Frantz Jourdain

Frantz Jourdain, né Calixte Raphaël Marie Ferdinand le à Anvers et mort le dans le 16e arrondissement de Paris, est un architecte, critique d'art et homme de lettres né en Belgique et naturalisé français.

Frantz Jourdain
Frantz Jourdain en 1923.
Biographie
Naissance
Décès
(à 87 ans)
Paris
Sépulture
Nationalité
Formation
Activité
Enfant
Autres informations
Maître
Distinction
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 4254-57, 6034-41, 8890-92, 15 pièces, -)[1]
Signature

Biographie

Enfance et formation

Frantz Jourdain est né à Anvers en Belgique en 1847[2],[3],[4]. En 1857, lorsque la famille vit rue des Fossés-Saint-Victor, son professeur particulier est Jules Valles. En 1862, Frantz Jourdain passe son baccalauréat après des études au collège Stanislas de Paris. En 1866, il entre à l'atelier Daumet à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.

Guerre de 1870

Né en Belgique, il aurait pu se tenir à l'écart de la guerre mais il s'engage volontairement dans l'armée française, en , pour faire face aux troupes prusiennes et est naturalisé français[5],[6]. Blessé au combat, il est cité à l'ordre et décoré de la médaille militaire[4],[5].

Architecte de renom

Frantz Jourdain collabore avec plusieurs journaux de province dans lesquels il écrit des articles de critique d'art[6]. Il défend dans ses articles des artistes tels que Auguste Rodin, Monet, Camille Pissarro, Paul Cézanne et Besnard[6]. Il se lie d'amitié avec Émile Zola et défend de nombreuses nouveautés notamment dans le journal Phare de la Loire[6].

En 1881, il réalise l'immeuble de l'Imprimerie nouvelle, rue Cadet. Il rencontre Ernest Cognacq, le propriétaire des magasins de La Samaritaine, qui lui confie l'ensemble des travaux de ceux-ci : de 1883 à 1902, il mène les travaux d'adaptation des immeubles existants. Puis il organise les travaux du château des Chougnes et de celui de Bouffémont[7], restaure celui de La Roche-Guyon, travaille sur des immeubles de rapport rue Galilée, rue Hamelin, rue de la Fontaine-du-But, réalise le magasin de décors du théâtre des Nouveautés, rue Marcadet, pour M. Micheau.

Il participe aux expositions universelles de Paris et de moscou et est médaillé en et [4]. Suite à l'exposition de Chicago, il est fait chevalier de la Légion d'honneur en [4]. Avec M. de Baudot, il fonde la section d'architecture du Salon du Champ-de-Mars[4].

Il est proche des fondateurs de « L'Art pour tous », un groupe lié à la Fédération des universités populaires, fondé en , par Édouard Massieux et Louis Lumet[8].

Avec Alcanter de Brahm, Émile Straus, René Ghil, Marcel Batilliat et Édouard Louis Sarradin, Jourdain est nommé, au début de l'année 1902, membre de la commission provisoire de la Société du nouveau Paris bientôt rebaptisée Le Nouveau Paris, ayant pour objet de « créer un profil moderne au Paris futur »[9].

Il réalise la tombe d'Émile Zola à sa mort[2].

Le salon d'Automne

En 1903, il est le fondateur (avec Ivanhoé Rambosson) et le président du Salon d'automne[2],[6]. De 1903 à 1907, il construit le magasin no 2 de la Samaritaine, et en 1910, il rénove le magasin no 1. De 1910 à 1912, il bâtit l'immeuble de la Semeuse rue du Louvre et, deux ans plus tard, le magasin de la Samaritaine de luxe, joyau de l'Art nouveau, boulevard des Capucines.

De 1922 à 1928, il réalise avec Henri Sauvage (1873-1932) l'agrandissement vers la Seine du magasin no 2 de la Samaritaine et, de 1930 à 1932, les magasins no 3 et 4. Il est également le premier président de la Société des architectes modernes, fondée par Hector Guimard en 1922.

Il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur en 1926. Ses insignes lui ont été remis par Albert Besnard[10].

Il est le père de Francis Jourdain, le créateur de meubles, dont Besnard réalisa le portrait en 1892.

Albert Besnard, sur qui il a écrit, réalise son portrait en 1904 (collection particulière).

Tombe de Frantz Jourdain au cimetière du Montparnasse (division 9).

Sa sépulture se trouve au cimetière du Montparnasse (division 9) à Paris.

Livres de Frantz Jourdain

  • Frantz Jourdain, L'Atelier Chantorel[6].
  • Frantz Jourdain, Le Peintre Albert Besnard, Paris, Boussod-Valadon, 1888.
  • Frantz Jourdain, Les Décorés, ceux qui ne le sont pas, H. Simonis Empis, 1895[6].
  • De choses et d'autres, 1902.
  • Avec Robert Rey, coll. « L'Art décoratif moderne », La Connaissance, Paris, 1923.
  • Avec Robert Rey, « Le Salon d'Automne » in L'Art et la Vie, Paris, 1926.

Bibliographie

  • (en) Meredith L. Clausen, Frantz Jourdain and the Samaritaine : Art Nouveau theory and criticism, Leiden, E.J. Brill, , 330 p. (ISBN 90-04-07879-7, OCLC 27266259, lire en ligne)
  • Marianne Clatin, « Frantz Jourdain (1847-1935), architecte, critique d’art et homme de lettres » (thèse), 2000 (lire en ligne)

Notes et références

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom FRANTZ-JOURDAIN (consulté le )
  2. Gaston Poulain, « La mort de Frantz Jourdain », Comœdia, , p. 1;3 (lire en ligne)
  3. Yves Bruand, « Frantz Jourdain (1847-1935) », sur Encyclopédie Universalis
  4. « Les Hommes du jour. M. Frantz Jourdain : Architecte et écrivain français », L'Eclair, vol. Septième année, no 2074, , p. 2 (lire en ligne)
  5. Le Tailleur de Pierre, « Galerie des Hommes Nouveaux. M. Frantz Jourdain », Le Carnet de la Semaine, , p. 8 (lire en ligne)
  6. Gustave Kahn, « Frantz Jourdain », Le Quotidien, Paris, vol. 13e année, no 4576, , p. 4 (lire en ligne)
  7. Dit « château Empain », propriété du baron Empain.
  8. « Louis Lumet, L’Art pour tous, 1904 », dans Neil McWilliam, Catherine Méneux et Julie Ramos (dirigé par), L’Art social de la Révolution à la Grande Guerre. Anthologie de textes sources, INHA, 2014, en ligne.
  9. « Le Nouveau Paris », Le Rappel, , p. 2 (lire en ligne)
  10. « Dossier dans l'ordre de la Légion d'honneur de Calixte Raphaël Jourdain dit Frantz », base Léonore, ministère français de la Culture

Liens externes

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