Franc suisse

Le franc, précisé franc suisse lorsqu'il peut y avoir ambiguïté, est la monnaie utilisée en Suisse et au Liechtenstein. Il est composé de 100 centimes. Son code ISO 4217, utilisé par les banques et les institutions financières est CHF : « CH » pour Suisse selon la norme ISO 3166 CH » provient de Confoederatio Helvetica en latin) et la lettre F pour franc[1].

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Franc suisse
Unité monétaire actuelle

Billet de 200 CHF de la 9e série.
Pays officiellement
utilisateurs
Suisse
Liechtenstein
Autres pays
utilisateurs
Büsingen am Hochrhein
Campione d'Italia
Banque centrale Banque nationale suisse
Appellation locale franc
Code ISO 4217 CHF
Sous-unité 100 centimes
Taux de change 1 EUR = 0,96 CHF ()
Chronologie

Les trois abréviations admises pour l'affichage des prix en Suisse sont « CHF », « Fr. » et « fr. ». D'autres abréviations ont été ou sont utilisées comme « SFr. », « Sfr. », « FrS. » mais elles ne sont pas officiellement admises comme indications correctes des prix par le Secrétariat d'État à l'économie[2]. L'abréviation est généralement placée devant la valeur en chiffre, quand le prix d'un bien ou d'un service ne comporte pas de centime l’éventuel « .00 » et remplacé par « .- » (par exemple « trois francs suisse » s'écrira généralement « CHF 3.- » ou « Fr. 3.- »[3].[réf. souhaitée]

C'est la Loi fédérale sur l'unité monétaire et les moyens de paiement (LUMPP) du qui définit le franc comme unité monétaire de la Suisse (Art. 1) et qui définit les moyens ayant cours légal (Art. 2), soit[4] :

  • les espèces métalliques émises par la Confédération ;
  • les billets de banque émis par la Banque nationale suisse ;
  • les avoirs à vue en francs auprès de la Banque nationale suisse.

Histoire

La Suisse se compose progressivement à partir de la fin du XIIIe siècle par agrégation de villes, cantons, territoires voisins qui conservent souvent leur statut initial longtemps après leur adhésion. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, il n'y a aucune véritable unité financière. De ce fait, le chacun pour soi en matière monétaire règne jusqu'à la République helvétique en 1798, qui impose le franc de Suisse à l'ensemble du territoire d'alors.

Après l'Acte de médiation de 1803, le système monétaire redevient éclaté, chaque canton suisse disposant de nouveau de sa propre monnaie.

Billets de 10 francs de la 6e série de la BNS introduite en 1976
(mise en circulation de la coupure en 1979 ; retrait en 2000).

En 1825, plusieurs cantons (Argovie, Bâle, Berne, Fribourg, Soleure et Vaud) forment un concordat monétaire pour unifier les types et la valeur des pièces dans ces cantons[5].

En 1848, après la guerre du Sonderbund, la nouvelle constitution, qui fonde la Confédération suisse, attribue au seul État fédéral la responsabilité de la frappe de la monnaie. Les premières pièces en franc suisse sont frappées dès 1850, remplaçant[6] toutes les différentes monnaies cantonales alors en circulation. Sa valeur initiale est à parité avec le franc français (franc germinal). L'ordonnance du précise que les pièces française, italiennes et belges sont équivalentes aux pièces suisses. Les cantons germanophones cessent d'accepter les monnaies des États allemands.

Entre 1865 et 1926 (dans les faits jusqu'à la Première Guerre mondiale), l'Union monétaire latine lie la lire italienne, le franc belge, la drachme grecque (dès 1868), le franc français et le franc suisse, qui peuvent être officiellement utilisés dans chacun de ces cinq pays. À l'abolition de l'union douanière et monétaire avec l'Autriche, en 1919, le Liechtenstein adopte le franc suisse comme monnaie officielle.

Les billets de banque sont dans un premier temps émis par des banques cantonales, dès 1825. En 1907, la Banque nationale suisse obtient le monopole pour la fabrication des billets. À la fin des années soixante, la Banque nationale suisse repense complètement sa politique en matière de conception et de fabrication des billets de banque. Pour la première fois, elle assume à elle seule la direction du projet, de la planification à la réalisation, en collaboration avec des graphistes, des imprimeurs, des fabricants de papier et des producteurs d'encre et de machines[7].

À la suite de la votation populaire du portant sur une nouvelle Constitution, la couverture or du franc suisse, jusqu’alors de 40 % au prix officiel de 4595 Fr./kg, est abandonnée. Ce changement entre en vigueur le [8].

Début octobre 2014, il est annoncé que la mise en circulation de nouveaux billets de banque ne devrait pas intervenir avant 2016[9].

La neuvième série de billets, dont le graphisme a été conçu par Manuela Pfrunder commence sa mise en circulation le avec la distribution du billet de 50 CHF. Cette série sera mise en circulation par étapes. Le deuxième billet à prendre court légal est celui de 20 CHF, qui entre en vigueur le , suivi par celui de 10 CHF le , 200 CHF le , 1 000 CHF le , 100 CHF le [10].

Langues

Le franc suisse est appelé dans les autres langues nationales suisses : Schweizer Franken en allemand, Franco svizzero en italien et Franc svizzer en romanche. Les centimes sont appelés Rappen (RP.) en allemand, centesimi (c.) en italien + et rap (rp.) en romanche.

Les pièces de 5, 10 et 20 centimes portent le texte latin « CONFŒDERATIO HELVETICA » et la valeur « 5 », « 10 » et « 20 » respectivement. Les pièces de 50 centimes, 1 franc et 2 francs portent le texte latin « HELVETIA » et la valeur « ½ Fr. », « 1 Fr. » et « 2 Fr. » respectivement. La pièce de 5 francs porte les textes latins « CONFOEDERATIO HELVETICA » et « DOMINUS PROVIDEBIT » et la valeur « 5 FR. »

Les billets portent des textes dans les quatre langues nationales suisses.

Politique monétaire de la Banque nationale suisse

Le marché de l'union européenne joue un rôle très important pour l'économie suisse et l'introduction de l'euro conduit la Banque nationale suisse (BNS) à adapter sa politique en fonction de l'évolution de l'euro pour soutenir l'économie suisse.

Au moment de l'introduction de la monnaie européenne, le taux de change est de 1,50 CHF/EUR. Ce taux reste stable jusqu'en où l'euro baisse fortement pour atteindre le taux record d'alors à 1,007 CHF/EUR.

À la suite de cette évaluation massive du franc suisse par rapport à l'euro et aux principales monnaies mondiales, la BNS fixe le un taux plancher de 1,20 CHF/EUR, ceci afin de protéger l'économie suisse des effets du franc fort[11]. Ce taux de change est défendu par la BNS à plusieurs reprises jusqu'au où cette dernière annonce que le cours plancher EUR/CHF est aboli[12]. D'après le think tank Avenir Suisse : « l’abandon du taux plancher était inévitable dans le contexte européen volatil – c’était la seule option économiquement sensée pour la banque centrale »[13].

Peu après l'annonce, le franc se retrouve alors à quasi parité avec l'euro, mais le taux de change remonte rapidement puis oscille entre 1,05 et 1,10 entre 2015 et mi 2017.

Les efforts de la BNS pour stabiliser les taux de change donnent lieu à une importante inflation monétaire. Ainsi, la quantité de francs physiquement imprimés sous forme de billets fait plus que doubler entre et  ; la « monnaie centrale » (billets et comptes de virement) est quant à elle multipliée par 12,9 sur la même période[14].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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