethoven, Frédéric Chopin et Felix Mendelssohn.
Il est aussi le compositeur de ce qui a été proclamé "la musique au monde probablement la plus écoutée" : la sonnerie de Nokia, aussi utilisée dans des spots publicitaires, basée sur son œuvre pour guitare solo Gran Vals. En 1984, sa musique inspira aussi Mike Oldfield, dont l'instrumental Etude, extrait de l'album The Killing Fieds, est basé sur les trémolos de Tárrega dans la pièce pour guitare solo Recuerdos de la Alhambra.
De la même manière que quelques-uns de ses contemporains espagnols, tel son ami Isaac Albéniz, il attacha de l'intérêt à combiner la tendance romantique dominante en musique classique avec les éléments populaires espagnols, et transcrivit quelques pièces pour piano d'Albéniz (notamment "Asturias") pour guitare. Le compositeur et guitariste contemporain Angelo Gilardino écrivit que les 9 préludes de Tárrega sont « ... le plus profond de la pensée musicale de Tárrega dans sa forme la plus ténue ».
Notes et références
- « Mercredi 25 mai 1881 », sur dezede.org
Voir aussi
Bibliographie
- Francisco Tárrega Biografía Oficial par Adrian Rius, édité par Ayuntamiento de Vila-Real, (ISBN 84-88331-82-7)
- Francisco Tárrega, Werden und Wirkung par Wolf Moser, édité par Édition Saint-George. (ISBN 3-00-012750-X)
- Francisco Tárrega, Intégrale des œuvres pour guitare par Michel Beauchamp, édité par Productions d'Oz. (ISBN 978-2-89655-079-1)
- Francisco Tárrega, Collected guitar works, Reprints of early editions, par Rafael Andia, Chanterelle 1001 et 1002. (ISBN 3-89044-125-4)
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